Les marchés boursiers, qui avaient évolué sans direction claire depuis le début de la semaine, affichent une réaction notable en milieu de matinée.
L'or, traditionnellement considéré comme une valeur refuge, a franchi la barre des 2630 dollars l'once, attirant l'attention des investisseurs.
Ce regain d'intérêt pour l'or s'accompagne d'une demande accrue pour le yen sur le marché des changes et pour les titres obligataires, dont les rendements ont enregistré une baisse significative.
Le spectre du nucléaire russe resurgit dans la guerre en Ukraine
À Wall Street, les prévisions s'annoncent pessimistes, avec une anticipation de baisse des indices dans un climat d'attentisme.
Les investisseurs gardent un œil attentif sur la publication imminente des résultats trimestriels de Nvidia, une entreprise devenue incontournable dans le secteur de l'intelligence artificielle.
Parallèlement, les Bourses européennes subissent également des reculs, en grande partie en raison de l'escalade des tensions entre l'Ukraine et la Russie, qui ravivent les craintes d'une menace nucléaire.
Dans ce contexte, les valeurs refuge, ainsi que le secteur de la défense, connaissent un regain d'intérêt.
Le Kremlin a récemment annoncé que la nouvelle doctrine nucléaire, approuvée par le président Vladimir Poutine, vise à faire comprendre aux ennemis potentiels que des représailles russes seraient inévitables en cas d'attaque.
Cette déclaration a contribué à accroître l'inquiétude sur les marchés, comme en témoigne l'indice de peur de l'Eurostoxx, qui a atteint son plus haut niveau depuis le début du mois, avec une augmentation de près de 15%, dépassant les 20 points.
Du côté des États-Unis, le sentiment du marché reste prudent alors que les investisseurs attendent avec impatience les résultats de Nvidia, qui est désormais la première capitalisation boursière mondiale.
L'entreprise, qui a su dépasser les attentes de Wall Street en matière de revenus au cours des huit derniers trimestres, est particulièrement scrutée.
Les analystes, comme Hans Mosesmann de Rosenblatt, soulignent l'importance de savoir si Nvidia sera en mesure de réaliser les "milliards de dollars de revenus sur sa puce Blackwell" promis pour le trimestre de janvier.
Sur le plan politique, le président élu américain, Donald Trump, a commencé à procéder à des nominations pour son administration, en pourvoyant des postes dans les domaines de la santé et de la défense la semaine dernière.
Cependant, les postes clés pour les marchés financiers, tels que le secrétaire au Trésor et le représentant au commerce, n'ont pas encore été annoncés, laissant les investisseurs dans l'incertitude.
En outre, les propositions de Trump concernant une augmentation des dépenses budgétaires, des droits de douane plus élevés et une politique migratoire plus stricte sont perçues par les analystes comme inflationnistes.
Ces mesures pourraient entraver le rythme de baisse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui fait déjà face à des données économiques plus résilientes que prévu.
Dans ce contexte, les marchés restent sur le qui-vive, cherchant des signes de direction dans un environnement économique et géopolitique incertain.
Wall Street attendu en baisse, Renault et Stellantis chutent
Les futures sur indices new-yorkais indiquent une ouverture en baisse pour Wall Street, avec des reculs prévus de 0,60 % pour le Dow Jones, 0,45 % pour le S&P 500 et 0,40 % pour le Nasdaq.
Hier, le S&P 500 et le Nasdaq Composite avaient progressé de 0,39 % et 0,6 %, tandis que le Dow Jones a enregistré une perte de 0,13 %, marquant sa quatrième baisse en cinq séances.
En Europe, le CAC 40 à Paris perd 1,25 % à 7187 points, après une tentative de rebond.
Le Dax à Francfort cède 1,20 % et le FTSE à Londres recule de 0,40 %.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 diminue de 0,93 %, et l'EuroStoxx 50 de 1,30 %.
Le Stoxx 600, en baisse de 0,85 %, atteint un creux de trois mois, les tensions géopolitiques croissantes, notamment l'avertissement de la Russie sur sa doctrine nucléaire, incitant les investisseurs à fuir les actifs risqués au profit des valeurs refuge.
Sur le plan des entreprises, le détaillant Lowe's a dépassé les attentes en matière de bénéfices et a relevé ses prévisions, bien qu'il anticipe une baisse des ventes pour l'année.
Walmart a également ajusté ses perspectives à la hausse, grâce à une augmentation des dépenses des consommateurs en dehors des rayons alimentaires.
En revanche, les actions d'Alphabet devraient chuter après des informations selon lesquelles le ministère de la Justice américain envisage de demander à un juge d'obliger Google à céder son navigateur Chrome pour des raisons antitrust.
En France, les actions des constructeurs automobiles Renault et Stellantis chutent respectivement de 3 % et 4 %, tandis que le groupe de défense Thales progresse de 1 %.
D'autres entreprises du secteur, comme Dassault Aviation, Rheinmetall et BAE Systems, enregistrent des gains de 1 % à 2,5 %.
Le FTSE 100 à Londres perd 0,5 %, et le Dax de Francfort recule de plus de 1 %, alors que les contrats à terme américains se replient de 0,4 % à 0,6 %.
Spie voit son action chuter de 3,5 % suite à la cession par le fonds Lac1 d'environ 2,5 % de son capital à un prix unitaire de 30 euros, représentant une décote de 4,52 % par rapport au cours de clôture de lundi.
En revanche, ADP progresse de 2,7 % après que Stifel et BofA Securities ont relevé leur recommandation à « acheter ».
Concernant les chiffres macroéconomiques, le taux d'inflation annuel de la zone euro a atteint 2 % en octobre, en hausse par rapport à 1,7 % en septembre, tandis que l'inflation de l'Union européenne s'établit à 2,3 % en octobre, contre 2,1 % le mois précédent.
Aux États-Unis, les données sur les permis de construire et les mises en chantier pour octobre seront publiées à 14h30.
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