Les Bourses européennes ont clôturé en baisse jeudi, influencées par une série de résultats d'entreprises décevants et des indicateurs économiques incertains, notamment concernant la rentabilité des dépenses en intelligence artificielle et l'avenir politique des États-Unis.
Société Générale a enregistré de bons résultats, tandis que BNP Paribas et TotalEnergies ont vu leurs actions chuter en raison de résultats inférieurs aux attentes et d'une baisse des marges de raffinage.
La saison des résultats a pesé sur le moral des marchés, avec des entreprises majeures comme TotalEnergies et Anheuser-Busch InBev en recul.
Aux États-Unis, les avertissements de Meta sur les dépenses en IA ont également impacté le S&P-500 et le Nasdaq.
Par ailleurs, les incertitudes politiques liées à la présidentielle américaine, où Donald Trump semble en bonne position face à Kamala Harris, ajoutent à l'inquiétude des investisseurs.
Des indicateurs économiques ont montré une reprise inattendue de l'inflation dans la zone euro et des ventes au détail en Allemagne, ainsi qu'une augmentation des dépenses des ménages aux États-Unis.
Le CAC40 chute à 7350 points dans le sillage de Wall Street
A la clôture, le CAC 40 a baissé de 1,05% à 7350 points, le Dax de 1,03%, et le FTSE 100 de 0,61%.
L'EuroStoxx 50 a chuté de 1,34%, le FTSEurofirst 300 de 1,11%, et le Stoxx 600 de 1,27%.
Du côté des valeurs, Société Générale a enregistré une hausse de 11,33% à 26,39 euros, devenant ainsi le meilleur performer du CAC 40, grâce à des résultats trimestriels supérieurs aux attentes.
Cette performance est particulièrement appréciée car elle est attribuée à sa banque de détail en France, qui avait été un point faible ces derniers trimestres.
Parallèlement, un remaniement de l'équipe dirigeante a été annoncé, avec le directeur général Slawomir Krupa reprenant la supervision des activités de banque de détail en France.
En revanche, BNP Paribas a publié un bénéfice net trimestriel conforme aux attentes, mais certains analystes espéraient de meilleures performances dans le secteur de la banque de financement et d'investissement, en raison des bons résultats de ses concurrents.
En conséquence, l'action BNP Paribas a chuté de 4,20% à 62,75 euros, enregistrant la plus forte baisse de l'indice CAC 40.
Toujours, dans le secteur financier, l'assureur Axa a enregistré une légère baisse de 0,92%, avec des performances trimestrielles globalement conformes aux attentes des analystes.
Les investisseurs attendaient des précisions sur l'impact des catastrophes naturelles récentes.
Axa a estimé le coût combiné des ouragans Helene et Milton à moins de 200 millions d'euros (avant impôts et après réassurance), ce qui a rassuré le marché.
Le groupe maintient son budget annuel pour les catastrophes naturelles à 4,5 points de ratio combiné, en hausse par rapport à 3,6 points au premier semestre.
D'autres entreprises ont également connu des baisses, avec TotalEnergies en recul de 2,94% et STMicroelectronics de 2,87%.
En revanche, Stellantis a progressé de 2,99%, tandis qu'Airbus a terminé stable avec une légère hausse de 0,3%.
Dans les chiffres macroéconomiques, le taux d'inflation annuel de la zone euro est estimé à 2% en octobre 2024, contre 1,7% en septembre.
L'industrie française connaît également une baisse des prix de production de 0,2% en septembre 2024, dans un contexte de recul sur un an de 5,8% pour le quinzième mois consécutif.
Du côté du marché de l'emploi, le taux de chômage de la zone euro reste stable à 6,3% en septembre 2024.
Aux États-Unis, les indicateurs économiques sont mitigés, avec une baisse de l'indice des directeurs d'achat de la région de Chicago, mais une hausse des revenus et de la consommation des ménages en septembre, ainsi qu'une baisse des inscriptions au chômage.
L'indice des prix PCE a quant à lui progressé de 2,1% sur un an le même mois.
La séance du jour à Wall street
Au moment de la clôture des marchés en Europe, les indices boursiers américains étaient également en repli, avec le Nasdaq en recul de 2,3%, le S&P 500 de 1,4% et le Dow Jones de 0,7%.
Malgré cela, aucune mauvaise surprise n'est à signaler concernant les indicateurs économiques.
L'indice d'inflation PCE, surveillé par la Fed, a diminué de 0,2 point par rapport à août, atteignant 2,1% en données brutes, tout en restant stable à 2,7% en données sous-jacentes (hors énergie et alimentation).
Le Département du Commerce a rapporté une augmentation des dépenses des ménages américains de 0,5% en septembre par rapport au mois précédent, tandis que les revenus ont progressé de 0,3%, des chiffres conformes aux attentes et indiquant une consommation robuste, soutenue par un "effet richesse" lié à Wall Street.
De plus, le Département du Travail a enregistré 216 000 nouvelles demandes d'allocations chômage, en baisse de 12 000 par rapport à la semaine précédente.
La moyenne mobile sur quatre semaines s'est établie à 236 500, en léger retrait, mais cela ne suffit pas à expliquer la faiblesse des marchés.
La pression sur Wall Street semble plutôt liée aux marchés obligataires, avec des rendements en hausse, le rendement des obligations à 10 ans a atteint près de 4,30%, celui des obligations à 2 ans 4,15%, et les obligations à 30 ans ont franchi les 4,50%.
0 Commentaire