Depuis le 1er janvier de cette année, l`EUR/USD affiche un repli de 13 %. C`est impressionnant. Et ce n`est que le début. William Gerlach, Country Manager France chez iBanFirst propose une analyse de la situation.
Depuis le 1er janvier de cette année, l`EUR/USD affiche un repli de 13 %. C`est impressionnant. Et ce n`est que le début.
Au cours des échanges matinaux en Europe, l`EUR/USD a atteint un point bas depuis vingt ans en chutant sous les 0,99 (à 0,9881). C`est un nouveau pas symbolique pour l`euro qui le rapproche de notre cible de fin d`année à 0,96.
Au cours de la semaine passée, nous avons pu constater que l`euro a légèrement rebondi face au dollar américain du fait des attentes de durcissement monétaire plus important que prévu de la part de la Banque Centrale Européenne (75 points de base). Mais ce fàt un épiphénomène. Il y a un seul facteur de long terme qui influence le taux de change de l`euro, c`est l`évolution de la crise énergétique.
Selon nous, le pire est à venir. Si le géant russe Gazprom ne redémarre pas le gazoduc Nord Stream 1 qui alimente l`Europe, nous n`aurons pas d`autre choix que de réduire davantage notre consommation de gaz ou de puiser dans les réserves. Certes, depuis quelques jours, l`Union Européenne peut se targuer d`avoir atteint son objectif de 80 % de remplissage de ses stocks de gaz avec deux mois d`avance. Mais les données sur le long terme invitent à plus de mesure. Si on regarde dans le rétroviseur, nous sommes d`habitude en moyenne à un niveau de remplissage de 82 % à cette époque de l`année. En dépit des efforts, les stocks de gaz sont moins élevés que d`habitude. Pour passer l`hiver sans difficulté, peu importe les conditions climatiques, nous avons besoin d`un taux de remplissage de 90 %. S`ajoute à cela, pour nous Franà§ais, les difficultés de notre parc nucléaire – les fameux problèmes de corrosion repérés sur plusieurs réacteurs qui vont prendre plusieurs années à résoudre.
Résultat : notre production d`électricité à partir du nucléaire est en chute libre, quasiment divisée par deux par rapport à la même période l`année dernière (environ 23 000 MW en 2022 contre presque 40 MW en 2021). La dépréciation de l`euro n`en est qu`à ses débuts.
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