Après l'entrée en fonction de Donald Trump en janvier, les marchés boursiers mondiaux ont subi des pertes considérables, souvent à deux chiffres, en grande partie en raison de ses décisions controversées en matière de tarifs douaniers.

Ce retournement de situation a été particulièrement frappant, compte tenu de l'enthousiasme initial qui avait suivi sa victoire électorale en novembre précédent.
À la suite de l'élection de Trump, les indices boursiers américains avaient atteint des sommets historiques, alimentés par des attentes de baisses d'impôts sur les sociétés et d'allègement des réglementations.
Cependant, cette euphorie a rapidement laissé place à l'inquiétude.
Le 20 janvier, jour de l'investiture de Trump, les marchés étaient fermés pour le Martin Luther King Day.
À leur réouverture, un rallye a été observé, mais les annonces successives de tarifs douaniers ont rapidement inversé cette tendance positive.
Les tarifs douaniers, qui ont touché des partenaires commerciaux clés tels que le Mexique, le Canada, la Chine, l'Union européenne et le Vietnam, ont suscité des craintes non seulement aux États-Unis, mais également sur les marchés boursiers mondiaux.
Les investisseurs ont commencé à redouter les conséquences économiques de ces mesures, entraînant des pertes significatives.
Des Pertes Historiques et une Volatilité Accrue
Entre le 20 janvier et le 10 avril, les marchés boursiers ont été marqués par une forte volatilité, avec la plupart des indices affichant des résultats dans le rouge.
Le Dow Jones, par exemple, a chuté de 13,7 %, tandis que le S&P 500 a enregistré une baisse de 16,3 %.
L'indice VIX, souvent appelé « indice de la peur », a connu une augmentation spectaculaire de 170 %, reflétant l'anxiété croissante des investisseurs.
Les marchés asiatiques n'ont pas été épargnés, avec le Nikkei 225 japonais perdant 15,1 % et l'indice Hang Seng de Hong Kong enregistrant une légère hausse de 1,1 %.
En Europe, le FTSE 100 britannique a chuté de 9,6 %, tandis que le DAX allemand et le CAC 40 français ont respectivement perdu environ 5 % et 9,2 %.
Les Réactions des Partenaires Commerciaux
Les menaces de Trump concernant les droits de douane ont mis la Chine et l'Europe dans une position délicate.
En réponse, ces deux géants économiques ont commencé à imposer des tarifs réciproques, aggravant les tensions commerciales.
La Chine a réagi en appliquant des droits de douane similaires à ceux des États-Unis, tandis que l'UE a annoncé des taxes sur certains produits, augmentant ainsi le fardeau fiscal à plus de 20 milliards de dollars.
Bien que Trump ait annoncé une suspension de 90 jours pour certains pays, à l'exception de la Chine, l'incertitude persistante a réduit l'appétit pour le risque parmi les investisseurs.
L'Ascension de l'Or comme Valeur Refuge
Face à cette instabilité, les investisseurs se sont tournés vers des valeurs refuges comme l'or, dont le prix a atteint des niveaux historiquement élevés.
Cette tendance souligne la méfiance croissante envers les marchés boursiers et les politiques économiques de l'administration Trump.
Les actions des grandes entreprises technologiques, souvent désignées sous le nom des « Sept Magnifiques », ont également souffert.
Tesla, le constructeur de véhicules électriques, a enregistré une chute de 38 % de sa valeur entre le 20 janvier et le 10 avril.
Cette baisse est d'autant plus significative compte tenu du soutien financier qu'Elon Musk, le propriétaire de Tesla, a apporté à la campagne de Trump.
D'autres géants technologiques ont également connu des pertes notables : Nvidia a perdu 23,5 %, Alphabet (propriétaire de Google) 23,2 %, et Amazon 22,6 %.
Meta, Apple et Microsoft ont également vu leurs actions chuter respectivement de 15,6 %, 14 % et 11,6 %.
A suivre cette semaine : Goldman Sachs, Bank of America et Citigroup
Cette semaine s'annonce volatile pour les marchés mondiaux, qui devraient rester sous haute tension alors que les investisseurs continuent de suivre de près les évolutions sur le front commercial.
L'incertitude persistante concernant l'impact de l'escalade des droits de douane, en particulier sur l'économie américaine, continue d'assombrir le sentiment des marchés et d'alimenter la volatilité à travers toutes les classes d'actifs.
Dans ce contexte, la saison des résultats des entreprises américaines va prendre de l'ampleur.
Des institutions financières de premier plan telles que Goldman Sachs, Bank of America et Citigroup publieront leurs résultats, tout comme des entreprises emblématiques comme Johnson & Johnson, Abbott Laboratories, American Express, Blackstone, UnitedHealth Group et Netflix.
Les performances de ces sociétés seront scrutées de près, car elles pourraient fournir des indications précieuses sur la santé économique et les perspectives de croissance dans un environnement incertain.
Sur le plan économique, plusieurs indicateurs clés seront publiés.
Aux États-Unis, les ventes au détail et la production industrielle seront au centre de l'attention, offrant un aperçu de la consommation et de l'activité manufacturière.
En Chine, les chiffres de la croissance du PIB pour le premier trimestre seront également attendus, alors que le pays cherche à maintenir une reprise économique solide.
En Europe, l'indice ZEW du sentiment économique en Allemagne pourrait donner des indications sur la confiance des investisseurs dans la plus grande économie de la zone euro.
Au Royaume-Uni, les données sur l'inflation et le marché du travail seront surveillées de près, alors que le pays navigue dans un environnement économique post-Brexit.
Parallèlement, les indices des prix à la consommation au Japon et en Inde fourniront des informations sur les pressions inflationnistes dans ces économies.
Enfin, plusieurs grandes banques centrales devraient annoncer leurs décisions politiques cette semaine.
La Banque centrale européenne, la Banque du Canada, la Banque centrale de Turquie et la Banque de Corée seront toutes sous les projecteurs, alors que les investisseurs cherchent des indices sur l'orientation future des politiques monétaires dans un contexte de hausse des taux d'intérêt et d'inflation persistante.
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