Point des marchés : actions, dollar, pétrole, or, argent

Actions, Dollar, Pétrole, Or, Argent.Par Jeffrey Halley, analyste de marché senior, Asie-Pacifique, OANDA.

Les marchés boursiers de New York ont récupéré une partie de leurs pertes au cours de la nuit, et les marchés asiatiques sont en hausse prudente après que les États-Unis et l'Europe aient imposé de nouvelles sanctions à la Russie après qu'elle ait officiellement reconnu deux provinces séparatistes de l'Ukraine et commencé à y installer des équipements militaires de maintien de la paix. Les marchés ont toutefois poussé un soupir de soulagement en constatant que les sanctions n'étaient pas plus radicales et agressives, ce qui a permis au pétrole, au dollar américain et à l'or de se détendre légèrement, tandis que les devises à risque se sont redressées et que les actions ont effectué une sorte de rebond.

Le mouvement le plus significatif a peut-être été celui de l'Allemagne, le membre le plus hésitant de l'alliance "occidentale", si l'on veut la décrire ainsi. L'Allemagne a interrompu le projet de gazoduc Nord Stream 2, même si, maintenant qu'il est entièrement construit, elle dispose d'une option libre à l'avenir. Rien ne peut masquer le fait que l'inaptitude stratégique de l'Europe à lier sa dépendance énergétique à la Russie laisse le bloc terriblement exposé à de nouvelles escalades. Le fait malheureux de la transition vers les énergies renouvelables est que la technologie de stockage de l'énergie est très en retard sur la technologie de production des énergies renouvelables. L'arrêt de l'énergie nucléaire et la sous-traitance de vos besoins énergétiques à des partenaires peu fiables à l'Est, qu'il s'agisse du recyclage du plastique, de l'énergie ou des éléments de terres rares, satisfont les défenseurs des arbres avec leurs thés kombucha, mais vous exposent stratégiquement lorsque le drapeau s'élève. Tant que cette crise durera, j'aurai du mal à être structurellement haussier sur l'euro ou l'Europe.

Il semble que les États-Unis, l'Europe et d'autres pays adoptent une stratégie de sanctions progressives visant à laisser au président Poutine une porte de sortie diplomatique en cours de route. Les marchés vont probablement évoluer latéralement jusqu'à ce que nous voyions la prochaine action de M. Poutine. Mais je n'ai aucun doute sur le fait que la Russie et l'Ukraine ont toujours la possibilité de provoquer un choc stagflationniste dans le reste du monde si la situation s'aggrave et que les prix du pétrole dépassent les 130 dollars le baril. De nombreuses banques centrales seraient alors obligées d'appuyer sur le bouton "W" pour "Wimp" et d'arrêter la normalisation monétaire au moment même où les pressions inflationnistes s'intensifient fortement.

Si l'on sort du monde des jeux de pouvoir des autocrates gériatriques, la vie continue. Les données de l'IFO allemand ont ignoré les nerfs de l'Ukraine et ont surperformé de manière impressionnante, tout comme les PMI manufacturiers et de services américains Markit. L'indice des prix des logements aux États-Unis a connu une hausse modeste de 1,20 %, mais l'indice manufacturier de la Fed de Richmond a baissé alors que les services ont bondi. Dans l'ensemble, on peut dire que l'Europe et les États-Unis ont dépassé les perturbations omicroniques et que la reprise reste sur la bonne voie, tout comme la normalisation monétaire, du moins celle de la Réserve fédérale.

En Asie, les marchés japonais sont fermés pour l'anniversaire de l'empereur. Ailleurs, la croissance des salaires en Australie a augmenté de 2,30 %, ce qui est inférieur à l'objectif de 3,0 % de la RBA. Cela permet probablement à la RBA de rester en attente pour au moins une autre réunion. La RBNZ a toutefois procédé à une hausse ce matin, ajoutant 0,25 % pour porter le taux de référence à 1,0 %. La RBNZ a déclaré que l'économie croissait à des taux insoutenables et que le chômage était durablement bas. Ses projections de taux d'intérêt pour l'année prochaine suggèrent que chaque réunion de cette année sera marquée par une hausse de 0,25 %. Avant que nous ne fassions le plein de dollars néo-zélandais, la RBNZ a réussi à mettre en place une économie avec des prix norvégiens, au-dessus du plein emploi, mais sans salaires norvégiens. Cela demande un talent particulier, et je ne suis pas sûr que la RBNZ soit en mesure d'assurer un atterrissage en douceur de l'économie néo-zélandaise, et je suis poli.

