Les marchés boursiers européens ont enregistré un léger repli, alors que les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine se ravivent.

Vendredi soir, lors d'un discours en Pennsylvanie, le président américain Donald Trump a annoncé une mesure choc : il prévoit de doubler les droits de douane sur l'acier importé, les portant de 25% à 50%, et d'appliquer une mesure similaire à l'aluminium.
Cette décision vise à renforcer l'industrie sidérurgique américaine, mais elle a été mal accueillie par les marchés, qui ont immédiatement réagi à cette escalade des tensions.
En réponse, le gouvernement chinois a accusé les États-Unis de "compromettre gravement" l'accord commercial signé à Genève.
Cette dégradation des relations commerciales s'accompagne d'une crise diplomatique, exacerbée par des déclarations du ministre de la Défense américain, Pete Hegseth, qui a accusé la Chine de se préparer à "potentiellement utiliser la force militaire" dans la région Asie-Pacifique.
Pékin a réagi en affirmant que les États-Unis cherchent à déstabiliser la région, les qualifiant de "plus grande menace" pour la paix.
Les analystes préviennent que ces différends diplomatiques persistants pourraient éloigner les investisseurs des actions et entraîner de nouvelles secousses sur les marchés.
De plus, la résurgence des tensions entre les deux puissances pourrait reléguer au second plan les nombreux rendez-vous économiques prévus dans les jours à venir.
Les Bourses européennes en léger recul face aux tensions commerciales croissantes
À la clôture des marchés, l'indice CAC 40 a enregistré un repli de 0,19%, se chiffrant à 7737 points, tandis que l'EuroStoxx50 a cédé 0,13%, atteignant 5369 points.
Du côté des valeurs, la biotech française Transgene a connu une forte hausse de 46,13%, atteignant 0,98 euro, après avoir annoncé des résultats concluants dans un essai clinique de phase 1 pour son vaccin contre le cancer de la tête et du cou.
En revanche, TotalEnergies a progressé de près de 2%, se plaçant en tête des performances du CAC 40, soutenue par une hausse de plus de 4% du baril de Brent.
Cette augmentation est attribuée à la fois aux tensions militaires et aux décisions de l'Opep+, qui a choisi de limiter la hausse de sa production à 411 000 barils par jour en juillet, contredisant des rumeurs de la semaine précédente sur une augmentation plus importante.
À l'inverse, les constructeurs automobiles ont souffert.
Stellantis a perdu 4,78%, se chiffrant à 8,53 euros, tandis que Renault a reculé de 3,70%, atteignant 43,70 euros.
Cette chute est liée à l'annonce de Trump concernant l'augmentation des droits de douane sur l'acier et l'aluminium, des matériaux essentiels pour la fabrication de véhicules.
Les équipementiers Valeo, Forvia et OPMobility ont également enregistré des baisses, respectivement de 3,41%, 1,21% et 1,21%.
La crainte d'une révolution publicitaire par l'intelligence artificielle de Meta, capable de bouleverser le secteur, a également pesé sur Publicis, qui a perdu 3,8% suite à un article du Wall Street Journal.
Par ailleurs, Atos a vu son action chuter de 2,10%, se chiffrant à 37,79 euros, après avoir reçu une offre ferme de l'État français pour l'acquisition de son activité "Advanced Computing", excluant les activités de "Vision AI", pour une valeur d'entreprise de 410 millions d'euros.
Sanofi a enregistré une baisse de 1,84%, atteignant 85,91 euros, marquant ainsi son quatrième repli consécutif.
Le laboratoire pharmaceutique a récemment annoncé une acquisition importante aux États-Unis, celle de Blueprint Medicines pour environ 9,1 milliards de dollars, une société spécialisée dans la mastocytose systémique, une maladie immunologique rare.
Sur le plan macroéconomique, les chiffres du secteur manufacturier ont révélé des tendances variées.
En France, le secteur manufacturier s'est légèrement moins contracté que prévu en mai, avec un indice des directeurs d'achat (PMI) à 49,8, contre une première estimation de 49,5 et un chiffre de 48,7 en avril.
Un indice inférieur à 50 indique une contraction, tandis qu'un indice supérieur à 50 signale une expansion.
Dans la zone euro, le PMI manufacturier a également montré une contraction moins marquée que prévu, s'établissant à 49,4, contre une première estimation de 48,4 et un chiffre de 49 en avril.
En revanche, en Allemagne, le secteur manufacturier a connu une contraction plus importante que prévu, avec un PMI à 48,3, contre une estimation initiale de 48,8 et un chiffre de 48,4 en avril.
La séance du jour à Wall street
Wall street affiche un léger rebond après un début de séance dans le rouge, soutenus par une annonce de CNBC indiquant qu'un échange téléphonique pourrait avoir lieu cette semaine entre le président des États-Unis et son homologue chinois, alors que les relations entre les deux nations se détériorent.
Au moment de la clôture des marchés en europe, le Dow Jones affichait une baisse de 0,40 %, se chiffrant à 42 090 points, tandis que le Nasdaq, presque stable, enregistrait une légère hausse de 0,05 % à 19 120 points.
Parmi les valeurs en forte progression, BioNTech a vu son action grimper de 19,30 %, atteignant 114,30 dollars, suite à la signature d'un partenariat potentiel pouvant lui rapporter jusqu'à 11,1 milliards de dollars.
De son côté, Bristol Myers Squibb a gagné 0,35 %, s'établissant à 48,45 dollars, après avoir conclu un accord de co-développement d'un anticorps bispécifique pour le traitement du cancer, comprenant un paiement initial de 1,5 milliard de dollars.
Concernant les entreprises à suivre, Campbell Soup a annoncé des résultats supérieurs aux attentes pour le troisième trimestre, malgré une chute de 50 % de son bénéfice net.
Meta, de son côté, prévoit d'intégrer des outils d'intelligence artificielle dans sa plateforme publicitaire d'ici la fin de l'année prochaine.
Enfin, Moderna a obtenu l'approbation pour son nouveau vaccin mNEXSPIKE, destiné aux adultes de 65 ans et plus, ainsi qu'aux personnes âgées de 12 à 64 ans présentant des facteurs de risque.
Sur le plan économique, l'indice PMI manufacturier de l'ISM a révélé une contraction de l'activité aux États-Unis, avec une baisse de l'indice, passant de 48,7 à 48,5 points, en deçà des prévisions.
Les dépenses de construction ont également chuté de 0,4 % en avril, alors qu'une augmentation de 0,4 % était anticipée.
Par ailleurs, l'indice PMI manufacturier de S&P Global a légèrement progressé à 52 points, mais reste en dessous des attentes.
L'indice des directeurs d'achat de Chicago a quant à lui atteint 40,5, bien en deçà des prévisions.
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