Les marchés boursiers français et européens ont essuyé des pertes mercredi, mettant un terme à deux jours de hausse dans un contexte d'inquiétudes croissantes sur les plans budgétaire et politique.
À Paris, l'indice phare CAC 40 a reculé de 0,7%, lesté notamment par le repli des valeurs technologiques.
Le CAC 40 retombe sous les 7600 points avec Dassault Systèmes, Wall Street fermé
Les marchés actions européens ont vécu une séance terne mercredi, les principales places boursiaires du Vieux Continent terminant en baisse alors que les échanges étaient limités par la fermeture de Wall Street pour un jour férié.
La journée a manqué d'impulsions majeures en l'absence des investisseurs américains, mais les prochaines réunions des banques centrales ont déjà accaparé l'attention des opérateurs.
Avec le calme plat régnant à New York, seules quelques statistiques économiques ont animé les salles de marché.
Au Royaume-Uni, l'inflation a ralenti comme prévu à 2% sur un an en mai, offrant un répit bienvenu.
Outre-Atlantique, l'indice de confiance des constructeurs immobiliers est ressorti décevant à 43, illustrant les difficultés persistantes du secteur.
L'environnement politique français a également pesé sur la tendance.
Les investisseurs restent préoccupés par les risques sur les finances publiques en cas d'absence de victoire de la majoirté.
Bien que l'écart de rendement entre les obligations souveraines françaises et allemandes se soit légèrement résorbé, il devrait rester tendu jusqu'au scrutin.
Dans ce contexte, la Commission européenne a d'ailleurs ouvert une procédure pour déficit excessif contre la France.
Dans ce contexte hésitant, le CAC 40 a abandonné 0,77% à 7570 points pendant que le Dax reculait de 0,36%.
Seule la bourse londonienne a progressé de 0,17%.
Au final, l'EuroStoxx 50 a cédé 0,61%, le FTSEurofirst 300 0,15% et le Stoxx 600 0,18%.
Du côté des valeurs, le secteur des semi-conducteurs a particulièrement souffert, à l'image de STMicroelectronics qui a abandonné 4,7%, tandis que Dassault Systèmes a chuté de 3,2% après une dégradation de recommandation par Exane BNP Paribas.
Seul Accor a réussi à tirer son épingle du jeu, grimpant de 1,3% suite à un relèvement d'opinion favorable de Barclays Capital, ainsi que TotalEnergies qui a gagné 0,47%.
Cette dernière pourrait bénéficier d'une "action spécifique" de l'État français selon une commission sénatoriale, invitant également à cesser les importations de GNL russe.
Le compartiment bancaire a lui aussi souffert, à rebours du secteur européen (+0,25%), avec des replis compris entre 0,6% et 1,6% pour Société Générale, Crédit Agricole et BNP Paribas.
Néanmoins, Barclays a maintenu sa recommandation positive.
Outre ces mouvements contraires, certaines contre-performances se sont illustrées comme Quadient qui chute de -16,26% suite à ses nouvelles ambitions.
Enfin, côté indicateurs, l'inflation britannique a ralenti comme prévu à 2% sur un an en mai après 2,3% en avril.
Tandis qu'outre-Atlantique, l'indice de confiance des constructeurs immobiliers s'est replié à 43 contre 45 attendu.
Au final, les bourses européennes ont payé un lourd tribut mercredi aux risques politiques et budgétaires qui s'accumulent, de la France à l'Italie en passant par Bruxelles.
Une situation préoccupante qui pourrait perdurer jusqu'aux prochains scrutins électoraux.
La séance de la veille à Wall street
La place new-yorkaise a vécu une séance historique mardi, marquée par de nouveaux sommets pour les indices phares et l'avènement d'un nouveau géant boursier.
Le Nasdaq et le S&P 500 ont clôturé sur des records, portés par l'envolée stratosphérique du fabricant de puces Nvidia.
Ce dernier est devenu la société la mieux valorisée au monde avec une capitalisation boursière de 3,335 milliards de dollars, dépassant les mastodontes Microsoft et Apple.
Un sacre fulgurant pour le groupe, devenu en quelques mois le porte-drapeau de la révolution de l'intelligence artificielle générative.
"L'industrie des semi-conducteurs est désormais le premier secteur du S&P 500", a relevé Angelo Zino de CFRA, illustrant les changements profonds à l'œuvre dans l'économie.
Depuis le lancement du célèbre chatbot ChatGPT fin 2022, le cours de Nvidia s'est envolé de plus de 800%.
Quelques-uns de ses concurrents comme Qualcomm, Arm et Micron ont aussi profité mardi de cet engouement pour l'IA.
Un vent porteur qui a relégué au second plan les poids lourds technologiques traditionnels comme Meta ou Alphabet, victimes de prises de bénéfices.
Au-delà du phénomène Nvidia, la Bourse new-yorkaise a aussi été dopée par des statistiques économiques favorables, comme la hausse surprise de 0,9% de la production industrielle en mai selon la Réserve fédérale.
Le marché semble aussi désormais intégrer pleinement le scénario d'un prochain pivot accommodant de la banque centrale, avec "une probable baisse de taux en septembre", a ajouté l'analyste.
Une perspective renforcée par la baisse des rendements obligataires ce jour.
Dans ce contexte haussier généralisé, certaines contre-performances ont fait tache, comme le groupe de médias Trump Media qui s'est effondré de près de 20% après la clôture, au plus bas depuis son entrée en Bourse.
A l'inverse, Hewlett Packard Enterprise et Dell ont bénéficié de l'appétit des investisseurs pour l'IA générative pour les entreprises.
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