Les Bourses européennes ont clôturé en repli mercredi, alors que les incertitudes entourant les droits de douane américains refaisaient surface, tandis que les tensions géopolitiques demeuraient en toile de fond.

Malgré une accalmie apparente entre Israël et l'Iran, qui a vu un cessez-le-feu tenir après 12 jours de conflit, les marchés actions ont enregistré des baisses.
Le secteur de la défense a cependant tiré son épingle du jeu, soutenu par des perspectives optimistes pour Babcock et un relèvement des objectifs de dépenses de l'OTAN.
Cette dynamique a contribué à maintenir un certain intérêt des investisseurs, même si la trêve entre Israël et l'Iran reste fragile.
Israël a levé des mesures d'urgence, tandis que l'Iran a officiellement déclaré la fin des hostilités.
Sur le plan monétaire, les déclarations récentes de Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine, ont souligné qu'il n'y avait pas d'urgence à baisser les taux d'intérêt, à condition que l'inflation soit mieux maîtrisée.
Cependant, les traders semblent de plus en plus convaincus qu'un assouplissement monétaire pourrait être envisagé.
Selon le baromètre FedWatch, 70 % des traders parient désormais sur une baisse des taux en septembre, contre moins de 48 % un mois auparavant.
Les anticipations pourraient encore évoluer avec l'audition semestrielle de Powell devant le Sénat prévue pour aujourd'hui.
Les investisseurs gardent également un œil attentif sur le sommet de l'OTAN qui s'ouvre à La Haye, où la politique industrielle de défense est mise en avant comme un pilier de la souveraineté européenne.
Un montant de 650 milliards d'euros pourrait être investi dans ce secteur au cours des quatre prochaines années, soit plus de 160 milliards d'euros par an, avec une contribution française estimée à 30 milliards d'euros.
En amont de cette réunion, Donald Trump a soulevé des questions sur l'interprétation de l'article 5, qui stipule une réponse des alliés en cas d'agression.
Le CAC 40 prudent malgré l'accalmie au Proche-Orient
À la clôture des marchés, la Bourse de Paris a enregistré une baisse de 0,76 %, Londres a cédé 0,46 % et Francfort a reculé de 0,61 %.
L'indice EuroStoxx50 a perdu 0,79 %, s'établissant à 5 255 points.
Du côté des valeurs, Worldline a subi une chute spectaculaire de 38,26 %, se négociant à 2,834 euros, après avoir été mis en cause pour le traitement de paiements liés à des transactions jugées "douteuses, voire frauduleuses" par le réseau de journalisme européen EIC.
Cette annonce intervient alors que l'entreprise traverse déjà une période difficile, ayant récemment quitté le CAC 40 et connu des pannes et des avertissements de résultats.
À l'inverse, le titre Stellantis a brillé au sein du CAC 40, enregistrant un gain de 3,09 % à 8,515 euros, soutenu par un avis positif de Jefferies.
Les analystes de la banque d'investissement américaine ont reclassé l'action de "Conserver" à "Acheter", en relevant leur objectif de cours de 9 à 11,50 euros, ce qui laisse entrevoir un potentiel de hausse d'environ 40 %.
Jefferies estime que la baisse des bénéfices devrait s'inverser, bien que les analystes reconnaissent que regagner des parts de marché perdues prendra du temps.
Dans l'actualité des entreprises, Sanofi a annoncé que la FDA des États-Unis a accordé la désignation de médicament orphelin à son riliprubart, destiné au traitement expérimental du rejet induit par des anticorps dans la transplantation d'organes solides.
Veolia a également fait état d'une avancée technologique inédite en Europe dans la lutte contre les substances PFAS, grâce à sa technologie brevetée "Drop", développée dans ses centres de recherche mondiaux.
Enfin, Ipsos a annoncé avoir finalisé l'acquisition de The BVA Family, une opération qui renforce sa position en France ainsi qu'au Royaume-Uni et en Italie.
Sur le plan macroéconomique, l'Insee a rapporté que la confiance des ménages en France est restée stable en juin, avec un indicateur synthétique à 88, inchangé et toujours en dessous de sa moyenne de longue période.
Le solde d'opinion concernant la situation financière future des ménages est resté stable, tandis que leur opinion sur le niveau de vie futur a légèrement diminué.
