Marché mondial des introductions en bourse : un environnement toujours chahuté

Marché mondial des introductions en bourse : un environnement toujours chahuté.Par Franck Sebag, associé EY, en charge du secteur Fast Growing Companies Europe, Middle East, India & Africa (EMEIA).

EY publie les résultats du premier volet de son rapport trimestriel sur les introductions en bourse dans le monde en 2023. Les données de cette étude regroupent les IPOs recensées pour la période du 1er janvier au 21 mars 2023, ainsi que les opérations dont la clôture a été annoncée pour la fin mars. Ce premier trimestre a été marqué par une volatilité accrue dans un contexte de hausse des taux d'intérêt, d'inflation persistante et de turbulences inattendues dans le secteur bancaire mondial.

Parmi les enseignements de ce premier trimestre :

Au premier trimestre 2023, 299 introductions en bourse ont permis de lever 21,5 milliards de dollars, soit une baisse respective de 8% en volume et de 61% en valeur par rapport à l'année précédente.

Les secteurs de la technologie, de l'industrie et des matériaux se sont hissés en tête du peloton :

- Depuis le début de l'année, le secteur des technologies a résisté et généré le plus grand nombre d'opérations (62) en hausse de 9% par rapport au premier trimestre 2022, alors que les montants levés sont en très forte baisse de 61% avec seulement 3,8 milliards de dollars (vs 9,9b$ en 2022).

- Le secteur de l'industrie a de son côté recensé 54 IPO's, qui ont permis de lever 4,6 milliards de dollars.

- Le secteur des matériaux arrive en troisième position avec 49 introductions en bourse et un montant de 2,2 milliards de dollars.

- Les opérations dans l'énergie représentent pour la première fois le secteur le plus dynamique en valeur avec 5,9 milliards de dollars levés sur la période malgré une baisse de 52 % (vs 12,3 b$ en 2022).

Aux Etats Unis, le nombre d'IPO a fortement progressé avec une hausse de 29% (31 opérations vs 24) et 6% en montant levé (2,5b$ vs 2,4b$) alors que la dynamique est inverse en Chine avec une baisse de 11% en volume (86 opérations vs 97) et -66% en montant levé (10,3 b$ vs 30,1b$).

Concernant la région EMEIA (Europe, Middle East, Inde, Afrique), la chute se poursuit :

- 84 introductions en bourse ont permis de lever 6,1 milliards de dollars, soit une baisse respective de 19% et 36% en comparaison annuelle.

- Le secteur le plus actif est celui de l'industrie avec 16 opérations mais en montants levés, le secteur de l'énergie est loin devant avec 3,6 milliards de dollars (en hausse de 238% par rapport au premier trimestre 2022).

- L'Europe connaît une forte baisse globale de 47% du nombre d'opérations (27 vs 51 en 2022) et 26% en valeur (2,1b$ vs 2,8 b$).

- Le Royaume-Uni connaît également une baisse notable d'activité avec seulement 4 introductions en bourse depuis le début d'année pour un montant de 0,8 millions de dollars, soit une baisse de 56 % et 30 % en valeur.

« Dans un contexte d'incertitude macroéconomique et géopolitique persistante, exacerbée par les tensions au sein du système bancaire mondial, les fenêtres d'introduction en bourse s'amenuisent et les conditions de financement se durcissent, les investisseurs donnant la priorité à la valeur plutôt qu'à la croissance. Malgré tout, avec le plafonnement de l'inflation, le fléchissement des prix de l'énergie et le rebond de l'économie de la Chine continentale, l'espoir d'un retournement de situation dans le courant de l'année demeure » analyse Franck Sebag, associé EY.

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