Le mouvement de panique estivale sur les marchés financiers a relativement épargné les valeurs de qualité offrant une bonne visibilité sur la croissance de leurs résultats.
En période de croissance molle, ces dernières devraient d'ailleurs continuer de surperformer, compte tenu de leur sensibilité relativement plus faible au cycle économique.
La détention de titres de qualité et à croissance visible s'est avérée une source de protection pour les investisseurs pendant le mini-krach boursier de cet été.
Alors que le scénario d'une croissance mondiale molle se confirme, ces valeurs pourraient retrouver un intérêt durable pour les investisseurs qui cherchent à atténuer la sensibilité de leur portefeuille au cycle.
Depuis 2007, pic des marchés et dernier haut de cycle, on observe que les entreprises à croissance visible qui composent notre fonds Sycomore Twenty ont enregistré une croissance de 15% de leur chiffre d'affaires et de 22% pour leur résultat d'exploitation.
Une réalité économique qui ne se reflète pas dans les cours de bourse, puisque le niveau des cours est encore aujourd'hui 25% en-deçà du pic de 2007.
Ce retard de valorisation s'explique en partie par le fait qu'en période de stress, les investisseurs ont tendance à se concentrer davantage sur la macro-économie que sur les fondamentaux des entreprises.
Au regard de prévisions de croissance économique revues à la baisse, nombreux sont les analystes qui vont réduire sensiblement leurs prévisions de résultat pour 2012.
Ce changement du « momentum » des bénéfices par action, et la perspective d'un affaiblissement durable de la croissance, devraient toutefois permettre aux valeurs de qualité et de croissance visible, qui seront relativement moins affectées, de se distinguer.
Cette situation pourrait perdurer au-delà de 2012, au regard des défis en matière d'endettement public que doivent relever les économies développées.
Trouver des valeurs qui protègent du cycle économique impose la recherche de titres ayant des caractéristiques bien précises.
L'analyse porte tout d'abord sur la capacité des entreprises à faire croître durablement leurs résultats, en tirant parti de tendances structurelles de l'économie (vieillissement de la population, développement de la consommation dans les pays émergents, renforcement des réglementations ou ruptures technologiques ou comportementales).
Ensuite les sociétés à croissance visible doivent entretenir cette croissance par une stratégie active d'innovation (produit, R&D, distribution…), la recherche de relais de croissance (nouveaux marchés ou nouvelles géographies), voire par la réalisation d'opérations de croissance externe qui soient source de synergies commerciales.
Ces sociétés doivent être en mesure de protéger le développement de leur activité et leurs marges, grâce à de fortes barrières à l'entrée, à la qualité de leurs dirigeants ou à d'autres actifs qui sont source d'un avantage compétitif durable.
Elles doivent également présente une structure financière de qualité (peu ou pas de dette).
L'application de ces différents critères amène à une sélection naturelle en termes sectoriels.
Par définition, l'univers des valeurs financières, des secteurs par nature cyclique (produit de base, énergie, pétrole et gaz, utilities) sont quasiment absents.
A l'inverse, le secteur de la santé recèle un important vivier de candidats à la sélection grâce à diversité des sous-segments qui le composent (laboratoires pharmaceutiques comme Sanofi, spécialistes du diagnostic avec bioMérieux, Rhoen Klinikum dans les hôpitaux privés, ou orpea dans l'univers des maisons de retraite).
De même, les services au consommateur (SES chez les opérateurs de satellites), les biens de consommation (alimentaire et produits d'hygiène et de consommation courante avec Danone, Unilever ou L'Oréal), voire quelques dossiers dans le secteur de la technologie (Wirecard) peuvent fournir des idées d'investissement peu sensibles au cycle économique.
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