Les nouvelles routes commerciales dans le secteur des céréales

En 2022, la guerre entre la Russie et l`Ukraine a profondément perturbé les échanges internationaux de céréales, Julien Marcilly, Chef économiste au sein de Global Sovereign Advisory (GSA) nous propose son éclairage à l`occasion de la parution de l`étude réalisée par le cabinet intitulée : Les nouvelles routes commerciales dans le secteur des céréales.

Les difficultés de l`Ukraine à exporter une partie de sa production ainsi que les sanctions occidentales à l`encontre de la Russie ont eu un impact significatif sur les volumes échangés et sur les prix.

Dans un premier temps, ces problèmes d`approvisionnement ont engendré de nombreux changements de politiques commerciales : une hausse du nombre de mesures protectionnistes a été observée dans le monde l`année dernière, mais aussi une forte augmentation du nombre de mesures visant à libéraliser le commerce.

En fait, ce paradoxe apparent reflète la volonté de beaucoup d`Etats de se protéger face au risque de pénurie alimentaire en 1) encourageant les importations, 2) encourageant les producteurs locaux et/ou en décourageant les exportations.

Par ailleurs, l`analyse des flux de commerce récents des dix premiers exportateurs mondiaux de céréales vers leurs dix premiers pays clients (lorsque des données sont disponibles pour l`année 2022) met en exergue plusieurs nouvelles tendances.

Du côté des exportateurs, certains grands producteurs céréaliers comme l`Argentine ou l`Australie sont parvenus à tirer profit de cette recomposition en décidant des mesures de libéralisation à destination de nouveaux partenaires, principalement en Afrique pour la première et en Asie (en particulier la Chine) pour la deuxième.

Du côté des pays importateurs, plusieurs stratégies différentes ont été appliquées pour limiter les risques d`insécurité alimentaire. D`abord, certains pays comme l`Egypte ont multiplié les partenariats avec des pays exportateurs de toute région pour limiter les risques de manque d`approvisionnement (Etats-Unis, Inde, Argentine). Ensuite, d`autres ont concentré leurs efforts sur des pays avec lesquels ils avaient déjà des liens économiques et culturels forts (comme l`Espagne avec l`Amérique latine).

Enfin, d`autres ont profité de cette crise pour renforcer l`intégration régionale avec des pays proches géographiquement. C`est notamment le cas du Kenya avec ses voisins l`Ouganda et la Tanzanie.

Quelques mots sur Global Sovereign Advisory

Fondée en 2019 par Anne-Laure Kiechel, Global Sovereign Advisory (GSA) est une société indépendante qui apporte une proposition unique dans le conseil aux États et aux entreprises publiques, par son approche holistique des questions stratégiques, économiques et financières.

Cette vision s`appuie sur une équipe pluridisciplinaire qui permet à GSA de relier les expertises de nombreuses disciplines et d`offrir ainsi des conseils axés sur l`action et la résolution des problèmes.

Dans cette perspective, GSA a développé une nouvelle practice Financement structure et infrastructure à même de répondre aux enjeux complexes de ce type de projet dans les États émergents et renforcé les activités de son pôle recherche avec la production de notes d`analyses approfondies et désormais dirigé par un chef économiste.

Sa conviction est que les États ont besoin de renforcer leur souveraineté pour gagner en liberté et indépendance. C`est pourquoi, un an après sa création, GSA a entreprit de devenir une ` Entreprise à Mission ` et s`attache au transfert de savoir-faire et à la montée en compétence de l`ensemble des parties prenantes.

Quelques mots sur Julien Marcilly, chef économiste

Julien Marcilly totalise plus de 15 ans d`expérience en tant qu`économiste travaillant dans le secteur privé, fournissant aux clients des analyses approfondies des risques macroéconomiques, pays et secteurs.

Julien a rejoint GSA en tant que chef-économiste en 2021.

Auparavant, il a travaillé à la Coface, en tant que chef-économiste et dirigeait une équipe mondiale d`économistes. Il a commencé sa carrière à la Société Générale en 2007, avant de rejoindre une société de gestion d`actifs basée à New York en tant qu`économiste spécialiste des marchés émergents.