La séance boursière d'aujourd'hui à Paris s'est conclue sur une forte baisse de 1,99% pour l'indice CAC 40, qui termine à 7708 points.
Cette lourde perte fait suite à deux autres séances très négatives lundi et mardi (-1,3% chacune), dans le sillage des annonces de la FED, des résultats des élections européennes et de la dissolution de l'Assemblée nationale en France.
Rechute des marchés après la Fed et la hausse du spread franco-allemand
Les Bourses européennes ont connu une nouvelle journée de repli généralisé ce jeudi.
Les investisseurs ont été refroidis par les anticipations de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui n'envisage désormais plus qu'une seule baisse des taux directeurs en 2024, contre trois précédemment.
Ce durcissement surprise de la politique monétaire a pesé sur les perspectives de croissance.
Par ailleurs, l'annonce de droits de douane européens sur les importations de véhicules électriques en provenance de Chine a durement frappé le secteur automobile du Vieux Continent.
Cette décision protectionniste des autorités fait craindre des représailles et une nouvelle escalade des tensions commerciales.
Les inquiétudes politiques en France, où les sondages montrent un fort soutien pour le parti populiste d'extrême droite le Rassemblement National à l'approche des élections législatives anticipées, ont creusé l'écart entre les rendements obligataires français et allemands.
Cette situation a été interprétée par les investisseurs comme un risque de crédit accru pour la France.
Dans le même temps, une chute inattendue des prix à la production aux États-Unis a fait baisser les rendements des bons du Trésor américains et des obligations allemandes, tandis que les obligations des pays européens du Sud subissaient des pressions vendeuses.
Ces facteurs ont assombri le sentiment du marché et déclenché de vastes mouvements de liquidation des actifs français et européens.
L'indice phare français CAC 40 a chuté de 2% à 7708 points, un plus bas de quatre mois.
Le Dax allemand a également reculé de 2%.
À Milan, le FTSE MIB a plongé de 2,18% à 33609 points, son plus bas niveau depuis deux mois, aligné sur ses pairs européens.
L'indice pan-européen Stoxx 50 a lâché 1,9% à 4,940 points, soit un nouveau plancher d'un mois.
Du côté des actions, c'est le secteur automobile qui a essuyé les plus lourdes pertes avec les géants, Volkswagen, BMW et Mercedes dans les derniers du classement.
Les équipementiers comme Faurecia et Continental ont également décroché.
Les constructeurs automobiles Renault et Stellantis ont reculé respectivement de 2,9% et 2,7%, pénalisés par les craintes d'un conflit commercial avec la Chine après les droits de douane imposés par l'UE sur les véhicules électriques chinois.
La plupart des grandes valeurs ont essuyé des pertes significatives.
Au sein du CAC 40, Axa a décroché de 4,6%, suivie par Edenred (-4,1%), Eurofins Scientific (-3,9%) et BNP Paribas (-3,7%).
Clariane a dévissé de 9,48% à 2,97 euros après l'annonce d'une augmentation de capital fortement dilutive de 237 millions d'euros à un prix de souscription très décotté de 1,11 euro par action.
À Francfort, Siemens a abandonné près de 4%, Airbus 2,2% et SAP 1,5%.
Merck, Mercedes-Benz et Deutsche Boerse ont tous cédé plus de 2%.
Sur le Stoxx 600 paneuropéen, ASML et SAP ont perdu plus de 2% et 1% respectivement.
LVMH, L'Oréal et Linde ont aussi reculé.
La fintech britannique Wise a dévisé de 13% après avoir revu à la baisse ses prévisions de croissance des revenus.
Dans l'actualité économique, l'inflation espagnole a continué d'accélérer à 3,8% en mai.
Dans la zone euro, la production industrielle a légèrement reculé de 0,1% en avril, contre une attente de +0,1%.
Outre-Atlantique, les prix à la production aux États-Unis ont reculé un peu moins que prévu à -0,2%.
Et les inscriptions hebdomadaires au chômage se sont établies à 242,000, au-dessus du consensus.
Enfin, les stocks de gaz naturel ont légèrement moins augmenté que prévu la semaine dernière avec +74 milliards de pieds cubes.
Sur le marché obligataire, le rendement de la dette française à 10 ans a grimpé jusqu'à 3,2%, au plus haut depuis 7 mois, creusant l'écart avec le Bund allemand de référence à plus de 60 points de base, un niveau inédit depuis 2017.
Cette envolte des taux obligataires français reflète les craintes d'un possible virage politique vers des politiques budgétaires plus dépensières si le Rassemblement National l'emportait.
Du côté des entreprises, le secteur bancaire italien a été particulièrement affecté, avec Monte Paschi Siena, Azimut et Mediobanca abandonnant près de 4% chacune.
Le constructeur de poids lourds Iveco a décroché de plus de 5%.
En revanche, Telecom Italia a grappillé 0,6% après un relèvement de sa note de crédit par Moody's.
La séance du jour à Wall street
Les marchés actions américains connaissent une séance mitigée aujourd'hui.
Si les investisseurs saluent les derniers chiffres de l'inflation aux États-Unis, qui laissent présager de nouvelles baisses des taux directeurs par la Réserve fédérale, l'agitation politique en Europe du Sud jette un froid.
Les rendements obligataires de pays comme l'Italie ou l'Espagne se tendent, pénalisant le sentiment de marché.
A la clôture en Europe, le Dow Jones perd 250 points soit -0,77% à 33500 points, effaçant ses gains des dernières séances.
Le S&P 500 abandonne également 0,55% à 4365 points après avoir temporairement progressé.
Seul le Nasdaq Composite termine en hausse de 0,30% à 13692 points, soutenu par les valeurs technologiques.
Du côté des actions, c'est Broadcom qui réalise la plus belle performance avec un bond de 13,1%.
Le fabricant de semi-conducteurs a relevé ses prévisions de revenus pour les puces d'intelligence artificielle et annoncé un fractionnement d'actions par 8.
Nvidia, également bien orienté sur l'IA, prend 2,2%.
Tesla grimpe de 3,5% après l'approbation par les actionnaires du plan de rémunération sur 10 ans de 56 milliards de dollars pour son patron Elon Musk.
Le constructeur évoque aussi un potentiel transfert d'une partie de sa production au Texas.
A contrario, Virgin Galactic s'enfonce de 12% sur la séance suite à l'annonce d'un regroupement d'actions.
Dans l'actualité économique, Les derniers chiffres de l'indice des prix à la production aux États-Unis renforcent les anticipations de nouvelles baisses de taux par la Fed cette année pour lutter contre l'inflation.
Cette perspective favorable dope les bons du Trésor américain et les obligations d'État allemandes.
Mais dans le même temps, l'agitation politique notamment en Italie après l'échec des négociations pour former un gouvernement, fait monter les rendements obligataires dans cette zone.
Un mouvement de décompression qui pèse sur le sentiment général des investisseurs.
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