La Thaïlande publiera prochainement sa balance commerciale, ce qui pourrait constituer une bonne nouvelle pour le baht, qui a subi de plein fouet la crise économique et ukrainienne cette semaine. La réouverture des frontières devrait permettre au tourisme de s'accélérer et de soutenir la balance commerciale. L'inflation de base de Singapour pour janvier devrait augmenter légèrement à 2,50 %, ce qui est impressionnant par rapport aux normes mondiales actuelles. Une impression plus élevée augmentera le bruit autour de la politique de resserrement du MAS une fois de plus, bien qu'en tant que nation commerciale ultime, ils regarderont l'Europe de l'Est avec des nerfs plus tendus que la plupart.

Pendant ce temps, les marchés chinois restent sous pression, car les rumeurs d'une nouvelle répression technologique ne cessent de circuler. Les retournements dans le secteur de l'immobilier vont s'accélérer dans la seconde moitié de la semaine, ramenant potentiellement à la une un problème sérieux qui avait été écarté de la première page. Les annonces de futures réductions d'impôts n'ont pas réussi à remonter le moral des animaux en Chine continentale. Le budget de Hong Kong aujourd'hui, alors que l'ensemble de la population se prépare à se faire éponger, devrait susciter une réaction tout aussi anémique.

Les données sur l'inflation dans la zone euro sont publiées cet après-midi et le taux global devrait rester supérieur à 5,0 %. Attendez-vous à une rhétorique plus transitoire. Le calendrier américain est calme, même si un ou deux intervenants de la Fed, ou des bruits en provenance de la Maison Blanche pourraient susciter une certaine volatilité intrajournalière. Il est intéressant de noter que, bien que les actions se soient accrochées à des pailles de sanction et que les devises soient restées stables, les prix des métaux et des produits agricoles ont bondi et sont restés à ce niveau. C'est un signe comme un autre que la situation en Ukraine reste le principal moteur de la direction et de la volatilité du marché, malgré tous mes efforts pour vous distraire au cours des derniers paragraphes. Ironiquement, c'est un jour férié russe aujourd'hui. Le jour de la défense de la patrie..

Les actions asiatiques font un rebondissement dû aux sanctions.

Un sentiment de "ça aurait pu être pire" a envahi New York en fin de séance après que la Maison Blanche ait annoncé ses sanctions progressives contre la Russie. Cela a permis aux actions américaines d'inverser une partie de leurs pertes, aidées par des données économiques décentes, mais elles ont tout de même terminé dans le rouge. Le S&P a clôturé en baisse de 1,02 %, le Nasdaq a perdu 1,23 % et le Dow Jones a clôturé dans le rouge de 1,42 %. Les investisseurs sont de sortie en Asie, alors que l'actualité ukrainienne se calme pour l'instant. Les contrats à terme sur le S&P sont en hausse de 0,40 %, le Nasdaq de 0,55 % et le Dow Jones de 0,55 %.

Les mêmes sentiments poussent également les marchés asiatiques à une hausse prudente aujourd'hui, après une semaine torride jusqu'à présent. Le Japon est fermé, mais le Kospi sud-coréen est en hausse de 0,20 %. En Chine, le Shanghai Composite et le CSI 300 ont progressé de 0,55 %, tandis que Hong Kong est en hausse de 0,65 %.

Les faibles résultats de l'OCBC ont fait baisser Singapour de 0,75 %, mais ailleurs dans l'ASEAN, les marchés sont en hausse. Taipei a augmenté de 0,25 %, Jakarta de 0,40 %, Kuala Lumpur de 0,75 %, Bangkok est stable et Manille a baissé de 0,70 %. Dans le pays de la chance, les indices australiens sont dans le vert, aidés par le rallye des matières premières de la nuit. L'ASX 200 est en hausse de 0,35 %, tandis que le All Ordinaries a progressé de 0,50 %.

Les marchés européens auront du mal à égaler le rallye asiatique, mais si le téléscripteur de l'Ukraine se tait pendant quelques jours, je m'attends à ce que les actions continuent à se redresser dans le monde entier, dans l'optique d'une absence de nouvelles et de bonnes nouvelles. Mais ne vous laissez pas tromper, dès que la situation en Ukraine s'assombrira, les marchés actions feront de même.

Le dollar américain reste stable

Les marchés des devises ont connu une grande volatilité au cours de la nuit, rebondissant sur les titres de l'Ukraine et les sanctions russes. En fin de compte, ce sont les sanctions moins sévères que prévu qui l'ont emporté et le dollar américain a perdu tous ses gains du début de séance, l'euro, le dollar australien et le dollar néo-zélandais ayant surperformé en tant qu'arbitres du sentiment de risque mondial. L'indice dollar a terminé en baisse de 0,07% à 96,07, où il reste en Asie. Un jour férié au Japon mettra en sourdine les volumes d'échanges en Asie aujourd'hui.

