Les Bourses européennes ont terminé en baisse mardi, une journée marquée par des turbulences sur le marché en raison de l'actualité politique allemande.

Friedrich Merz, leader du bloc conservateur CDU/CSU, a été élu chancelier par le Bundestag, mais sa victoire a été assombrie par un premier tour de scrutin où il n'a pas réussi à obtenir le soutien d'une majorité de députés, provoquant des inquiétudes quant à la capacité de son gouvernement à mettre en œuvre une politique budgétaire plus souple pour relancer l'économie allemande.
Cette situation a suscité des remous sur les marchés, qui s'étaient initialement préparés à une séance calme en attendant les réunions des banques centrales américaine et britannique.
Bien que Merz ait finalement été élu, les investisseurs ont réagi négativement à son revers initial, ce qui a pesé sur la confiance des marchés.
En mars, Merz et les sociaux-démocrates avaient convenu de créer un fonds de 500 milliards d'euros pour les infrastructures et de réformer le "frein à l'endettement" afin de soutenir la défense et de stimuler la croissance.
Le CAC 50 hésite avant la Fed, face aux incertitudes
Les craintes liées à la guerre commerciale mondiale, exacerbées par les droits de douane imposés par l'administration Trump, continuent d'influencer le sentiment des investisseurs.
Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a déclaré que des accords commerciaux pourraient être annoncés avec certains des plus grands partenaires des États-Unis, mais a également précisé qu'aucun dialogue n'avait encore été engagé avec la Chine.
Parallèlement, Donald Trump a annoncé qu'il introduirait des droits de douane sur les produits pharmaceutiques dans les deux semaines à venir, une décision qui va à l'encontre des attentes du marché, qui espérait des avancées dans les négociations commerciales.
À la clôture des marchés, le CAC 40 à Paris a perdu 0,40%, s'établissant à 7696 points.
À Francfort, le Dax a reculé de 0,46%, tandis que le FTSE 100 à Londres a été la seule exception parmi les principaux indices, affichant une légère hausse de 0,01%.
L'indice EuroStoxx 50 a enregistré une baisse de 0,41%, le FTSEurofirst 300 a abandonné 0,29% et le Stoxx 600 a perdu 0,23%.
Du côté des entreprises, Rubis a annoncé un chiffre d'affaires de près de 1,7 milliard d'euros pour les trois premiers mois de 2025, en hausse de 2% dans ses activités retail & marketing et support & services.
Unibail-Rodamco-Westfield (URW) et Nexans ont signé un contrat de bail pour près de 6,500 m² dans l'immeuble Lightwell à Paris La Défense, où Nexans installera ses futurs bureaux.
Alstom a également annoncé un contrat de services de cinq ans avec l'autorité publique suédoise de transport pour la maintenance et le développement des systèmes numériques du métro de Stockholm.
En revanche, Coface a connu une chute de 6,47% à 17,36 euros, enregistrant la plus forte baisse du SBF 120, en raison de résultats trimestriels légèrement inférieurs aux attentes et d'une dégradation de l'opinion d'Oddo BHF.
Elis a également perdu 1,30% à 22,80 euros, malgré un chiffre d'affaires trimestriel solide et le maintien de ses perspectives pour 2025.
Philips a vu son action reculer de 2,93% à 21,84 euros, pénalisée par une réduction de son objectif de marge, malgré des résultats trimestriels meilleurs que prévu.
Sur le plan macroéconomique, l'indice des directeurs d'achat (PMI) Composite en France a atteint 47,8 en avril, légèrement au-dessus des attentes de 47,3, mais en baisse par rapport à 48 en mars.
En détail, le PMI pour les services a reculé de 47,9 à 47,3.
En Allemagne, le PMI Composite a été de 50,1 en avril, contre un consensus de 49,7, mais en baisse par rapport à 51,3 en mars.
En zone euro, le PMI Composite a atteint 50,4, légèrement au-dessus des attentes de 50,1, mais en baisse par rapport à 50,9 en mars.
Les prix à la production industrielle ont diminué de 1,6% en mars dans la zone euro et l'UE par rapport à février, après une augmentation de 0,2% en février.
Aux États-Unis, le déficit commercial s'est creusé à 140,50 milliards de dollars en mars, contre 123,20 milliards de dollars en février, dépassant les attentes de 136,80 milliards de dollars.
Enfin, la Réserve fédérale a débuté mardi une réunion de deux jours sur sa politique monétaire, au cours de laquelle elle est attendue pour maintenir ses taux d'intérêt.
Les investisseurs sont particulièrement attentifs aux commentaires de la banque centrale concernant sa stratégie face à l'incertitude commerciale actuelle.
La séance du jour à Wall street
À la clôture des marchés européens, les indices américains ont également enregistré des baisses, avec le Dow Jones reculant de 0,45%, le Standard & Poor's 500 de 0,40% et le Nasdaq Composite de 0,55%.
Ces mouvements ont été influencés par les commentaires du président Donald Trump concernant les droits de douane sur le secteur pharmaceutique, ainsi que par une série de résultats d'entreprises jugés décevants.
Parmi les entreprises américaines, WK Kellogg a abaissé ses prévisions de ventes organiques et de bénéfice pour 2025, citant une baisse des dépenses de consommation pour ses produits, ce qui a entraîné une chute de son action de 4,2%.
Ce climat d'incertitude économique et de tensions commerciales continue de peser sur le sentiment des investisseurs, qui restent attentifs aux développements politiques et économiques tant en Europe qu'aux États-Unis.
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