Ce jeudi, les marchés européens ont clôturé en forte baisse, une réaction aux résultats décevants des entreprises et aux indicateurs économiques mitigés.
Malgré une politique monétaire jugée accommodante de la Réserve fédérale américaine, les indices boursiers européens ont reflété les inquiétudes persistantes des investisseurs face à un environnement économique incertain.
Le CAC 40 chute malgré une Fed
Les principaux indices européens ont tous terminé la journée en recul significatif.
Le CAC 40 à Paris a perdu 2,14% pour s'établir à 7,366,13 points.
Le DAX allemand a reculé de 2,28%, tandis que le FTSE britannique a baissé de 1,01%.
L'indice EuroStoxx 50, qui regroupe les 50 plus grandes entreprises de la zone euro, a enregistré une baisse de 2,21%.
Parallèlement, le FTSEurofirst 300 et le Stoxx 600 ont respectivement chuté de 1,31% et 1,29%.
Secteurs bancaire e automobile en difficulté
Les secteurs bancaire et automobile ont été particulièrement touchés par cette vague de baisses.
Le secteur bancaire a été plombé par les mauvais résultats de Société Générale, dont l'action a chuté de 8,65%.
La banque a signalé une mauvaise performance de sa branche de banque de détail en France, ce qui a fortement déçu les investisseurs.
Cette contre-performance a également affecté d'autres banques françaises, comme Crédit Agricole SA, qui bien que ayant publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, a tout de même reculé de 0,43%.
Le secteur automobile européen a également souffert, avec des entreprises comme BMW, Volkswagen et Daimler Truck affichant des résultats décevants.
BMW a perdu 3,08%, Volkswagen 5,21%, et Daimler Truck 2,99%.
Ces chiffres reflètent les défis persistants que rencontrent ces constructeurs, notamment en termes de coûts de production et de demande fluctuante.
Entreprises technologiques et industrielles
Worldline, un leader dans le secteur des paiements, a revu à la baisse ses objectifs annuels en raison de la faiblesse des tendances de consommation intérieure en Europe.
Cette annonce a entraîné une chute spectaculaire de son titre de 14,7%.
En revanche, certaines entreprises ont réussi à tirer leur épingle du jeu.
Ayvens a rapporté une hausse de 11,5% de ses marges de contrats de location et de services, ce qui a fait grimper son action de 10,12%.
Aperam a également progressé de 4%, les investisseurs percevant le début d'une reprise malgré des résultats du deuxième trimestre jugés médiocres.
Indicateurs économiques préoccupants
Les indicateurs économiques publiés jeudi ont renforcé les craintes d'un ralentissement.
Les indices PMI pour le secteur industriel ont confirmé un ralentissement de l'activité en juillet.
De plus, le taux de chômage en zone euro a augmenté de manière inattendue en juin, ce qui a accentué les inquiétudes concernant la consommation, un moteur clé de la croissance selon la Banque centrale européenne.
Aux États-Unis, les nouvelles ne sont pas plus rassurantes.
Les nouvelles inscriptions au chômage ont augmenté de manière significative, et l'indicateur ISM manufacturier a montré une baisse importante des recrutements dans le secteur secondaire.
Ces données soutiennent la prudence affichée par Jerome Powell, président de la Réserve fédérale, qui a souligné que les risques liés à l'emploi et à l'inflation sont désormais mieux équilibrés.
Réactions des banques centrales
La politique monétaire accommodante de la Réserve fédérale, annoncée mercredi, visait à équilibrer les risques économiques actuels.
Cependant, un ralentissement du marché du travail pourrait forcer la banque centrale à assouplir davantage sa politique, bien que les investisseurs craignent que ces mesures ne suffisent pas à prévenir une récession imminente.
En parallèle, la Banque d'Angleterre a baissé ses taux de 25 points de base, initiant un cycle d'assouplissement monétaire.
Cette décision prudente vise à soutenir une activité économique plus forte que prévu, offrant ainsi un certain répit aux actifs britanniques qui ont limité leurs pertes.
La séance du jour à Wall Street
Les effets de ces préoccupations se sont également fait sentir outre-Atlantique.
À la clôture des marchés européens, Wall Street était en baisse, le Dow Jones reculant de 1,20%, le S&P 500 de 0,90% et le Nasdaq Composite de 0,95%.
Malgré cela, certaines valeurs technologiques ont résisté.
Meta, la maison-mère de Facebook et d'Instagram, a vu son action progresser de 6,81% grâce à des résultats solides et des prévisions de revenus optimistes.
eBay a également affiché des performances trimestrielles supérieures aux attentes, avec un bénéfice net en hausse de 31% au deuxième trimestre.
En revanche, Moderna a subi une baisse de ses revenus au deuxième trimestre 2024, principalement en raison de la diminution des ventes de son vaccin Covid-19.
Ce qu'il faut retenir
Bien que la Réserve fédérale américaine ait adopté une position accommodante pour tenter de stabiliser l'économie, les marchés européens ont réagi négativement en raison de résultats d'entreprises décevants et d'indicateurs économiques inquiétants.
Les investisseurs restent vigilants face à une conjoncture économique incertaine, scrutant les prochains développements pour évaluer si les mesures de soutien monétaire seront suffisantes pour éviter une récession et stimuler une reprise durable.
Les prochaines semaines s'annoncent cruciales pour les marchés financiers, qui devront naviguer entre les pressions économiques et les espoirs de redressement.
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