Face à la récente escalade de la guerre commerciale Chine-USA, Goldman Sachs (NYSE:GS) n'estime désormais plus que les deux plus grandes économies du monde seront en mesure de parvenir à un accord définitif avant les élections présidentielles américaines de l'an prochain.
Rappelons que le président Trump a annoncé par surprise jeudi dernier de nouvelles taxes douanières contre la Chine sensées entrer en vigueur le 1er septembre, ce à quoi la Chine a riposté en abaissant la fourchette de variation du Yuan, et en demandant aux entreprises d'Etat de ne plus acheteur de produits agricoles US.
Le dernier épisode de cet escalade a eu lieu hier soir, lorsque les Etats-Unis ont officiellement qualifié la Chine de pays manipulateur de devises.
Les analystes de Goldman Sachs ont donc déclaré dans une note de recherche publiée lundi soir qu'ils avaient anticipé ce mouvement.
"Les nouvelles depuis l'annonce des tarifs douaniers par le président Trump jeudi dernier indiquent que les décideurs politiques américains et chinois adoptent une position plus dure et que nous ne nous attendons plus à un accord commercial avant les élections de 2020", ce qui renvoie de fait la possibilité d'un accord à après les éléctions.
"Alors que nous avions précédemment supposé que le président Trump considérerait qu'un accord serait plus avantageux pour ses perspectives de réélection en 2020, nous sommes maintenant moins sûrs que c'est son opinion", ont déclaré les analystes de Goldman Sachs.
La banque d'investissement a ajouté que la décision de la Chine de suspendre ses achats de produits agricoles américains et sa décision de permettre au yuan de franchir le seuil psychologiquement important de 7 dollars par dollar "ont constitué une réponse rapide et significative" à la dernière menace tarifaire de Trump.
Citant des rapports selon lesquels les décideurs politiques chinois sont de plus en plus enclins à ne pas faire de concessions majeures et sont plutôt prêts à attendre après l'élection présidentielle de 2020 pour régler le différend si nécessaire, la banque a déclaré qu'un accord commercial semblait maintenant lointain.
L'aggravation de la guerre commerciale influence les anticipations au sujet de la Fed Les analystes de Goldman Sachs ont également mis à jour leurs prévisions de taux d'intérêt aux Etats-Unis pour les prochains mois.
D'après le baromètre des taux de la Fed , le marché anticipe une probabilité de 75,4% qu'une baisse de taux de 0,25% ait lieu lors de la prochaine réunion de la Fed au mois de septembre, et une probabilité de près de 90% que cette baisse de taux soit suivie d'une autre avant la fin de l'année.
Goldman Sachs a quant à elle relevé que la Fed avait été "de plus en plus sensible" cette année aux menaces de guerre commerciale, aux attentes du marché obligataire et aux inquiétudes sur la croissance mondiale.
« Compte tenu des risques croissants en matière de politique commerciale, des anticipations du marché concernant des baisses de taux beaucoup plus importantes et de l'augmentation du risque mondial lié à la possibilité d'un Brexit sans accord, nous prévoyons maintenant une troisième baisse de 25 points de base en octobre, pour un total de 75 points de base » sur l'ensemble de l'année 2019.
Les analystes de la banque ont estimé qu'il y a désormais 75 % de chances d'une baisse de taux d'un quart de point en septembre, 15 % de chances d'une baisse de 50 points de base et seulement 10 % de chances que la Fed n'abaisse pas ses taux.
Pour octobre, ils perçoivent une probabilité de 50 % d'une réduction de 25 points de base, de 10 % d'une réduction de 50 points de base et de 40 % d'une absence de baisse de taux.
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