Les craintes concernant l'évolution du chômage ont légèrement reculé, bien que le solde correspondant demeure au-dessus de sa moyenne historique.
La séance du jour à Wall street
Les marchés boursiers américains affichent des performances variées, évoluant en ordre dispersé alors que les investisseurs suivent de près le cessez-le-feu entre Israël et l'Iran, instauré par Donald Trump.
Bien que le calme semble revenu, des doutes subsistent quant à la stabilité de cette trêve, ce qui a entraîné une hausse des prix du pétrole.
En conséquence, le Dow Jones a enregistré un repli de 0,26%, atteignant 42 979 points, tandis que le Nasdaq a progressé de 0,30%, s'établissant à 19 973 points.
Dans le secteur alimentaire, General Mills a connu une chute de 3,74%, se négociant à 51,41 dollars, après avoir annoncé des prévisions de bénéfice annuel inférieures aux attentes.
En effet, le groupe s'attend à une diminution de son bénéfice ajusté de 10% à 15% pour l'exercice 2025, alors que les analystes anticipaient une baisse de seulement 4,8%.
Pour le quatrième trimestre, General Mills a déclaré un bénéfice par action de 74 cents, dépassant légèrement le consensus de 71 cents.
Parallèlement, BlackBerry a relevé plusieurs de ses objectifs annuels, affichant un bénéfice net de 1,59 million de dollars pour le premier trimestre, en comparaison avec une perte nette de 41,4 millions de dollars un an auparavant.
Hors éléments exceptionnels, le groupe a généré un bénéfice par action de 2 cents, alors que le marché anticipait une perte de 1 cent par titre.
En ce qui concerne Boeing, un rapport du National Transportation Safety Board (NTSB) a révélé que l'éclatement en vol du bouchon de la porte de sortie intermédiaire d'un Boeing 737 Max 9, survenu le 5 janvier 2024, est attribué à l'incapacité de Boeing à fournir une formation adéquate à ses employés.
De plus, une analyse des demandes de remboursement des pharmacies américaines, citée par Reuters, indique qu'environ deux tiers des patients ayant commencé un traitement amaigrissant, comme le Zepbound d'Eli Lilly ou le Wegovy de Novo Nordisk, continuent de le prendre un an plus tard.
Ces données suggèrent qu'un nombre croissant de personnes pourraient poursuivre leur traitement avec ces médicaments contre l'obésité, alors que les pénuries de produits diminuent et que la couverture d'assurance s'améliore.
Dans le secteur de la logistique, FedEx est attendu en baisse en raison de perspectives jugées décevantes.
Pour le quatrième trimestre de son exercice fiscal 2025, clos fin mai, le géant américain de la messagerie a enregistré un bénéfice net en hausse de 12%, atteignant 1,65 milliard de dollars, soit 6,88 dollars par action.
En données ajustées, le bénéfice par action a été de 6,07 dollars, dépassant le consensus FactSet de 5,82 dollars.
En matière de défense, le ministère de la Défense britannique a annoncé que la Royal Air Force a commandé 12 nouveaux avions F-35A de cinquième génération à Lockheed Martin.
Cette acquisition marque une étape importante dans la mise en place d'une "force intégrée" capable de dissuader, combattre et vaincre, renforçant ainsi la contribution du Royaume-Uni aux accords de partage de la charge nucléaire de l'OTAN.
Enfin, bien que la part de marché des véhicules neufs à batterie électrique dans l'Union européenne ait augmenté, les ventes de Tesla ont fortement reculé.
En effet, entre mai 2024 et mai 2025, les ventes de la marque américaine ont chuté de 40,5%, atteignant seulement 8 729 véhicules écoulés, contre 14 682 un an plus tôt.
Cette baisse est attribuée à l'implication de son patron, Elon Musk, en politique aux côtés de Donald Trump.
Enfin, les chiffres économiques du jour révèlent que les ventes de logements neufs aux États-Unis ont atteint 623 000 unités en mai, un chiffre qui reste en deçà des attentes du marché, qui tablaient sur 694 000 unités.
Ce chiffre est également en baisse par rapport aux 720 000 unités enregistrées en avril, soulignant une tendance préoccupante dans le secteur immobilier.
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