Dans une interview accordée à Marketwatch, Mike Wilson, analyste principal sur les actions américaines chez Morgan Stanley (NYSE:MS), prévient qu'il faut s'attendre à une chute des marchés au cours des prochaines semaines.
Wilson prévient en effet que le marché et ses collègues analystes vont rapidement se rendre compte que ni la Réserve Fédérale ni la Maison-Blanche ne peuvent sauver les marchés, contrairement à ce que de nompbreux investisseurs espèrent.
Il ne faut compter ni sur le « Fed Put », ni sur le « Trump Put » Il a en effet expliqué que le "Fed Put" et le "Trump Put" ne sont plus pertinents.
Un « Put » est une option de vente qui donne au détenteur le droit, mais non l'obligation, de vendre l'instrument sous-jacent à un prix fixe d'ici un certain tempsune couverture potentiellement précieuse si une position haussière se dégrade.
Lorsque Wilson parle de « Fed Put » ou de « Trump Put », il fait référence à l'idée que la banque centrale ou la Maison-Blanche prendraient rapidement des mesures de politique monétaire visant à stopper une forte baisse du marché.
"Le Fed Put a expiré quand ils ont réduit les taux," a-t-il estimé.
"L'espoir de réductions de la Fed a soutenu les marchés toute l'année, mais les réductions de taux ne seront pas forcément positives pour les marchés si la récession se concrétise.
" Il a en effet expliqué que "quand la Fed commence à baisser les taux après une pause, le marché n'aime pas cela parce que cela signifie que l'économie n'a pas évolué de façon satisfaisante pour la Fed.
" Inversion de la courbe des taux en ce qui concerne l'inversion de la courbe des taux 2 ans / 10 ans, Wilson a déclaré prendre au sérieux ce signal de récession, mais a indiqué que la courbe des taux la plus importante à examiner est celle qui compare les bons du Trésor américain à 10 ans, et le taux des fonds fédéraux.
Le rendement à 10 ans est tombé sous le taux des fonds fédéraux en mai et l'écart entre les deux est devenu de plus en plus négatif depuis.
"Le marché restera volatil jusqu'à ce que la Fed prenne de l'avance" sur la tendance à la baisse des taux" (ce qui signifie que la Fed doit surprendre le marché de façon dovish), a-t-il dit, "mais cela semble de plus en plus improbable compte tenu de la profondeur de l'inversion".
La guerre commerciale reste un facteur menaçant Les investisseurs ont également espéré que l'administration Trump viendrait à la rescousse du marché, en stimulant un rebond de la croissance mondiale via un accord commercial avec la Chine.
Cependant, " il est assez clair que la probabilité d'un accord a chuté de façon spectaculaire ", a estimé Wilson.
« Les investisseurs se sont concentrés sur la Fed, ont baissé les yeux et n'ont pas remarqué que la rhétorique commerciale s'est considérablement détériorée en juillet, ce qui a abouti à la décision du président d'imposer une nouvelle série de tarifs à partir du 1er septembre, ce qui a provoqué la chute du marché depuis le mois dernier ».
Les failles de l'économie US, en apparence solide Wilson a également remis en question la solidité apparente de l'économie US.
Il a souligné la faiblesse de l'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan, qui a chuté de 6,3 points en août par rapport à juillet et d'environ 9 points par rapport à son sommet cyclique de l'an dernier.
Il a également évoqué les données montrant que le nombre moyen d'heures travaillées par semaine est tombé à un plus bas de près de deux ans.
Il a expliqué à ce propos qu'une diminution des heures travaillées est l'un des meilleurs indicateurs avancés de la santé du marché du travail, car les entreprises sont beaucoup plus promptes à réduire les heures de travail qu'à licencier les travailleurs.
Quel impact sur les marchés ? Wilson pense que le marché continuera de se détériorer au cours des prochaines semaines.
Le S&P 500 devrait selon lui chuter à 2 700 ou 2 650 points, et que ce mouvement, pourrait amener la Fed à agir de façon agressive, voire à réduire les taux entre les réunions de politique monétaire.
Notons que par rapport au cours de clôture d'hier soir à 2923 points, un recul du S&P 500 sur 2650 points représentait une baisse de plus de 9%.
Enfin, on notera que Wilson avait brillé par la justesse de sa précédente prévision sur le S&P 500 le mois dernier.
Dans une note du 29 juillet, alors que l'indice S&P 500, s'approchait de son sommet record de clôture de 3 025,86 points, Wilson a soutenu que les marchés boursiers étaient tendus à leurs limites et que le S&P ne parviendrait pas à briser significativement au-dessus de 3 000, une zone qui a fourni une forte résistance depuis l'année dernière, une prévision qui s'est rapidement révélée juste.
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