La Bourse de New York a terminé la séance de jeudi en baisse, les investisseurs exprimant des inquiétudes croissantes face à la persistance de l'inflation et aux mesures de durcissement monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Lors d'un événement organisé par la Fed de Dallas, Jerome Powell a affirmé que la Réserve fédérale pouvait aborder ses décisions sur les taux d'intérêt "avec prudence", en raison de la solidité de l'économie et du marché du travail.
Ses commentaires ont tempéré les attentes d'un éventuel assouplissement de la politique monétaire par la banque centrale américaine en décembre.
En octobre, l'indice des prix à la production (PPI) a enregistré une hausse de 2,4 % sur un an, dépassant les prévisions des économistes qui anticipaient une augmentation de 2,3 %.
Cette annonce a renforcé les craintes d'une inflation persistante.
De plus, l'indice des prix à la consommation (CPI) a également montré une accélération, atteignant 2,6 % en octobre, contre 2,4 % en septembre.
Ces chiffres ont conduit à une remontée des taux obligataires à court terme, avec le rendement des emprunts d'État américains à 2 ans s'élevant à 4,35 %, contre 4,28 % la veille.
Sur le plan boursier, le Dow Jones a enregistré une perte de 0,47 %, tandis que le Nasdaq a chuté de 0,64 % et le S&P 500 a reculé de 0,60 %.
Malgré cette tendance générale à la baisse, certaines des plus grandes entreprises technologiques ont réussi à se démarquer.
Nvidia a progressé de 0,33 %, Apple de 1,38 % et Microsoft de 0,40 %.
En revanche, d'autres géants de la tech, tels qu'Alphabet et Amazon, ont subi des prises de bénéfices, affichant des baisses respectives de 1,74 % et 1,22 %.
Le secteur de la santé a également été sous pression, en grande partie en raison de la nomination de Robert Kennedy Jr au poste de ministre de la Santé dans un éventuel gouvernement Trump.
Connu pour ses positions controversées sur les vaccins et ses théories complotistes, cette nomination a suscité des inquiétudes au sein de l'industrie.
Des entreprises comme UnitedHealth, Amgen et Johnson & Johnson ont vu leurs actions chuter, respectivement de 2,10 %, 1,83 % et 0,89 %.
À l'inverse, Disney a connu une forte hausse de 6,23 % après avoir publié des résultats financiers supérieurs aux attentes pour son quatrième trimestre, malgré une baisse de son bénéfice net.
La société a attribué cette performance à un bon dynamisme dans le secteur cinématographique et à une amélioration de la rentabilité de ses plateformes de streaming.
Dans le secteur de la mode, Tapestry a enregistré une flambée de 12,80 % après avoir annoncé qu'elle renonçait à racheter son concurrent Capri, suite à un blocage judiciaire.
Cette décision a été bien accueillie par le marché.
Enfin, l'industrie des véhicules électriques a été secouée par des informations selon lesquelles l'équipe de Donald Trump envisagerait de mettre fin au crédit d'impôt de 7 500 dollars pour l'achat d'une voiture électrique aux États-Unis.
Cette annonce a entraîné des baisses significatives pour des entreprises comme Rivian, qui a chuté de 14,30 %, et Lucid, qui a perdu 4,59 %.
Même Tesla, souvent perçue comme la plus résiliente du secteur, a vu son action reculer de 5,77 %, bien que certains analystes estiment que la taille de l'entreprise sur le marché américain pourrait lui permettre de mieux résister à cette mesure que ses concurrents.
Sur le plan économique, le nombre d'inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis a atteint 217 000, inférieur aux 224 000 attendus.
Par ailleurs, les prix à la production ont augmenté de 2,4 % en octobre par rapport à l'année précédente, dépassant les prévisions de 2,3 %.
En rythme mensuel, ils ont progressé de 0,2 %, conformément aux attentes.
Le CAC 40 rebondit, ArcelorMittal en hausse de 4%
Les marchés actions européens ont clôturé sur une note positive après deux séances consécutives de baisse.
Les investisseurs ont réagi à plusieurs statistiques économiques, notamment les inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis, qui se sont révélées inférieures aux attentes.
Les données sur l'inflation en France seront publiées demain matin, avant l'ouverture des marchés.
À la clôture, le CAC 40 à Paris a progressé de 1,32 %, atteignant 7 311 points.
Le DAX allemand a gagné 1,3 %, tandis que le FTSE britannique a enregistré une hausse de 0,51 %.
L'indice EuroStoxx 50 a terminé en hausse de 1,88 %, le FTSEurofirst 300 a gagné 1,03 % et le Stoxx 600 a pris 1,08 %.
Parmi les valeurs, ArcelorMittal a connu la plus forte progression du CAC 40, avec une hausse de 3,9 %, suite à une note de Bank of America Securities qui a reclassé l'action en « achat ».
Alstom a bondi de 12,2 % après avoir annoncé des résultats trimestriels solides, avec des commandes atteignant 10,95 milliards d'euros, supérieures aux prévisions.
Scor a également enregistré une forte hausse de 9,7 %, les investisseurs saluant la fin de la révision de ses hypothèses en réassurance vie et santé, malgré une perte nette au troisième trimestre.
En revanche, Thales a reculé de 1,9 %, les investisseurs considérant que ses nouveaux objectifs financiers à quatre ans étaient conformes aux attentes du marché.
Sur le plan macroéconomique, Eurostat a rapporté que le PIB de la zone euro a augmenté de 0,4 % au troisième trimestre 2024, tandis que celui de l'Union européenne a progressé de 0,3 %.
En septembre, la production industrielle a diminué de 2 % dans la zone euro et l'UE par rapport à août.
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