Après plusieurs années favorables aux emprunteurs, les taux d'intérêts des prêts immobiliers entament depuis quelques semaines une légère remontée en raison de l'inflation.
La tendance haussière qui a débuté en 2021 après la forte reprise économique et les tensions dans les chaînes d'approvisionnement, se poursuit donc, et semble s'accélérer de manière inédite depuis le début du conflit russo-ukrainien.
Même si l'apparition d'une spirale inflationniste reste pour l'instant un scénario difficile à prévoir, la remontée récente des obligations d'État françaises (OAT à 10 ans) et la hausse des prix des matières premières renforcent cette probabilité, notamment, si la situation en Ukraine devait se dégrader.
L'impact économique de cette remontée des taux pour les emprunteurs est loin d'être insignifiante, car elle conduit à un renchérissement du coût des crédits immobiliers ainsi qu'à une baisse du pouvoir d'achat.
Devant une telle hypothèse, cela devrait inciter les ménages à faire preuve de vigilance, notamment pour les emprunteurs ayant souscrits à des taux variables ou les foyers ayant un taux d'endettement élevé.
Pour se soustraire à une envolée de ses mensualités ou à une incapacité de régler ses échéances de prêt immobilier, il existe trois astuces, à savoir, la renégociation ou le rachat de crédit, l'utilisation de la clause qui permet de passer à taux fixe ou regrouper ses crédits en restructurant sa dette.
Afin de traiter une situation qui peut devenir explosive, nous nous sommes penchés sur les solutions : voici 3 conseils pour adapter son prêt immobilier.
Passer par la renégociation ou le rachat de crédit
Si l'on souhaite remplacer son crédit immobilier à taux révisable par un crédit à taux fixe, la meilleure solution consiste à se rapprocher de son établissement prêteur pour entamer des négociations.
Cependant, sauf exception, il est important de savoir qu'une renégociation d'un prêt auprès de son créancier reste une opération qui est souvent difficile à obtenir.
Pour mettre toutes les chances de son côté, il est nécessaire de faire jouer la concurrence en s'adressant à d'autres intermédiaires financiers, courtiers ou banques.
Si face à l'offre concurrente votre créancier ne souhaite pas s'adapter à sa solution de financement, vous devez faire racheter votre crédit par l'entreprise qui offrira les meilleures conditions.
Compte tenu des niveaux toujours favorables des taux, le passage d'un taux variable à un taux fixe à encore toutes les chances de réussir pour les ménages qui n'empruntent pas au maximum de leurs capacités.
Toutefois, cela dépend de la durée de l'emprunt, il faut également prendre en considération les coûts générés par l'opération, comme par exemple, les frais de reprise de garantie, les frais de levée d'hypothèque et les indemnités de remboursement anticipé.
Faire appliquer la clause permettant le passage à taux fixe
Dans la plupart des contrats de crédits à taux variable, il existe une clause permettant la transformation du taux révisable en taux fixe.
Il est important de scruter dans les moindres détails les conditions de cette migration.
En principe, le nouveau taux est établi à partir d'un indice de référence sélectionné par l'établissement financier, auquel se juxtapose un pourcentage correspondant à sa commission.
Passer par la restructuration de sa dette, Regrouper ses crédits
Le plus souvent, la restructuration de dette, ou regroupement de crédits pour l'emprunteur en grande difficulté financière, reste la solution de dernier recours avant l'action en justice, le surendettement ou la revente du bien immobilier.
Cette solution repose sur la mise en place d'un nouveau et unique prêt qui permettra de rembourser tous les crédits en cours en jonglant sur le taux et sur la durée afin de réduire les mensualités à un niveau acceptable.
Mais c'est une opération qui reste assez onéreuse.
Enfin, sans savoir si la guerre en Ukraine aura un impact durable sur les taux de crédit, il peut être judicieux de commencer à s'intéresser aux solutions envisageables avant que la situation ne devienne critique.
0 Commentaire