L'EUR/USD a regagné 1,1300 en montant à 1,1325, mais la monnaie unique fait face à une formidable résistance technique à 1,1400 et est très vulnérable aux manchettes négatives sur l'Ukraine. La paire GBP/USD a atteint 1,3595 avec un support/résistance à 1,3550 et 1,3650. USD/JPY est à 115.00 et reste dans une large fourchette à moyen terme de 113.50 à 116.50.

L'AUD/USD conserve ses gains de la nuit à 0,7225 aujourd'hui avec une résistance à 0,7250. Une hausse des taux de 0,25 % et une déclaration apparemment optimiste de la RBNZ ont fait grimper le NZD/USD de 0,40 % à 0,6760. Il devrait mieux se comporter face au dollar australien et au yen japonais que face au billet vert, qui augmentera inévitablement si l'Europe de l'Est s'aggrave.

Les devises asiatiques ont, sans surprise, subi des pressions hier, le baht, le won et la roupie indonésienne étant les moins performants. La paire USD/CNY semble prête à retester les 6,3200, le yuan étant apparemment devenu une monnaie refuge à la mode en ce moment. Dans le reste de l'Asie, les monnaies régionales n'ont pas réussi à récupérer leurs pertes d'hier et, dans le cas de la roupie et du ringgit, elles ont continué à s'affaiblir. Il s'agit là d'un nouvel avertissement indiquant que le sentiment des investisseurs mondiaux reste très prudent et que tout rebondissement risque d'être de courte durée.

Les prix du pétrole restent élevés

Les prix du pétrole ont grimpé en flèche en raison de l'évolution de la situation en Ukraine hier, le pétrole brut Brent dépassant brièvement les 99 dollars le baril. Après l'annonce des sanctions américaines et européennes, le pétrole a rapidement rendu ses gains intraday, terminant légèrement en dessous de l'ouverture d'hier matin. Le Brent a clôturé en baisse de 0,60 % à 96,30 dollars le baril, et le WTI à 91,60 dollars le baril.

En Asie, des acheteurs locaux sont apparus pour acheter la baisse, un autre signe d'avertissement que les opérateurs physiques estiment que l'accalmie pourrait être temporaire. Le Brent et le WTI sont en hausse de 0,70% à 97,10 dollars et 92,20 dollars le baril respectivement. Loin des premières pages, un accord sur le nucléaire iranien pourrait potentiellement voir le jour cette semaine, ce qui ajouterait environ 1,5 million de bpj aux marchés internationaux. Cela tempère probablement les gains du pétrole pour le moment, même si les membres de l'OPEP+ répètent qu'ils pompent suffisamment de pétrole pour répondre aux besoins mondiaux. Un échec de l'accord avec l'Iran ou une escalade en Ukraine ramènerait les prix vers leurs récents sommets.

Le Brent présente une résistance à 99,50 $ et 100,00 $ le baril, avec un soutien à 95,50 $ et 90,00 $ le baril. Le WTI présente une résistance à 95,00 dollars le baril et un soutien à 90,00 dollars le baril. Une invasion à grande échelle de l'Ukraine rendra ces niveaux de résistance inutiles et je pense que le Brent atteindra la zone des 120 à 130 dollars.

L'or reste stable, mais il faut surveiller le potentiel de hausse de l'argent.

Le prix de l'or a atteint 1914,00 $ l'once plus tôt dans la journée d'hier, en raison de la nervosité des Ukrainiens. Cependant, l'annonce des sanctions américaines et européennes a déclenché une reprise du sentiment de risque, poussant l'or à une clôture journalière inférieure de 0,30 % à 1898,50 $ l'once.

L'or a un support à $1880.00 l'once, avec une résistance à $1920.00, $1960.00, puis $2000.00 l'once. L'indicateur de force relative (RSI) reste très suracheté, ce qui tempère les gains de l'or pour le moment. Cependant, le sommet reste le chemin de moindre résistance et les prix de l'or se résoudront rapidement au-dessus de $2000.00 si les actions de la Russie en Ukraine s'intensifient et que de nouvelles sanctions occidentales suivent.

Argent

L'argent a été perdu dans le bruit de l'Ukraine, mais il affiche maintenant une action de prix à long terme très constructive. L'argent semble être en train de sortir d'un triangle symétrique datant de mai 2021. La base du triangle est à 21,4000 $ l'once, avec la pente aujourd'hui à 24,2100 $.

L'argent se négocie aujourd'hui à 24,2000 $ et flirte avec la résistance depuis quelques séances. J'aimerais personnellement voir l'argent clôturer près de 24,5000 d'ici vendredi pour confirmer, mais une rupture signale un rallye potentiellement assez rapide visant 31,5000 $ l'once. Cela vaut la peine de garder un œil dessus.

Cette note est proposée et traduite de la version anglaise par la société Oanda à l'aide de DeepL

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