Les Bourses européennes ont clôturé en ordre dispersé mercredi, dans un contexte marqué par la poursuite de la hausse des rendements obligataires, alimentée par des craintes d'une impasse budgétaire aux États-Unis.

L'appétit pour le risque à Wall Street reste limité, alors que les républicains de la Chambre des représentants peinent à s'accorder sur un vaste projet de loi de baisses d'impôts et de réductions budgétaires, soutenu par le président Donald Trump.
La nécessité d'un compromis sur ce texte est cruciale, alors que la dette publique américaine s'élève déjà à 36,200 milliards de dollars.
Des analystes indépendants estiment qu'elle pourrait encore augmenter de 2,000 à 5,000 milliards de dollars.
Vendredi dernier, l'agence de notation Moody's a dégradé la note souveraine des États-Unis, ce qui a provoqué des tensions sur le marché obligataire, qui se sont intensifiées mercredi, avant une adjudication de 16 milliards de dollars d'obligations du Trésor américain à 20 ans.
En Europe, les rendements obligataires ont également progressé, exerçant une pression sur les actions.
La tendance a été majoritairement négative, bien que les Bourses de Londres et de Francfort aient réussi à se redresser en fin de séance.
Le secteur de la distribution a été particulièrement touché, enregistrant une baisse de 0,86% en réaction à des résultats décevants publiés par certaines entreprises.
Le CAC 40 en berne, pénalisé par les valeurs du luxe
À la clôture de la bourse de Paris, l'indice CAC 40 a terminé en baisse de 0,40%, clôturant à 7,910 points.
En revanche, le FTSE britannique a légèrement progressé de 0,06%, tandis que le DAX allemand a gagné 0,34%, soutenu par le secteur technologique.
L'indice EuroStoxx 50 a perdu 0,01%, le FTSEurofirst 300 a reculé de 0,05%, et le Stoxx 600 a enregistré une baisse de 0,04%.
Concernant les valeurs individuelles, Marks & Spencer a vu son action progresser de 1,93%, après avoir ouvert en baisse suite à l'annonce d'une cyberattaque qui pourrait coûter au groupe environ 300 millions de livres (355 millions d'euros).
De son côté, le fabricant allemand de puces Infineon a gagné 2,26% après avoir annoncé une collaboration avec Nvidia pour développer des puces destinées à de nouveaux systèmes de distribution d'énergie dans les centres de données pour l'intelligence artificielle.
À l'inverse, JD Sports a terminé en queue de peloton du Stoxx 600, perdant 10,60% après avoir annoncé une baisse de ses ventes au premier trimestre et un avertissement concernant la demande en raison d'une augmentation des droits de douane.
À Paris, Genfit a progressé de 5,32%, atteignant 4,042 euros, après avoir annoncé qu'Ipsen allait lui verser 26,5 millions d'euros pour le franchissement d'une étape clé : l'approbation du prix et du remboursement en Italie pour le traitement de la cholangite biliaire primitive, une maladie chronique du foie.
En revanche, LVMH, le leader mondial du secteur du luxe, a terminé en baisse de 2,23% à 493,65 euros.
Kering a perdu 2,54% à 177,96 euros, tandis qu'Hermès, récemment devenu la première valorisation boursière du secteur du luxe au monde, a cédé 2,12% à 2,496 euros à la clôture.
La Compagnie des Alpes a également terminé en baisse de 1,34% à 17,70 euros, malgré la publication d'une forte progression de ses résultats semestriels et le relèvement de ses objectifs financiers.
Bien que ces résultats aient été jugés positifs, ils ont suscité des prises de bénéfices de la part des investisseurs, après six hausses consécutives et un gain de 4,3%, portant l'action à une hausse de 23,05% depuis son point bas annuel touché le 7 avril.
Dans le secteur de la défense, le groupe Thales a terminé en hausse de 0,31% à 255,30 euros, tandis que Dassault Aviation a gagné 1,30% à 311,40 euros et Dassault Systèmes a pris 0,53% à 34,16 euros.
Sur le plan économique, le Conseil allemand des experts économiques a révisé mercredi ses prévisions de produit intérieur brut (PIB) pour l'Allemagne, s'attendant désormais à une stagnation en 2025.
Par ailleurs, l'inflation britannique a accéléré plus que prévu en avril, atteignant 3,5% sur un an, selon les données de l'Office national de la statistique (ONS).
La séance du jour à Wall street
Les marchés américains affichent des performances variées, les investisseurs se concentrant sur le projet de loi budgétaire de Donald Trump, qui pourrait accroître les déficits.
Le président tente de rallier les Républicains à sa réforme fiscale.
Au moment de la clôture des marchés européens, la situation à Wall Street était également préoccupante.
Le Dow Jones a reculé de 0,70%, tandis que le Standard & Poor's 500 a enregistré une légère baisse de 0,10%.
En revanche, le Nasdaq a progressé de 0,40%.
La majorité des secteurs du S&P 500 étaient dans le rouge, avec Target, un acteur majeur de la distribution, pesant sur l'indice avec une perte de 3,52%.
Dans l'actualité des sociétés, Target subit une baisse de 3,10% après avoir annoncé des résultats du premier trimestre inférieurs aux attentes, avec un bénéfice par action de 1,30 dollar contre 1,61 dollar prévu, et un chiffre d'affaires de 23,8 milliards de dollars, en dessous des estimations.
Lowe's bénéfice par action de 2,92 dollars, en baisse de 5%, avec des revenus en recul de 2%.
Medtronic affiche des résultats supérieurs aux attentes avec un bénéfice net de 1,057 milliard de dollars, en hausse de 62%.
Palo Alto Networks affiche un bénéfice net de 262,1 millions de dollars, dépassant les attentes, avec un chiffre d'affaires en hausse de 15%.
UnitedHealth continue de reculer en raison de controverses récentes, notamment des allégations de paiements à des maisons de retraite pour réduire les transferts hospitaliers.
Moderna a annoncé le retrait volontaire de sa demande d'autorisation de mise sur le marché pour l'ARNm-1083, son candidat vaccin combiné contre la grippe et le Covid-19 destiné aux adultes de 50 ans et plus.
Cette décision a été prise en consultation avec les autorités sanitaires américaines.
La société de biotechnologie prévoit de soumettre à nouveau sa demande plus tard dans l'année, une fois que les données d'efficacité vaccinale d'un essai de phase 3 en cours seront disponibles.
Concernant le marché pétrolier, les stocks de pétrole brut aux États-Unis ont augmenté de 1,328 million de barils la semaine dernière, selon les données de l'Agence américaine d'information sur l'énergie.
Cette hausse est à comparer à une augmentation de 3,454 millions de barils la semaine précédente, alors que les analystes s'attendaient à une baisse de 0,9 million de barils.
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