Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, va pouvoir ajouter une prestigieuse ligne à son CV.
Elle a en effet été choisie hier soir comme prochaine présidente de la BCE, une nomination qui fera d'elle la première femme à diriger la banque centrale : Le Conseil européen a donc annoncé mardi que Christine Lagarde succèdera à Mario Draghi, dont le mandat de huit ans expire en octobre.
Donald Tusk, président du Conseil européen, a cité l'expérience internationale de Mme Lagarde lors d'une conférence de presse, affirmant qu'elle ferait un président " parfait " pour la BCE.
À la suite de cette annonce, Mme Lagarde a déclaré qu'elle démissionnerait temporairement de ses fonctions de directrice générale du FMI pendant la période de nomination.
Lagarde, un choix surprise, n'est pas économiste.
Avocate de formation, elle a été ministre des Finances de la France.
Elle est bien connue dans les milieux financiers et partage régulièrement ses commentaires sur les questions économiques mondiales.
L'année dernière, Forbes l'a classée troisième sur sa liste des femmes les plus puissantes du monde, derrière la chancelière allemande Angela Merkel et la première ministre britannique Theresa May.
Quelles conséquences sur la politique de la BCE ? Le profil de Lagarde fait d'elle un choix intéressant pour succéder à Draghi.
L'Italien est crédité d'avoir sauvé l'euro pendant la crise de la dette souveraine de l'Europe et d'avoir guidé une reprise ultérieure dans l'économie de la région.
Son successeur héritera d'un ensemble de circonstances difficiles.
La croissance économique mondiale s'affaiblit, comme Lagarde elle-même le martèle depuis des mois.
"L'économie mondiale a traversé une période difficile : l'investissement s'est affaibli et le commerce s'est considérablement ralenti, les taux de croissance des exportations et des importations étant à leur plus bas niveau depuis la grande crise financière ", a-t-elle déclaré le week-end dernier au G20.
Si la situation continue de se détériorer, la banque centrale pourrait devoir prendre des mesures décisives.
Draghi a déclaré le mois dernier qu'il était prêt à stimuler la détente monétaire si les conditions économiques en Europe ne s'améliorent pas.
Cela pourrait se traduire par des baisses de taux d'intérêt ou la relance d'un programme d'assouplissement quantitatif qui consiste à créer de nouveaux fonds pour acheter des actifs tels que des obligations d'État.
Peut-être plus préoccupant encore : le prochain patron de la BCE n'aura pas beaucoup de munitions dans la lutte contre la faible croissance et l'inflation.
En tant que président, Draghi n'a pas augmenté les taux d'intérêt une seule fois, ce qui a laisse à son successeur une marge de manœuvre très réduite.
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