À l'issue d'un prolongé week-end pascal, les marchés financiers européens ont clôturé en baisse, influencés par une nette hausse des rendements des obligations.
Cette tendance baissière s'est accentuée pour les actions européennes suite à la publication de données économiques américaines robustes, dépassant les attentes, en particulier les créations d'emplois et l'activité manufacturière en février, suscitant ainsi des inquiétudes quant au calendrier des éventuelles réductions des taux d'intérêt par la Réserve fédérale.
Ces statistiques ont été précédées par une enquête PMI révélant une reprise inattendue de l'activité manufacturière américaine en mars.
Par ailleurs, le taux d'inflation allemand a chuté à 2,2% le mois dernier, atteignant son plus bas niveau depuis mi-2021.
Le Cac 40 termine en baisse de près de 1%, malgré la hausse de TotalEnergies
Pour entamer la semaine de trading en Europe après les vacances de Pâques, le CAC 40 parisien a clôturé en recul de 0,92% à 8130 points, principalement affecté par les valeurs industrielles.
Le FTSE britannique a enregistré un repli moindre de seulement 0,19%, montrant une certaine résilience grâce aux valeurs énergétiques, tandis que le DAX allemand a décliné de 1,09%.
L'indice EuroStoxx 50 a perdu 0,74% et le FTSEurofirst 300 0,75%.
Le Stoxx 600, dominé principalement par le secteur immobilier, a également cédé 0,76%.
Dans le domaine des entreprises, UBS a annoncé un nouveau programme de rachat d'actions d'une valeur maximale de 2 milliards de dollars, dont la moitié pourrait être mise en œuvre en 2024.
Par ailleurs, le sidérurgiste suédois SSAB a déclaré son intention d'investir 4,5 milliards d'euros dans la construction d'une mini-acierie sans recours aux énergies fossiles.
Sur le marché français, Voltalia a enregistré l'une des plus fortes hausses du marché SRD, avec une hausse de +9,30% à 7,17 euros, suite à la présentation de résultats annuels solides.
TotalEnergies a également progressé de +3,92%, tout comme BP (+2,60%), Shell (+3,50%) et Eni (+2,68%), stimulées par une frappe israélienne meurtrière sur l'ambassade d'Iran à Damas et une autre dans la bande de Gaza ayant entraîné la mort de sept employés de l'ONG World Central Kitchen (WCK).
Le secteur européen du pétrole et du gaz a clôturé sur une hausse de 2,50%, alimenté par les craintes d'une escalade au Moyen-Orient.
Dans le domaine des indicateurs macroéconomiques, l'indice des directeurs d'achat pour l'industrie manufacturière française, produit par S&P Global, a atteint 46,2 en mars, dépassant les attentes, tandis que pour la zone euro, il s'est établi à 46,1, également au-dessus des prévisions.
En Allemagne, l'indice des directeurs d'achat pour l'industrie manufacturière est ressorti à 41,9 en mars, légèrement supérieur au consensus.
La séance du jour à Wall street, Tesla chute
Au moment de la clôture des marchés européens, le Dow Jones a reculé de 1,20%, le Standard & Poor's 500 d'environ 1%, et le Nasdaq de 1,30%.
Les indices boursiers américains ont été affectés par la baisse du secteur de la santé, notamment avec Humana, CVS Health et Unitedhealth, sur fond de craintes concernant les marges des assureurs santé liées aux contrats Medicare Advantage.
Tesla a chuté de plus de 6%, portant ses pertes depuis le début de l'année à 34%, ce qui en fait la plus mauvaise performance du S&P 500.
Les ventes trimestrielles du constructeur de voitures électriques ont diminué pour la première fois depuis le deuxième trimestre de 2020.
Indicateur de la nervosité du marché, l'indice de volatilité aux États-Unis a atteint un plus haut de plus de deux semaines, clôturant à 15 points en Europe, en hausse de 10%.
Cette aversion au risque s'est également traduite par une hausse des rendements obligataires longs en Europe et aux États-Unis.
Ces tensions ont commencé avec la publication de l'indice ISM manufacturier aux États-Unis, qui s'est établi plus haut que prévu en mars, et se sont poursuivies avec l'enquête Jolts aux États-Unis, montrant une augmentation plus forte que prévu des offres d'emploi en février, indiquant ainsi une vigueur persistante du marché du travail malgré les hausses massives de taux de la Réserve fédérale depuis mars 2022.
Bien que la Fed ait confirmé le mois dernier son intention de réaliser trois baisses de taux cette année, des doutes commencent à émerger quant au rythme de cet assouplissement monétaire.
La probabilité d'une baisse de 25 points de base des taux des "fed funds" en juin est tombée à 59%, selon le baromètre FedWatch de CME Group, contre environ 70% il y a une semaine.
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