Les actions américaines ont clôturé la séance de mardi sur une note mitigée, reflétant des sentiments partagés parmi les investisseurs après l'adoption par le Sénat du projet de loi budgétaire du président Donald Trump. Alors que certains secteurs ont connu des gains, d'autres ont été affectés par des préoccupations persistantes liées aux coûts et aux tensions commerciales.
Le S&P 500 a enregistré une légère baisse de 0,1 %, tandis que le Nasdaq a chuté de 0,8 %. Ces baisses interviennent après que ces indices ont atteint des niveaux record la veille, alimentés par l'optimisme autour des mesures de relance économique. Cependant, cet enthousiasme a été tempéré par des inquiétudes concernant le coût du projet de loi budgétaire, qui pourrait atteindre plusieurs billions de dollars. Les investisseurs semblent donc naviguer entre l'espoir d'une relance économique et la réalité des implications financières de ces mesures.
Le Dow Jones en hausse malgré des tensions dans le secteur technologique
À l'inverse, le Dow Jones a surperformé, gagnant 400 points au cours de la journée. Cette hausse a été principalement soutenue par une forte progression des valeurs du secteur de la santé. Des entreprises comme UnitedHealth et Amgen ont enregistré des gains significatifs, respectivement de 4,5 % et 4 %. Ces performances témoignent de la résilience de certains secteurs face aux incertitudes économiques plus larges.
Le secteur technologique, en revanche, a pesé sur le Nasdaq, avec des actions comme celle de Tesla qui ont subi une forte baisse de 5,3 %. Cette chute est survenue après que le président Trump a intensifié sa querelle avec Elon Musk, menaçant de supprimer les subventions fédérales qui soutiennent le constructeur automobile. Cette situation met en lumière les tensions croissantes entre le gouvernement et les entreprises technologiques, ce qui pourrait avoir des répercussions sur la confiance des investisseurs dans ce secteur.
Dans le contexte économique plus large, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a maintenu un ton prudent concernant les réductions de taux d'intérêt. Lors d'une récente déclaration, il a souligné les risques d'inflation associés aux tarifs douaniers, insistant sur la nécessité d'obtenir davantage de données économiques avant de prendre des décisions sur la politique monétaire. Cette approche patiente de la Fed est cruciale, car elle reflète une volonté de ne pas précipiter des changements qui pourraient perturber la stabilité économique.
Par ailleurs, les données sur les créations d'emplois pour le mois de mai ont été plus fortes que prévu, ce qui renforce l'idée que le marché du travail reste robuste. Ces chiffres positifs pourraient influencer la position de la Fed, en lui permettant de maintenir une approche mesurée face aux pressions inflationnistes et aux incertitudes économiques.
Le CAC 40 limite ses pertes avec la hausse du secteur du luxe
Les Bourses européennes ont terminé la séance de mardi en ordre dispersé, illustrant une prudence persistante des investisseurs face à des incertitudes commerciales croissantes. Alors que le calendrier pour parvenir à des accords entre Washington et ses principaux partenaires se resserre, les inquiétudes concernant d'éventuelles surtaxes ont refait surface, à l'approche de la date butoir du 9 juillet. Cette échéance est cruciale pour éviter des mesures qui pourraient nuire à la croissance économique et faire grimper les prix.
Les diplomates européens ont indiqué que Bruxelles espère un allègement immédiat des droits de douane dans des secteurs clés. Cependant, ils s'attendent à ce qu'un éventuel accord présente un certain degré d'asymétrie, même dans le meilleur des scénarios. Dans ce contexte, le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, et le chef de cabinet de la présidente de la Commission européenne, Bjoern Seibert, se rendront à Washington cette semaine pour tenter de conclure un accord.
Sur le plan boursier, le CAC 40 à Paris a terminé en léger repli de 0,04%, clôturant à 7662 points. À Francfort, le Dax a enregistré une baisse plus marquée de 0,8%. En revanche, le FTSE 100 à Londres a inversé la tendance en fin de séance, affichant un gain de 0,28%. L'indice EuroStoxx 50 a perdu 0,39%, tandis que le FTSEurofirst 300 et le Stoxx 600 ont respectivement reculé de 0,18% et 0,21%.
Du côté des valeurs, les actions dans le secteur du luxe ont connu une belle performance, soutenues par des révisions à la hausse des recommandations d'analystes. LVMH a bondi de 5,50% pour atteindre 469,05 euros, tandis que Kering a progressé de 5,94% à 195,52 euros. L'Oréal a également enregistré une hausse de 2,69%, clôturant à 372,85 euros. Hermès, la première capitalisation boursière du CAC 40, a gagné 0,65% pour atteindre 2.314,00 euros.
À l'inverse, l'action de Vusiongroup a chuté de 10,2% après une cession de ses actions par Walmart via un placement privé accéléré. Umicore, un groupe belge de chimie de spécialité, a vu son action grimper de 11,7% après avoir relevé ses prévisions.
Dans le cadre des fusions et acquisitions, BNP Paribas a finalisé l'acquisition d'Axa IM pour 5,1 milliards d'euros, créant ainsi l'un des plus grands gestionnaires d'actifs européens avec 1500 milliards d'euros d'actifs sous gestion. Cependant, cette opération a entraîné une légère baisse des actions de BNP Paribas et d'Axa, qui ont respectivement perdu 1,47% et 1,46%.
Malgré une perte nette estimée à 9,5 milliards d'euros sur sa participation dans Nissan au premier semestre, Renault a terminé la séance en hausse de 2,65%, après un début de séance dans le rouge.
Du côté des indicateurs économiques, la contraction du secteur manufacturier français a été légèrement moins forte que prévu en juin, avec un indice des directeurs d'achat (PMI) à 48,1, contre une prévision de 47,8. En zone euro, l'indice PMI s'est stabilisé à 49,5, tandis que l'inflation annuelle a été estimée à 2% en juin, conforme aux attentes des économistes.
En Allemagne, la contraction du secteur manufacturier a également été moins sévère que prévu, avec un indice à 49, en ligne avec les attentes. Le taux de chômage est resté stable à 6,3%, contre une prévision de 6,4%.
Enfin, aux États-Unis, le rapport JOLTS a révélé 7,769 millions d'ouvertures de postes en mai, dépassant les prévisions, tandis que l'indice PMI manufacturier a montré une légère amélioration, passant de 52 à 52,9.
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