Les marchés financiers français ont essuyé une violente tempête cette semaine, la faute à une augmentation sensible des risques politiques dans l'Hexagone.
D'une part, la décision du président Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale a jeté une ombre sur la capacité du gouvernement à mener à bien les réformes économiques nécessaires.
D'autre part, la question épineuse de la soutenabilité de la dette publique française, déjà problématique avant cette crise, est revenue sur le devant de la scène.
Le Cac 40 affiche sa pire semaine depuis 2022
Dans ce contexte d'incertitudes, le CAC 40, baromètre de la Bourse de Paris, a connu sa pire semaine depuis le début de la guerre en Ukraine en 2022.
L'indice phare a abandonné 6,2% en cinq séances, dont 2,66% lors de la dernière journée, terminant à 7503 points.
Désormais, sa performance annuelle se contracte à -0,79%.
Les places financières rivales de Francfort et Londres s'en sont mieux sorties, avec des replis hebdomadaires limités respectivement à 2,9% et 1,2%.
En première ligne, les valeurs bancaires tricolores ont payé un lourd tribut.
Véritable épine dorsale de l'économie nationale, BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale ont vu leurs cours dégringoler de plus de 10% sur la semaine.
Le compartiment de la construction et des concessions a également subi de plein fouet les remous boursiers, Bouygues et Vinci affichant de lourdes pertes.
Ce regain de volatilité intervient alors que la Réserve fédérale américaine a dévoilé une nouvelle hausse de ses taux directeurs cette semaine, dans un contexte d'inflation toujours tenace outre-Atlantique.
Des éléments macroéconomiques majeurs somme toute relégués au second plan par le coup de tonnerre politique en France.
L'horizon s'assombrit donc pour les marchés hexagonaux.
À l'heure où les investisseurs attendent des signaux forts en matière de réformes et de maîtrise des finances publiques, la perspective d'une paralysie institutionnelle fait désormais planer une menace sur l'attractivité de la place de Paris.
La séance du jour à Wall street
Après avoir atteint des sommets historiques la veille, les principaux indices boursiers américains ont connu un repli ce vendredi.
Cette baisse intervient dans un contexte économique mitigé, marqué notamment par une diminution inattendue des prix à l'importation aux États-Unis en mai.
Bien que légère, cette contraction pourrait alimenter les craintes d'un ralentissement de l'économie américaine.
Par ailleurs, l'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan a déçu les attentes en juin, soulignant les inquiétudes persistantes des ménages face à l'inflation et à la situation économique globale.
Ces signaux défavorables ont pesé sur le sentiment des investisseurs, entraînant une correction à la baisse des principaux indices.
Au moment de la clôture des marchés en Europe, le Dow Jones a reculé de 0,48%, s'établissant à 38462 points, tandis que le Nasdaq a cédé 0,15%, terminant à 17641 points.
Cette tendance baissière contraste avec la performance record enregistrée la veille par les indices phares de Wall Street.
Néanmoins, certains experts estiment que cette correction pourrait s'avérer salutaire, offrant des opportunités d'achat à des niveaux plus attractifs pour les investisseurs à long terme.
Dans un marché volatil, de tels mouvements sont souvent considérés comme des ajustements sains.
Du côté des actions, certaines valeurs ont réussi à tirer leur épingle du jeu.
C'est notamment le cas d'Adobe, qui a bondi de 14,50% pour s'échanger à 525,10 dollars.
Cette envolée spectaculaire fait suite à la publication de résultats trimestriels supérieurs aux attentes et à une révision à la hausse des prévisions annuelles de la société.
Les investisseurs ont particulièrement apprécié les perspectives prometteuses liées à l'intégration de l'intelligence artificielle (IA) dans les produits d'Adobe.
Sur le front macroéconomique, plusieurs indicateurs clés ont été publiés.
Tout d'abord, les prix des importations aux États-Unis ont surpris en baissant de 0,4% en mai, alors qu'ils étaient attendus stables.
Cette baisse fait suite à une hausse de 0,9% en avril.
Sur un an, les prix des importations ont augmenté de 1,1%, un chiffre inchangé par rapport au mois précédent.
De plus, l'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan a déçu les attentes, s'établissant à 65,6 en juin contre un consensus de 72,1 et après 69,1 en mai.
Les anticipations d'inflation à un an sont restées stables à 3,3%, alors qu'elles étaient anticipées en baisse à 3,2%.
Dans l'actualité des entreprises, le concepteur de puces Arm remplacera l'opérateur de radios par satellite Sirius XM Holdings au sein du Nasdaq 100 avant l'ouverture du marché le 24 juin.
Arm, introduit en bourse en septembre dernier à 51 dollars par action, a clôturé jeudi à 158,05 dollars.
Par ailleurs, SLB et Aker Carbon Capture ont finalisé leur coentreprise annoncée précédemment.
Cette nouvelle société combinera leurs technologies, leur expertise et leurs plateformes opérationnelles pour soutenir l'adoption accélérée de la capture du carbone à grande échelle, dans le cadre de la décarbonisation industrielle.
SLB détiendra 80% de cette nouvelle entité basée à Oslo.
Enfin, Tesla chute de -2% à 178 dollars après l'approbation par les actionnaires du plan de rémunération de 56 milliards de dollars pour le PDG Elon Musk, ainsi que du transfert du siège social de l'entreprise du Delaware au Texas.
Ce plan de rémunération, annulé en janvier 2024 par un tribunal du Delaware, avait suscité de vives critiques.
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