Point des marchés : ukraine, nfp, pétrole, or, bitcoin

Par Craig Erlam, analyste de marché senior, Royaume-Uni et EMEA, OANDA

Les marchés européens se rapprochent du territoire du marché baissier en raison des ventes massives de la fin de la semaine, les investisseurs craignant de plus en plus les risques de récession et d`escalade.

La vente s`est accélérée au fil de la matinée et je ne m`attends pas à ce que l`ambiance s`améliore à l`approche d`un autre week-end très incertain. Le fait que Vladimir Poutine ne montre aucun désir de désescalade malgré des sanctions économiques paralysantes en dit long sur sa mentalité et c`est une mauvaise nouvelle pour tout le monde.

L`Europe subit une pression considérable, les investisseurs s`inquiétant de l`exposition du bloc au conflit et du risque qu`il soit entraîné dans la récession. Les sanctions n`allaient jamais venir sans un élément d`autodestruction et nous en avons eu la preuve cette semaine. Poutine n`ayant manifestement pas été découragé, de nouvelles mesures seront exigées, qui auront un coût supplémentaire.

La journée a commencé sur les chapeaux de roue après que des informations aient fait état d`un incendie dans l`usine de Zaporizhzhia, dans le sud-est de l`Ukraine, la plus grande d`Europe, à la suite d`un bombardement russe. Les rapports qui ont suivi ont confirmé que l`incendie était désormais sous contrôle et que les niveaux de radiation n`avaient pas augmenté, ce qui aurait dà calmer les nerfs, mais ce n`est pas le cas.

Le fait que nous nous dirigions vers le week-end, au cours duquel beaucoup de choses peuvent se passer avant l`ouverture de la semaine prochaine, n`aide évidemment pas. Mais des attaques aussi irréfléchies contre une centrale nucléaire ne font qu`accroître les craintes quant à l`ampleur de ce que Poutine est prêt à faire en Ukraine. Il y a une réelle crainte que le pire soit encore à venir, ce qui est évidemment très inquiétant.

Un rapport sur l`emploi favorable à la Fed

La Réserve fédérale sera très satisfaite du dernier rapport sur l`emploi, alors qu`elle se prépare à commencer à relever les taux d`intérêt de manière agressive. Les États-Unis ont créé 678 000 emplois le mois dernier, ce qui dépasse largement les attentes, sans parler du chiffre ADP de mercredi qui n`a jamais été fiable. Qui plus est, le taux de chômage est tombé à 3,8 % tandis que le taux de participation a augmenté à 62,3 %, dépassant les attentes d`une baisse à 62 % et le plus haut depuis le début de la pandémie. Les salaires ont été de nouveau solides, mais inférieurs aux attentes, à 5,1 % par an et 0 % par rapport à janvier. La Fed n`aurait pas pu, de manière réaliste, en demander davantage.

Le dollar a légèrement fléchi après la publication du rapport, mais il est resté nettement plus élevé sur la journée, tandis que les contrats à terme américains ont réduit leurs pertes. Il s`agit d`un rapport solide, mais qui ne modifie guère les attentes en matière de taux d`intérêt avant la réunion de deux semaines. Les trois prochaines réunions donneront probablement lieu à des hausses de 75 points de base, après quoi la situation devrait être beaucoup plus claire.

Le pétrole remonte après une autre séance volatile

Les prix du pétrole restent extrêmement volatils dans le contexte de l`énorme incertitude entourant les exportations russes à la suite des sanctions occidentales. Jeudi, le Brent a frôlé les 120 dollars avant de chuter de plus de 8 %. Et ce, uniquement pendant les heures de négociation en Europe. Aujourd`hui, il est de nouveau en hausse, d`environ 3 %, et il est difficile d`imaginer qu`il ait atteint un sommet. Nous pourrions bien nous diriger vers une récession des prix du pétrole.

Nous entendons constamment dire qu`un accord nucléaire entre les États-Unis et l`Iran est proche, mais un jour de plus passe sans qu`un accord soit conclu. Un accord permettrait de ramener rapidement sur le marché environ 1,3 million de barils par jour, ce qui contribuerait à atténuer le déséquilibre. À moins, bien sàr, que la Russie n`arme ses exportations de pétrole en réponse aux sanctions occidentales, ce qui semble encore peu probable à ce stade. Cela pourrait toutefois atténuer le choc de perturbations involontaires et peut-être faire baisser un peu la pression sur le marché.

La demande d`or reste forte

L`or a de nouveau fait l`objet de prises de bénéfices autour de 1950 dollars avant la publication du rapport sur l`emploi, mais il est clair que le métal jaune bénéficie d`un soutien important. L`incertitude, les craintes de récession et l`inflation élevée sont autant de facteurs qui incitent à acheter de l`or, et rien ne permet de penser que la situation va s`améliorer à court terme.

Le dollar a réduit ses gains à la suite du rapport sur l`emploi, ce qui a donné un petit coup de pouce à l`or. Il reste un peu en deà§à des 1 950 dollars, mais la dynamique ne manque pas. L`or est la valeur refuge par excellence et la demande est forte en ce moment.

Le bitcoin moins aligné sur les actifs à risque

Le bitcoin a continué à réduire ses gains à la fin de la semaine, mais il semble être dans une position très saine. Nous avons assisté à de forts mouvements en début de semaine, car nous pensions que la crise en Ukraine et les sanctions russes entraîneraient une utilisation accrue des cryptomonnaies. Bien qu`il ait une fois de plus rencontré une résistance à 45 500 dollars, ce scénario devrait continuer à soutenir le bitcoin et le voir moins lié à d`autres actifs à haut risque, seul. Il sera intéressant de voir comment il se négocie autour de 40 000 $, car une rotation à partir de là pourrait le voir se propulser plus haut.

Cette note est proposée et traduite de la version anglaise par la société Oanda à l`aide de DeepL

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