La tendance haussière des marchés actions européens a pris fin lors de la séance de mardi, marquée par une atmosphère de prudence et d'attentisme parmi les investisseurs.
Ces derniers se préparent à la publication imminente des données sur l'inflation américaine, prévue pour demain, ainsi qu'à la décision de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) qui sera annoncée jeudi.
En parallèle, l'inflation en Allemagne a été confirmée à 2,2 % pour le mois de novembre, en légère hausse par rapport aux 2 % enregistrés en octobre.
Le CAC 40 bascule dans le rouge avant l'inflation US
Le CAC 40 a enregistré une perte de 1,1 %, clôturant à 7 395 points, ce qui met fin à une série de huit séances consécutives de hausse.
Cette baisse a été largement influencée par des pertes généralisées sur l'ensemble des valeurs, en particulier dans le secteur du luxe.
Côté valeurs, les actions de grandes marques telles que LVMH, Hermès et Kering ont subi des baisses respectives de 2,5 %, 1,9 % et 2,2 %.
Cette tendance s'explique en partie par un essoufflement du rallye alimenté par des espoirs de relance économique en Chine, alors que des données commerciales décevantes ont révélé une baisse de la demande, avec un ralentissement significatif des exportations et une contraction inattendue des importations en novembre.
D'autres valeurs ont également connu des baisses notables.
Unibail-Rodamco-Westfield a plongé de 3,1 %, tandis que Schneider Electric et Publicis ont respectivement perdu 2,2 % et 1,7 %.
Dans un contexte de volatilité, Euroapi a enregistré la plus forte baisse de l'indice SBF 120, avec une chute spectaculaire de 26,74 %, atteignant 3,25 euros.
Cette dégringolade fait suite à l'annonce d'un nouveau management, malgré la confirmation des objectifs pour 2024.
Le conseil d'administration de cette entreprise spécialisée dans les principes actifs a accepté la démission de Viviane Monges de ses fonctions d'administratrice et présidente, ainsi que celle de Ludwig de Mot, qui n'était directeur général que depuis début mars.
Cette chute s'inscrit dans une série de performances décevantes depuis l'introduction en Bourse de la société en 2022, où elle avait été valorisée à 12 euros.
À l'inverse, la biotech Nanobiotix a connu une progression de 3,23 %, atteignant 3,19 euros, après avoir annoncé l'achèvement des phases d'escalade et d'expansion de dose de son étude de Phase 1 sur le produit NBTXR3, destiné à traiter le cancer du pancréas localement avancé.
Cette entreprise se positionne comme pionnière dans l'utilisation de nanoparticules pour élargir les options de traitement pour les patients atteints de cancer.
L'étude est menée par le MD Anderson Cancer Center de l'Université du Texas, ce qui renforce la crédibilité de ses recherches.
Enfin, en amont de sa journée investisseurs, Allianz a annoncé anticiper une accélération de la croissance de ses profits pour la période 2024-2027, avec l'intention de distribuer les trois-quarts de ces bénéfices à ses actionnaires.
Cependant, l'action de l'assureur allemand a légèrement reculé de 0,20 %, se stabilisant à 298 euros.
Les analystes d'Invest Securities ont qualifié ce plan de "ambitieux", tout en le considérant "sans grande surprise".
De son côté, Berenberg a souligné qu'il offre une "combinaison convaincante de croissance du bénéfice par action et du bénéfice d'exploitation, ainsi qu'un retour aux actionnaires".
Dans l'actualité économique, les derniers chiffres macroéconomiques indiquent que l'inflation en Allemagne a été confirmée à 2,2 % en novembre, en hausse par rapport à 2 % en octobre, selon Destatis, l'office fédéral de la statistique.
Parallèlement, l'inflation IPCH, qui permet de comparer avec d'autres pays européens, reste stable à 2,4 % en novembre, identique à celle d'octobre.
La séance du jour à Wall street
Les marchés américains restent stables malgré la hausse des taux d'intérêt à long terme, avec le rendement des obligations à 10 ans atteignant 4,23%.
Avant la publication des chiffres de l'inflation de novembre, la productivité du secteur non-agricole a augmenté de 2,2% au troisième trimestre, tandis que les coûts salariaux ont été révisés à la baisse.
Au moment de la clôture des marchés en Europe, le Dow Jones progressait de 0,10% et le Nasdaq Composite reculait de 0,05%.
Du côté des sociétés, l'action Oracle, en baisse de 7% à 177 dollars, subit des résultats décevants malgré une hausse de près de 70% depuis le début de l'année, ce qui a propulsé son co-fondateur Larry Ellison au rang de quatrième fortune mondiale.
Les bénéfices et les revenus cloud d'Oracle n'ont pas répondu aux attentes.
Parmi les autres nouvelles économiques, Alaska Air prévoit une hausse de plus de 10% de son action après avoir relevé ses prévisions de bénéfices pour le quatrième trimestre.
Boeing a repris la production de son 737 Max après une grève de sept semaines, et Kinder Morgan a annoncé des prévisions financières optimistes pour 2025.
Micron Technology a reçu une subvention de 6,1 milliards de dollars pour soutenir la construction de nouvelles installations de semi-conducteurs.
Du côté des indicateurs, la productivité du secteur non-agricole aux États-Unis a enregistré une augmentation de 2,2 % au troisième trimestre, conforme aux attentes et à la précédente estimation.
Au deuxième trimestre, la productivité avait augmenté de 2,1 %.
En revanche, le coût unitaire du travail a progressé de 0,8 %, bien en dessous des prévisions de 1,9 % et après une baisse de 1,1 % au trimestre précédent.
Les investisseurs se tournent désormais vers le rapport sur l'inflation américaine prévu pour mercredi, qui pourrait avoir un impact sur les anticipations concernant une éventuelle baisse des taux lors de la réunion de la Réserve fédérale le 18 décembre.
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