Semaine des banques centrales : l'inflation, invitée surprise ? Par William Gerlach, Country Manager France & UK chez iBanFirst.
Le retour de l'inflation ?
- L'IPC espagnol de janvier a été un signal d'alarme pour tous ceux qui pensent que la lutte contre l'inflation est bientôt terminée. L'inflation globale a été plus élevée qu'en décembre, à 5,8 % en glissement annuel contre 5,7 % auparavant. Il s'agit de la première augmentation depuis juillet, ce qui pourrait inquiéter quelque peu la Banque centrale européenne (BCE).
- L'inflation sous-jacente (qui est étroitement surveillée par les banques centrales) ne suit pas une meilleure tendance. Elle s'est établie à 7,5 % en glissement annuel contre 7,0 % en décembre. Depuis le début de l'année, le marché bourdonne de rumeurs sur une éventuelle pause des banques centrales. C'est ce qui s'est produit au Canada la semaine dernière, avec un taux final de 4,5 % - le niveau le plus élevé depuis plus de 15 ans. Mais cela ne signifie pas qu'une pause se matérialisera bientôt dans les autres grandes économies. La lutte contre l'inflation élevée est loin d'être terminée, selon nous. L'histoire est truffée de banques centrales qui ont crié victoire trop tôt. S'en est suivie une période d'inflation plus longue et plus corrosive. Nous doutons que la BCE ou la Réserve fédérale (Fed) prennent un tel risque.
Hausse des taux d'intérêt : un ressort sous haute surveillance
- L'ampleur de la hausse des taux d'intérêt aux États-Unis (25 points de base) et dans la zone euro (50 points de base) cette semaine ne fait guère de doute. Tous les yeux et toutes les oreilles seront une fois de plus tournés vers les prévisions. Il y a moins d'incertitude sur les messages de la BCE que sur ceux de la Fed.
- Nous nous attendons à ce que la BCE continue de se montrer très " hawkish ", en particulier au vu des derniers chiffres de l'inflation espagnole, et qu'elle signale que de nouvelles hausses de taux sont à venir. Nous pensons que la présidente de la BCE, Christine Lagarde, donnera probablement des indications sur une nouvelle hausse de 50 points de base en mars et soulignera que les conditions financières sont encore trop souples (ce qui ferait écho à son message lors de la réunion de la BCE en décembre). Une autre hausse de 25 points de base est probable au moins en mai, avant que la BCE ne puisse éventuellement envisager une pause (en fonction des données).
- Aux États-Unis, le principal obstacle auquel la Fed est confrontée est son message et la façon dont il est interprété. L'inflation ralentit tout comme la croissance des salaires. Ceci est positif. Jusqu'à présent, l'économie américaine a réussi à éviter d'entrer en récession. Nous pensons que la probabilité d'une récession est inférieure à 50 % cette année. Les données économiques sont mitigées. La confiance des consommateurs américains devrait atteindre en décembre son plus haut niveau depuis avril. En revanche, l'indice ISM de décembre est condamné à chuter pour un troisième mois consécutif et à atteindre son empreinte la plus faible depuis mai 2020.
Nous pensons que la Fed conservera un ton " hawkish " cette semaine et évitera de déclarer la victoire sur l'inflation. Il y a au moins trois raisons principales de rester prudent sur la dynamique de l'inflation : 1) plusieurs des plus grands moteurs de la décélération de l'inflation augmentent à nouveau (comme les prix des véhicules d'occasion et les prix de l'énergie). Les prix des voitures neuves atteignent des sommets et l'offre de voitures d'occasion est moins importante sur le marché, ce qui pousse les prix des véhicules d'occasion à la hausse ; 2) la Fed veut éviter de répéter l'erreur de 2021.
À l'époque, elle s'était laissée bercer par l'idée que l'inflation était de courte durée. Ce n'était manifestement pas le cas ; 3) Les marchés financiers ont tendance à devancer la Fed, et font donc souvent des hypothèses erronées sur ce qui va se passer. La Fed est donc aux prises avec les marchés financiers et l'inflation. Il faut donc s'attendre à une augmentation de la volatilité des marchés financiers cette semaine. En ce qui concerne les devises, nous prévoyons une sous-performance de l'USD ce trimestre. Nous ne pensons pas que les réunions des banques centrales de cette semaine changeront la tendance à long terme.
Focus EUR/USD :
Sur le cross EUR/USD, la monnaie unique bénéficie de la tournure " hawkish " de la BCE, de la baisse des prix de l'énergie et d'un sentiment de risque haussier au début de 2023. À très court terme, la prochaine résistance se situe à 1,0942 (retracement de 50 % de la baisse de 2021-2022). Mais une poussée au-dessus de la zone de 1,10 est probable cette semaine (avec une résistance principale à 1,1060).
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