Les marchés européens ont clôturé de manière contrastée vendredi, avec une tendance haussière du prix du pétrole, alimentée par les tensions géopolitiques.
L'escalade des prix du pétrole a exercé une pression sur les marchés boursiers, le baril atteignant son plus haut niveau depuis octobre au cours de la séance.
Les acteurs du marché pétrolier expriment leur inquiétude face aux tensions au Moyen-Orient, notamment les menaces de représailles de l'Iran après une frappe contre son ambassade à Damas. Cette situation suscite des craintes quant à un éventuel choc géopolitique pendant le week-end, période où les marchés sont fermés, incitant ainsi les investisseurs à adopter une position prudente.
Par ailleurs, si une hausse des prix du pétrole peut exercer une pression sur l'activité économique et compliquer les perspectives des entreprises, les marchés redoutent surtout que cette augmentation ne ravive les craintes inflationnistes. La récente dynamique des prix aux États-Unis, ainsi que les anticipations de baisse des taux d'intérêt par les banques centrales, contribuent à ces inquiétudes.
La hausse généralisée des prix des matières premières suscite également des préoccupations parmi les investisseurs. Au cours de la séance de vendredi, le cuivre a atteint son plus haut niveau depuis juin 2022, l'argent a enregistré un pic sur trois ans et l'or a atteint un niveau historique, soutenu par la demande de valeurs refuge.
Le pétrole et la géopolitique font trébucher le CAC 40, Riber à l'honneur
En ce qui concerne les performances boursières, à Paris, le CAC 40 a reculé de 0,16% à 8010 points, tandis que le Dax allemand a perdu 0,28% et que le FTSE britannique a progressé de 0,91%, soutenu par les secteurs de l'énergie et des matières premières.
L'indice EuroStoxx 50 a clôturé en baisse de 0,37%, tandis que le FTSEurofirst 300 a enregistré une hausse de 0,13% et le Stoxx 600 une progression de 0,06%. Sur la semaine, le CAC 40 a perdu 0,47% et le Stoxx 600 0,39%.
Dans l'actualité des entreprises, Riber a enregistré une forte hausse de 6,54% à 2,77 euros. Le spécialiste des équipements d'épitaxie par jets moléculaires (MBE) pour l'industrie des semi-conducteurs a annoncé un bénéfice net de 3,4 millions d'euros en 2023, contre 0,2 million d'euros précédemment.
La hausse des prix du pétrole a soutenu les valeurs liées à l'énergie, avec une progression de 2,38% pour le secteur des matières premières. TotalEnergies a augmenté de 2,05%, Engie de 1,7%, BP de 3,673% et Shell de 3,01%.
Société Générale a avancé de 2,1% après avoir annoncé la conclusion d'un accord avec le conglomérat marocain Groupe Saham pour la vente de deux de ses filiales dans le pays, dans le cadre d'une transaction estimée à 745 millions d'euros.
En ce qui concerne les données macroéconomiques du jour, en mars, l'indice des prix à la consommation (IPC) a ralenti sur un mois, avec une hausse de 0,2 %, après une progression de 0,9 % en février, selon l'Insee. Cette augmentation des prix s'explique principalement par la hausse saisonnière des prix des produits manufacturés et une légère augmentation des prix du tabac.
Le taux d'inflation annuel en Allemagne s'est établi à 2,2% en mars, conformément aux attentes, après 2,5% le mois précédent.
À Wall Street, les marchés ont reculé, les investisseurs s'inquiétant de la persistance de l'inflation aux États-Unis et des tensions géopolitiques.
La séance du jour à Wall street
À la clôture en Europe, les échanges à la Bourse de New York indiquaient une baisse d'environ 0,80% pour le Dow Jones, contre 1% pour le Standard & Poor's 500 et le Nasdaq Composite.
En ce qui concerne les actualités des entreprises, la saison des résultats a débuté sur une note défavorable pour le secteur bancaire américain.
Le secteur financier a enregistré une performance mitigée, avec JPMorgan en tête des pertes avec une baisse de 5,36% à 184,96 dollars, en raison de revenus d'intérêts décevants. Citigroup a également enregistré une baisse de 0,75% à 65,25 dollars après avoir annoncé des profits en forte baisse en raison des coûts de restructuration. Wells Fargo a reculé de 0,25% à 56,55 dollars, bien que ses résultats trimestriels aient diminué en raison de la baisse de ses revenus d'intérêts.
En revanche, BlackRock a présenté des bénéfices supérieurs aux attentes pour le premier trimestre. Le géant de la gestion d'actifs a vu son bénéfice net augmenter de 36% à 1,573 milliard de dollars, soit 10,48 dollars par action, dépassant ainsi les prévisions de consensus. Son chiffre d'affaires a également progressé de 11% à 4,73 milliards de dollars.
Du côté des statistiques, l'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan est ressorti à 77,9 en avril, légèrement inférieur au consensus de 79 et en baisse par rapport aux 79,4 enregistrés en mars.
Ces différents événements ont contribué à une atmosphère de prudence sur les marchés, avec une attention particulière portée à l'évolution des tensions géopolitiques et de l'inflation, ainsi qu'aux performances des grandes entreprises lors de cette saison de résultats.
Ce qu'il faut retenir de la séance
En tant qu'investisseur, plusieurs éléments sont à retenir de ce contexte financier récent :
- Tendances contrastées des marchés européens : Les marchés boursiers européens ont clôturé de manière mitigée, avec une augmentation des prix du pétrole due aux tensions géopolitiques. Cependant, cette hausse du pétrole a exercé une pression sur les marchés actions.
- Prudence liée aux tensions géopolitiques : Les investisseurs doivent faire face à des tensions au Moyen-Orient, notamment les menaces de représailles de l'Iran, ce qui suscite des craintes d'un éventuel choc géopolitique pendant les périodes de fermeture des marchés.
- Impact potentiel sur l'inflation : Bien que la hausse des prix du pétrole puisse affecter l'activité économique et les perspectives des entreprises, les marchés sont surtout préoccupés par le risque de raviver les craintes inflationnistes, surtout après des signaux de dynamique des prix aux États-Unis et les attentes de baisse des taux d'intérêt par les banques centrales.
- Hausse généralisée des prix des matières premières : Les prix du cuivre, de l'argent et de l'or ont enregistré des augmentations significatives, alimentant les inquiétudes des investisseurs.
- Performances boursières mitigées : Les marchés boursiers européens ont affiché des performances mitigées, avec des variations dans les principaux indices tels que le CAC 40, le Dax allemand et le FTSE britannique.
- Impact sur les secteurs spécifiques : Certains secteurs, tels que l'énergie et les matières premières, ont été soutenus par la hausse des prix du pétrole. Les performances des entreprises individuelles, comme Riber ou Société Générale, peuvent également influencer les marchés.
- Données macroéconomiques et statistiques : Les données macroéconomiques, telles que l'indice des prix à la consommation en Europe et le taux d'inflation en Allemagne, fournissent des indications sur la santé économique régionale.
- Prudence sur les marchés américains : Les marchés américains ont également enregistré une baisse, avec des préoccupations persistantes concernant l'inflation et les tensions géopolitiques.
Dans l'ensemble, cette conjoncture souligne l'importance pour les investisseurs de rester attentifs aux développements géopolitiques, aux indicateurs économiques et aux performances des entreprises pour prendre des décisions éclairées sur leurs investissements.
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