La récession s'éloigne, pas les futures hausses de taux.Par William Gerlach Country Manager France & UK chez iBanFirst
517 000 emplois créés aux Etats-Unis le mois dernier : tous les commentateurs ont été pris au dépourvu par cette annonce surprise le 3 février.
Des chiffres qui éclairent d'un oeil nouveau la vigoureuse intervention du patron de la FED, résolu à combattre une inflation automatiquement nourrie par un marché de l'emploi qui demeure extrêmement tendu. Jerome Powell n'a en effet pas ménagé ses efforts. Comme prévu, la Réserve fédérale (Fed) a augmenté son taux d'intérêt de 25 points de base pour le porter à 4,50-4,75 %.
Mais plus que les chiffres, c'est aussi le ton très résolu que les marchés ont relevé.
"La réduction de l'inflation nécessitera probablement une période de croissance inférieure à la tendance et un assouplissement des conditions du marché du travail. L'histoire nous met fortement en garde contre un assouplissement prématuré de la politique. Nous maintiendrons le cap jusqu'à ce que le travail soit fait", a noté M. Powell.
Malgré ce resserrement du taux du crédit, le PIB américain a de nouveau augmenté au quatrième trimestre (+2,9 %). Après une baisse de la consommation personnelle réelle en novembre et décembre, ainsi que des ventes au détail en décembre, les données en temps réel sur les cartes de crédit ont repris en janvier.
Tout semble indiquer qu'une récession est peu probable, du moins à court et moyen terme. Le chômage historiquement bas, à 3,4% (un record en 53 ans) ne plaide pas non plus pour un ralentissement de l'activité.
Sur le plan du change, la séquence ne sera pas un "profond game changer". Depuis novembre 2022, nous avons assisté à une forte baisse du DXY en raison de l'évaluation par les marchés d'une position plus belliqueuse de la Banque centrale européenne à court terme et de l'accent mis sur les bonnes nouvelles plutôt que sur les mauvaises.
Cela a érodé l'avantage du dollar en tant que valeur refuge. Nous parions toujours sur une sous-performance de l'USD ce trimestre. Le dernier rapport de la CFTC confirme que les investisseurs spéculatifs ont toujours un biais haussier sur l'EUR/USD.
À long terme, le différentiel de politique monétaire peut jouer un rôle, avec un taux final attendu à 5 % aux États-Unis et autour de 2-3 % dans la zone euro. Mais cela ne devrait pas vraiment avoir un impact massif sur les devises dans les mois à venir.
Le consensus s'attend à ce que l'EUR/USD soit proche de 1,10 à la fin de 2023 (ce qui est plus ou moins le niveau actuel). Comme nous le savons tous, le consensus est souvent erroné. Nous pensons que l'EUR/USD terminera l'année autour de 1,15-1,18, car les craintes de récession et les préoccupations énergétiques s'évanouissent.
Nous pensons également que la Chine dévoilera un plan de relance massif dans les deux prochains mois (qui pourrait représenter entre 5 % et 10 % du PIB). Cela sera bénéfique pour la prise pour le risque sur le marché des changes et pour l'économie de la zone euro à partir du second semestre. Au final, cela pourrait alimenter les positions longues nettes sur l'euro.
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