La montée des risques bancaires depuis le début du mois de mars pose la question de la solidité des établissements aux Etats-Unis et en Europe. Celle-ci repose en partie sur les règles prudentielles en vigueur. Si les accords de Bâle III de 2010 ont favorisé une amélioration des principaux ratios prudentiels de capitalisation et de liquidité des banques, ils n'ont pas été appliqués de manière uniforme dans les deux régions.
Julien Marcilly, Chef économiste, nous propose son éclairage à l`occasion de la parution de l`étude intitulée : Banques américaines et européennes : une application différentiée des accords de Bâle III et des "stress tests".
Résumé de l'étude
Aux Etats-Unis, la réglementation de Bâle III est appliquée de façon complète dans un nombre relativement restreint de banques. Les sept plus grandes, considérées comme systémiques, ont même des contraintes plus fortes que ces standards internationaux. En Europe, l'ensemble des banques, indépendamment de leur taille, doivent respecter ces principes, même si la BCE et l'Autorité bancaire européenne ont alerté en fin d'année dernière sur les conséquences possibles du report proposé par la Commission européenne de la mise en œuvre des dispositions finales de Bâle III (notamment relatives à la robustesse des modèles internes dans le calcul des risques pondérés des banques).
En résumé, la régulation existante est plus stricte pour les banques systémiques américaines que pour l'ensemble du secteur bancaire européen, mais elle est beaucoup plus souple pour les banques américaines de plus petite taille.
Par ailleurs, si la réalisation de tests de résistance ("stress tests") ne fait pas formellement partie des accords de Bâle III, elle est mise en exergue par les régulateurs et les banques pour souligner la solidité du secteur. Or, aux Etats-Unis, ces tests sont moins fréquemment (voir pas du tout) réalisés pour les banques de petite et moyenne taille que pour les plus grandes (une fois par an).
Encore une fois, les banques européennes sont dans une situation intermédiaire, dans la mesure où elles doivent s'y astreindre tous les deux ans (indépendamment de leur taille). Enfin, notons que, dans une région comme dans l'autre, les scenarii retenus pour les stress tests les plus récents ne prévoyaient pas de hausse forte et rapide des taux d'intérêt.
Quelques mots sur Global Sovereign Advisory
Fondée en 2019 par Anne-Laure Kiechel, Global Sovereign Advisory (GSA) est une société indépendante qui apporte une proposition unique dans le conseil aux États et aux entreprises publiques, par son approche holistique des questions stratégiques, économiques et financières.
Cette vision s'appuie sur une équipe pluridisciplinaire qui permet à GSA de relier les expertises de nombreuses disciplines et d'offrir ainsi des conseils axés sur l'action et la résolution des problèmes.
Dans cette perspective, GSA a développé une nouvelle practice Financement structure et infrastructure à même de répondre aux enjeux complexes de ce type de projet dans les États émergents et renforcé les activités de son pôle recherche avec la production de notes d'analyses approfondies et désormais dirigé par un chef économiste.
Sa conviction est que les États ont besoin de renforcer leur souveraineté pour gagner en liberté et indépendance. C'est pourquoi, un an après sa création, GSA a entreprit de devenir une « Entreprise à Mission » et s'attache au transfert de savoir-faire et à la montée en compétence de l'ensemble des parties prenantes.
Quelques mots sur Julien Marcilly, chef économiste
Julien Marcilly totalise plus de 15 ans d'expérience en tant qu'économiste travaillant dans le secteur privé, fournissant aux clients des analyses approfondies des risques macroéconomiques, pays et secteurs.
Julien a rejoint GSA en tant que chef-économiste en 2021.
Auparavant, il a travaillé à la Coface, en tant que chef-économiste et dirigeait une équipe mondiale d'économistes. Il a commencé sa carrière à la Société Générale en 2007, avant de rejoindre une société de gestion d'actifs basée à New York en tant qu'économiste spécialiste des marchés émergents.
0 Commentaire