D'après une étude commandée par le Comité consultatif du secteur financier dont le journal Le Parisien a dévoilé quelques détails ce lundi, les banques françaises s'affichent comme les championnes d'Europe de la facturation des incidents de paiements.
Un incident de paiement, c'est lorsqu'une banque refuse qu'un prélèvement soit effectué car les fonds suffisants ne sont pas disponibles sur le compte du client.
Prélèvements et chèques rejetés ainsi que débits au-delà du découvert autorisé entrent dans cette catégorie.
Dans de tels cas, la banque facture la plupart du temps son client, dans la limite légale de 20 euros.
En moyenne, selon l'Association française des usagers des banques, les établissements français se maintiennent proches de cette limite, à 18 euros.
Et bien que cette somme soit légale (ce qui constitue un autre problème.
), ce qui est frappant est que la France se situe bien au-dessus des autres pays d'Europe dans ce domaine.
En effet, la moyenne belge se situe par exemple à 7,5 euros, tandis que celle de l'Allemagne est à 3 euros, six fois moins que la France.
Pire, l'habitude des entreprises françaises présenter automatiquement une nouvelle tentative de prélèvement quelques jours après un échec entraine une nouvelle facturation des frais de rejet.
Cette pratique reste courante, bien qu'en théorie illégale.
Au total, les banques de l'Hexagone encaisseraient ainsi entre 1 et 6 milliards d'euros par ans, rien que grâce aux incidents de paiement selon les différentes associations de consommateurs.
Notons que les incidents de paiement touchent entre un quart et une tiers des français, avec pour ceux-ci une facturation annuelle moyenne de 210 euros selon les chiffres annoncés par France Bleu.
Enfin, on rappellera que le député LREM Pierre Chassaing a récemment réclamé "une évaluation précise du phénomène des frais d'incidents bancaires" pour "comprendre leur niveau, particulièrement élevé en comparaison de certains de nos voisins européens".
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