Les indices PMI européens préliminaires du mois de juillet, les premières statistiques importantes du troisième trimestre pour la zone euro, se sont révélés largement décevants ce matin.
Cela confirme qu'après un deuxième trimestre où l'activité s'était déjà considérablement affaiblie, le troisième trimestre devrait voir l'économie de la zone euro se dégrader encore davantage.
Tant que les tensions commerciales persisteront et que la demande chinoise (importations) continuera de ralentir, les perspectives pour l'Europe resteront au mieux incertaines.
De plus, avec les craintes de voir l'Allemagne sombrer dans une récession qui progressent (le PMI manufacturier allemand s'étant affiché sur un creux de 7 ans en juillet), il y a de bonnes raisons pour que la BCE commence à agir dès demain pour essayer de prendre de l'avance.
La question clé à présent est donc surtout de savoir dans quelle mesure la BCE est réellement préparée à introduire des mesures de relance dès demain.
Il n'y a aucun doute que cela viendra, mais il est probable que la BCE souhaite prendre plus de temps pour évaluer et débattre des outils les plus efficaces à mettre en œuvre.
Le conseil de direction de la BCE n'a en effet sans doute pas encore eu le temps de se mettre d'accord sans réserve sur le "plan de relance" qu'il veut mettre en place.
Par conséquent, la BCE devrait se contenter d'une modification des forward guidance, pour introduire les politiques d'assouplissement qui seront annoncées en septembre.
Cela laissera par ailleurs l'opportunité à la BCE de prendre en compte la décision de la Fed, qui se réunira la semaine prochaine, avant de décider des actions de politique monétaire à mener en Europe.
Cependant, le problème de l'attente, c'est qu'elle implique le risque que la banque centrale déçoivent trop fortement les marchés demain en ne se montrant pas suffisamment dovish, ce qui pourrait déboucher sur une nouvelle chute des anticipations d'inflation.
Ainsi, si la BCE décide d'attendre jusqu'en septembre, elle devra faire beaucoup plus qu'une simple réduction de 10 points de base du taux de la facilité de dépôt.
Dans le cas contraire, elle risquerait de prendre du retard à mesure que l'économie de la zone euro continue de s'effondrer et que les anticipations d'inflation ne se redressent pas non plus.
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