Mario Draghi a contenté les attentes dovish du marché, en affichant une position prudente lors de la conférence de presse de cet après-midi.
Le point le plus crucial de la conférence de presse a été le fait que Mario Draghi déclare : « Les risques qui pèsent sur les perspectives de croissance de la zone euro se sont déplacés à la baisse sur fond de persistance des incertitudes liées à la géopolitique et à la menace de protectionnisme, de vulnérabilité des marchés émergents, et de volatilité des marchés financiers ».
Il s'agit de la première fois que la BCE dégrade son langage sur la perception des risques qui pèsent sur la croissance sans que la Banque Centrale ne publie de mise à jour de ses prévisions économiques.
Draghi a par ailleurs souligné que les données économiques ont continué de se montrer plus faibles que prévues, soulignant que le ralentissement est dû à la demande externe, mais aussi à « des facteurs spécifiques à certains pays », prévenant par ailleurs que « la croissance devrait faiblir à court terme ».
Un autre point important réside dans le fait que Draghi ait précisé que la décision de dégrader le langage au sujet de la perception des risques a été unanime.
Il faut cependant relever que le patron de la BCE a été clair sur le fait que la BCE estime que les risques de récession sont très faibles.
Autre détail hawkish, la réticence apparente de Draghi en ce qui concerne de potentiels nouveaux TLTRO, ces prêts à taux bas accordés aux banques, lorsqu'une question lui a été posée à ce sujet par un journaliste.
Au final, le tournant dovish anticipé par les investisseurs a donc bien eu lieu, sans toutefois excéder les attentes.
Sous réserve que les données économiques continuent à se montrer décevantes au cours des prochaines semaines, il y a donc de fortes chances pour que la BCE modifie son indication officielle pour la date de la première hausse de taux à attendre, en confirmant que cela n'interviendra pas avant 2020.
Plus tôt cela intervendra, plus grand devrait être l'impact sur les marchés.
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