Les marchés boursiers européens ont clôturé en nette baisse vendredi, alors que les investisseurs continuaient de s'inquiéter des répercussions des décisions tarifaires annoncées par l'administration Trump.

Les inquiétudes se sont intensifiées après que le président américain a déclaré mercredi qu'il imposerait des tarifs de 25 % sur le secteur automobile, tout en laissant planer le doute sur d'autres droits de douane dits "réciproques".
Les investisseurs ont également digéré une série d'indicateurs économiques, dont l'inflation PCE, qui a révélé que la pression des prix aux États-Unis restait plus forte que prévu par la Réserve fédérale.
Cette situation soulève des craintes quant à une éventuelle guerre tarifaire à l'échelle mondiale, qui pourrait aggraver la combinaison d'une croissance économique anémique et d'une inflation élevée, pesant ainsi sur l'économie américaine.
Les Bourses européennes en forte baisse face aux inquiétudes tarifaires de Washington
À la clôture des marchés, le CAC 40 a enregistré une baisse de 0,93 %, s'établissant à 7 916,08 points.
À Francfort, le Dax a perdu 0,98 %, tandis qu'à Londres, le FTSE 100 a légèrement reculé de 0,08 %.
L'indice EuroStoxx 50 a également terminé la séance en baisse de 0,96 %, tout comme le FTSEurofirst 300 et le Stoxx 600, qui ont chuté de 0,79 % chacun.
Dans le secteur des valeurs, les actions des entreprises de spiritueux ont connu une hausse notable.
Pernod Ricard et Remy Cointreau ont vu leurs titres grimper de plus de 3 % après que le ministère chinois du Commerce a prolongé de trois mois son enquête antidumping sur les eaux-de-vie de vin en provenance de l'Union européenne.
En revanche, Ubisoft a corrigé une hausse initiale, perdant 1,7 % après avoir enregistré une augmentation de près de 12 % en début de séance.
Des analystes ont rapporté que plusieurs fonds spéculatifs avaient pris des positions "short" sur le titre, estimant que la collaboration annoncée avec Tencent ne suffirait pas à réduire significativement la dette du groupe.
D'autres entreprises ont également connu des baisses.
Edenred a reculé de 1,59 %, tandis que Pluxee a chuté de près de 3,97 %.
Selon le quotidien Les Echos, le gouvernement envisage de réduire les commissions que les commerçants paient aux opérateurs de titres-restaurant, actuellement fixées à environ 4 %.
Sur le plan économique, le Royaume-Uni a enregistré une hausse inattendue de ses ventes au détail en février, tandis que le PIB a progressé de 0,1 % au quatrième trimestre.
En Allemagne, le moral des consommateurs devrait rester stable en avril, selon des données publiées par l'institut GfK.
Le taux de chômage a légèrement augmenté en février, mais moins que prévu.
En France, les prix à la production ont baissé de 0,8 % en février, et les dépenses des ménages ont reculé de manière inattendue.
L'inflation est restée stable à 0,8 % sur un an en mars.
Aux États-Unis, l'inflation PCE a été conforme aux attentes à 2,5 %, mais le moral des ménages s'est détérioré plus rapidement que prévu, selon les données de l'Université du Michigan.
La séance du jour à Wall street
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices boursiers américains ont également plongé à mi-séance, sous le poids des inquiétudes concernant l'impact d'une guerre tarifaire sur l'économie.
À l'heure de la clôture en Europe, le Dow Jones a cédé 1,40 %, le Standard & Poor's 500 a perdu 1,75 %, et le Nasdaq Composite a chuté de près de 2,50 %.
Cette tendance à la baisse a été particulièrement marquée dans le secteur technologique, où des géants comme Alphabet et Amazon ont vu leurs actions chuter de plus de 4 %.
Microsoft et Meta, quant à elles, ont également subi des baisses significatives, perdant 3,5 %.
Les craintes inflationnistes se sont intensifiées suite à la publication de l'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan pour le mois de mars.
Cet indice a révélé que les attentes en matière d'inflation à long terme étaient les plus élevées depuis 1993, ce qui a suscité des inquiétudes parmi les investisseurs quant à la capacité de la Réserve fédérale à maîtriser la hausse des prix.
Parallèlement, l'indice des prix PCE de base, qui est la mesure de l'inflation préférée de la Fed, a augmenté de 2,8 % en février, dépassant les prévisions des analystes.
Les dépenses de consommation ont également progressé de 0,4 %, ajoutant à la pression sur les marchés.
Les investisseurs se préparent à de nouvelles perturbations commerciales, alors que les droits de douane de 25 % sur les automobiles, annoncés par l'administration Trump, entreront en vigueur la semaine prochaine.
Cette décision a suscité des craintes de mesures de rétorsion de la part des principaux partenaires commerciaux des États-Unis, ce qui pourrait aggraver les tensions commerciales déjà existantes.
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