Les marchés financiers mondiaux ont connu des mouvements contrastés ce mardi, reflétant les diverses préoccupations des investisseurs à travers le globe.
À Tokyo, la séance s'est achevée sur une note positive.
Les opérateurs ont délaissé les valeurs technologiques et les semi-conducteurs au profit d'actions jugées sous-évaluées.
Par ailleurs, la faiblesse persistante du yen a continué de dynamiser les échanges.
À la cloche finale, le Nikkei a progressé de 0,95% pour atteindre 39 173 points, tandis que l'indice élargi Topix a enregistré une hausse plus marquée de 1,74%, culminant à 2 787 points.
En revanche, le tableau était moins reluisant du côté de la Chine.
Le SSE Composite de Shanghai est resté figé, pendant que le CSI 300 accusait un léger repli de 0,10%.
Les titres liés aux semi-conducteurs ont particulièrement pesé sur la tendance, alors que les acteurs du marché guettent des signes tangibles de reprise économique dans l'Empire du Milieu.
Les inquiétudes concernant la consommation chinoise se sont également accentuées suite au recul inédit des ventes en ligne lors du récent festival annuel "Shopping 618".
Baisse en vue du CAC 40 avec le risque politique, à suivre Trigano
Dans un climat marqué par l'incertitude, les principales places boursières européennes s'apprêtent à ouvrir en territoire négatif ce mardi, à l'exception notable de Londres.
Ce repli attendu intervient au lendemain d'un rebond significatif, illustrant la volatilité persistante des marchés financiers.
L'annonce d'élections législatives anticipées en France continue de semer le trouble chez les investisseurs.
Cette situation se traduit notamment par un écartement du spread entre le Bund allemand et l'OAT française à 10 ans, signe d'une perception accrue du risque sur la dette française.
Les analystes scrutent avec attention l'évolution de cet indicateur, baromètre de la confiance des marchés envers l'économie hexagonale.
Selon les premières indications, le CAC 40 parisien devrait céder 0,30% à l'ouverture, tandis que le Dax francfortois pourrait accuser un recul plus marqué de 0,60%.
À contre-courant, le FTSE 100 londonien, porté par le poids des valeurs pétrolières dans sa composition, devrait grappiller 0,05%.
L'indice paneuropéen EuroStoxx 50, quant à lui, s'inscrit dans la tendance baissière avec un repli anticipé de 0,30%.
Du côté des entreprises, Airbus fait face à des vents contraires.
Le géant aéronautique, confronté à des difficultés d'approvisionnement, a revu à la baisse son objectif de livraisons pour 2024, passant d'environ 800 à 770 appareils.
De plus, l'ambitieux projet de produire 75 A320 par mois est reporté à 2027, témoignant des défis persistants dans la chaîne de production.
Eurofins Scientific se retrouve sous les feux des projecteurs suite aux allégations de malversations financières émises par le fonds spéculatif Muddy Waters.
Le groupe a fermement démenti ces accusations, qui ont néanmoins provoqué une chute de plus de 16% de son cours en Bourse la veille.
Dans le secteur des matières premières, Eramet et BASF ont annoncé l'abandon de leur projet commun d'usine de raffinage de nickel et de cobalt en Indonésie.
Eramet affirme cependant poursuivre l'évaluation d'investissements potentiels dans la chaîne de valeur des batteries au nickel pour véhicules électriques dans le pays.
Des signes encourageants émergent également, à l'image de Prismaflex International qui renoue avec la rentabilité sur l'exercice 2023-2024.
Le groupe affiche un résultat net positif de 0,6 million d'euros, porté par une amélioration de sa marge brute et une maîtrise efficace de ses charges opérationnelles.
Trigano, pour sa part, démontre la résilience du secteur des loisirs avec une croissance de 7,4% de son activité au troisième trimestre, tirée notamment par les ventes de camping-cars.
Dans l'actualité économique, les investisseurs auront les yeux rivés sur deux indicateurs clés outre-Atlantique aujourd'hui.
L'indice S&P Case-Shiller des prix immobiliers dans les 20 plus grandes agglomérations américaines pour le mois d'avril sera dévoilé à 15 heures, suivi de l'indice de confiance des consommateurs du Conference Board pour juin à 16 heures.
Ces données pourraient influencer les anticipations concernant la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine.
La séance de la veille à Wall street
Wall Street a clôturé la séance de lundi en demi-teinte, marquée par un mouvement de réallocation des capitaux au détriment des valeurs liées à l'intelligence artificielle.
Cette réorientation stratégique a favorisé le Dow Jones, qui a atteint son plus haut niveau mensuel, tandis qu'elle a pénalisé le S&P-500 et plus particulièrement le Nasdaq, indices davantage exposés au secteur technologique.
À la cloche finale, le Dow Jones a progressé de 0,67%, s'établissant à 39411 points.
En revanche, le S&P-500, plus représentatif de l'ensemble du marché, a reculé de 0,30% pour terminer à 5447 points.
Le Nasdaq Composite, quant à lui, a accusé une baisse plus prononcée de 1,09%, clôturant à 17496 points.
Cette dichotomie marquée entre les différents indices traduit un phénomène de rotation sectorielle significatif.
Les investisseurs semblent avoir entamé un mouvement de désengagement des titres liés à l'intelligence artificielle, secteur qui avait pourtant porté les marchés ces derniers mois.
Le cas de Nvidia est particulièrement emblématique de cette tendance.
Le fabricant de puces, véritable coqueluche de Wall Street ces derniers temps, a vu son cours chuter de 6,7%, enregistrant ainsi sa troisième séance consécutive de baisse.
Cette correction, que certains qualifient de "retour à la réalité", intervient après une ascension vertigineuse qui avait propulsé la valorisation de l'entreprise à des niveaux stratosphériques.
D'autres géants du secteur technologique n'ont pas été épargnés.
Taiwan Semiconductor Manufacturing, Broadcom, Marvell Technology et Qualcomm ont tous subi des pertes substantielles, comprises entre 3,54% et 5,73%.
Ces reculs soulèvent des questions sur la durabilité de l'engouement pour l'IA et sur une possible surévaluation du secteur.
A contrario, le secteur pétrolier a brillé de mille feux, profitant des prévisions optimistes concernant la demande estivale.
Les majors du pétrole, Exxon Mobil et Chevron, ont enregistré des hausses respectives de 2,97% et 2,6%.
Cette performance s'explique par la hausse des cours du brut, alimentée par des anticipations de forte consommation durant la saison des vacances.
Cette rotation sectorielle soulève des questions cruciales sur les perspectives économiques à court et moyen terme.
Les investisseurs semblent réévaluer leurs stratégies, privilégiant des valeurs plus défensives au détriment des titres technologiques considérés comme plus spéculatifs.
Cette tendance pourrait signaler une certaine prudence face aux incertitudes économiques persistantes, notamment l'inflation et les politiques monétaires des banques centrales.
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