La récente euphorie qui a envahi Wall Street, alimentée par les promesses de l'intelligence artificielle générative, suscite des interrogations croissantes. Les indices boursiers américains ont atteint des sommets vertigineux, mais derrière cette ascension fulgurante, des voix s'élèvent pour avertir d'un potentiel krach.
Le stratège en chef de JPMorgan, Marko Kolanovic, maintient ses perspectives baissières concernant le S&P 500 et avertit d'un potentiel effondrement similaire à la crise de 2008, soulignant que les actions ne tiennent toujours pas compte de manière adéquate du risque de baisse.
JPMorgan prévient d'un effondrement à venir sur le marché boursier américain
La fièvre haussière qui s'est emparée de Wall Street ces derniers mois soulève de sérieuses interrogations. L'euphorie déclenchée par les promesses de l'intelligence artificielle générative a propulsé les indices boursiers américains vers des sommets vertigineux. Cependant, au moment où les valorisations des entreprises technologiques atteignent des niveaux stratosphériques, les voix discordantes se multiplient pour mettre en garde contre les risques d'un krach imminent. Dans les coulisses, les stratégistes sonnent l'alarme face à une potentielle exubérance irrationnelle des investisseurs.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Depuis le creux d'octobre dernier, le Nasdaq 100, riche en valeurs technologiques, a grimpé de 42%, tandis que le Dow Jones a engrangé 24% et que le S&P 500 s'est adjugé 33%. Une ascension fulgurante qui laisse songeur, d'autant que les valorisations du secteur technologique avoisinent désormais les 30 fois les bénéfices, rejoignant ainsi les niveaux déments atteints lors du pic de 2021.
Les Avertissements de JPMorgan
Marko Kolanovic, stratège en chef de JPMorgan Chase, reste résolument pessimiste. Malgré les nouveaux records atteints par le S&P 500, il maintient ses prévisions négatives et conseille aux investisseurs de conserver des positions sous-pondérées sur les actions. Selon Kolanovic, le risque d'une déviation économique par rapport à un "atterrissage en douceur" reste élevé à 50%.
Deux scénarios sont redoutés : une récession imminente aux États-Unis ou une inflation persistante, obligeant la Réserve fédérale à maintenir des taux d'intérêt élevés, voire à les augmenter davantage, ce qui pourrait provoquer un "atterrissage brutal" de l'économie en 2025 ou 2026.
Les Signaux d'Alarme de Kolanovic
Kolanovic cite plusieurs facteurs menaçants : l'instabilité politique et géopolitique, la forte concentration du marché, la spéculation sur les "meme stocks" et les cryptomonnaies, l'inflation persistante, les taux d'intérêt élevés, et la dégradation des indicateurs macroéconomiques. Malgré ces avertissements, les valorisations boursières continuent de grimper, laissant les observateurs perplexes.
JPMorgan n'a pas modifié ses prévisions pour la fin de 2023, anticipant un repli du S&P 500 à 4200 points d'ici la fin de 2024, soit une chute de 22% par rapport aux niveaux actuels. Un tel repli en six mois ne s'est produit que cinq fois depuis la Seconde Guerre mondiale. La dernière fois que cela s'est produit, c'était au second semestre 2008, lorsque l'indice a enregistré une chute vertigineuse de 29,4 % à la suite du krach de Lehman Brothers.
Les autres épisodes de baisse de plus de 20 % sur une période de six mois dans la période d'après-guerre comprennent le S1 1962, avec une baisse de 23,5 %, le S1 1970, avec une baisse de 21 %, le S2 1974, avec une baisse de 20,3 %, et plus récemment, le S1 2022, avec une baisse de 20,6 %.
Ce qu'il faut retenir
Alors que les marchés actions continuent de s'envoler portés par un optimisme débordant, les avertissements se multiplient concernant les risques d'un atterrissage brutal. Si l'essor de l'intelligence artificielle ne parvient pas à doper suffisamment la croissance économique pour justifier les valorisations actuelles, un krach pourrait bien se profiler à l'horizon.
La prudence semble de mise pour éviter que l'euphorie ne se transforme en désillusion amère pour les investisseurs. Les propos de JPMorgan devraient inciter à une réflexion sérieuse sur les stratégies d'investissement à adopter dans les mois à venir.
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