Le projet de fusion entre Deutsche Bank (DE:DBKGn) et Commerzbank (DE:CBKG) est sans conteste l'un des sujets phares pour les marchés boursiers européens cette semaine, mais après une forte hausse hier, les titres des deux banques s'affichent aujourd'hui en baisse.
Rappelons en effet que Deutsche Bank avait clôturé en hausse de +4,15% hier, tandis que Commerzbank bondissait de plus de 7%.
Aujourd'hui, la première affiche un recul de -1,72% au moment de la rédaction de cet article, tandis que la seconde abandonne -1,60%.
Après que le marché ait salué hier la confirmation du projet de fusion entre les deux banques, l'inquiétude gagne les investisseurs ce matin, alors que la BCE s'est clairement prononcée contre la création d'un tel mastodonte bancaire.
Andrea Enria, le président du Mécanisme de Supervision Unique de la BCE (Single Supervisory Mechanism, SSM), l'organe de supervision des banques européennes de la Banque Centrale a en effet déclaré au Financial Time : « Je n'aime pas particulièrement l'idée de champions nationaux ».
La BCE n'est pas la seule à critiquer ce projet, beaucoup d'analystes soulignant que la fusion de deux banques faibles ne donnera pas forcément naissance à une banque forte, sans compter le fait que selon les estimations, cette opération pourrait entrainer de 30,000 à 50,000 suppressions d'emplois.
Plusieurs députés allemands ont aussi fait entendre leurs critiques au sujet de cette fusion des deux plus gros géants bancaires de l'Allemagne, notamment en raison d'un potentiel conflit d'intérêt.
En effet, le secrétaire d'Etat aux Finances Jörg Kukies était coprésident du directoire de Goldman Sachs (NYSE:GS) en Allemagne avant d'entrer au gouvernement il y a un an.
Or, c'est Goldman Sachs qui conseille la Commerzbank, dont l'Etat allemand détient 15% du capital, dans le cadre des discussions au sujet de la fusion.
Quoi qu'il en soit, ce projet de fusion devrait encore faire couler beaucoup d'encre avant qu'il soit décidé de le concrétiser ou non.
Et si l'on en croit la réaction du marché aujourd'hui, on peut considérer que toute information tendant à augmenter les probabilités de fusion seront positives pour les titres des deux banques, et inversement si les informations continuent à éloigner cette perspective.
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