Une semaine agitée, Par Craig Erlam, analyste de marché senior, Royaume-Uni et EMEA, OANDA
Le dernier jour de la semaine et le premier du nouveau trimestre ont connu un début de négociation difficile, mais les choses ont pris une tournure plus positive, l`Europe ayant effacé la plupart de ses pertes et Wall Street ayant ouvert en légère hausse.
Il est clair que les marchés sont encore très nerveux en ce moment, ce qui est parfaitement compréhensible dans ces circonstances. L`incertitude est énorme en cette fin d`année et le fait que les banques centrales suppriment leurs mesures de relance, voire relèvent les taux, dans ce contexte n`inspire pas confiance.
Les responsables politiques peuvent habiller leur discours comme ils le souhaitent, mais s`ils poursuivent le resserrement de la politique monétaire à un moment oû¹ la croissance ralentit et oû¹ les vents contraires se renforcent, ils sapent leur propre message et celui-ci commence à tomber dans l`oreille d`un sourd.
Cela n`est nulle part plus évident qu`au Royaume-Uni, qui est confronté à une crise énergétique plus grave que la plupart des autres pays, à la fin de son programme de chômage technique et de son crédit universel complémentaire, ainsi qu`à une étrange crise du carburant due à une pénurie de chauffeurs et à des achats de panique semblables à la ridicule saga du papier toilette de l`année dernière. Et ce, pour ne citer que quelques exemples. Et pourtant, les marchés tablent sur trois hausses de taux d`ici la fin de l`année prochaine, tandis que la livre sterling s`effondre.
Si les marchés ont raison, ce n`est pas l`action d`une banque centrale qui pense que l`inflation est transitoire, et cela n`est pas non plus de bon augure pour l`économie en cette fin d`année. Une économie qui reste en dessous de son pic pré-pandémique avec un chômage toujours bien supérieur et susceptible d`augmenter dans les mois à venir. Cela ne tient pas debout.
Les investisseurs ont compté sur les banques centrales pour être des garde-fous efficaces pendant si longtemps maintenant. La faible inflation leur a permis d`être extrêmement patientes dans la sortie des programmes de relance d`urgence et le resserrement de la politique monétaire.
Mais elles ne peuvent pas se permettre ce luxe aujourd`hui et les problèmes d`offre créent des pressions sur les prix qui ne sont pas souhaitées, et il n`est pas évident de savoir dans quelle mesure ces pressions vont se maintenir. Pour le Royaume-Uni, la situation est exacerbée par la proximité de la pandémie et du Brexit, ce qui explique le comportement de la livre.
On a l`impression que les investisseurs vont devoir croiser les doigts et espérer que les six prochains mois leur seront favorables. Un hiver chaud serait un bon début. L`atténuation des pressions inflationnistes au début de l`année prochaine donnerait aux banques centrales un peu plus de marge de manÅ“uvre. Et bien sàr, Covid, avec l`hiver dans l`hémisphère nord qui pourrait apporter des poussées dans l`hémisphère nord. Je ne suis pas particulièrement optimiste.
Des données américaines mitigées
Les données américaines que nous avons reà§ues à l`ouverture ont été mitigées. L`inflation était globalement conforme aux attentes, les chiffres mensuels montrant que la pression se relà¢che. Les dépenses ont dépassé les attentes, mais ont été révisées à la baisse en juillet.
Les indices PMI de l`industrie manufacturière ont également été quelque peu mitigés, les chiffres principaux dépassant les attentes, mais le sous-indice de l`emploi ne rebondissant pas aussi bien que prévu. Les prix payés ont également été un peu plus élevés.
Le pétrole fluctue avant la réunion de l`OPEP
La semaine a été assez agitée sur les marchés pétroliers, la progression s`étant arrêtée au moment oû¹ le Brent s`approchait des 80 dollars. Une combinaison de prises de bénéfices, de données sur les stocks plus élevées et d`une aversion au risque plus large a enlevé la chaleur du rallye pour le moment, mais les perspectives restent haussières. Il a reculé jusqu`à 76,50 $ avant de trouver rapidement un soutien.
La crise énergétique a rendu le brut encore plus attrayant et a encouragé les discussions sur un pétrole à 90, voire 100 dollars. La pénurie de gaz naturel a fait grimper les prix en flèche - atteignant des niveaux équivalents à 190 dollars le baril de pétrole - et les sources alternatives surfent sur la vague. Le gouvernement chinois ayant ordonné aux entreprises publiques du secteur de l`énergie de garantir à tout prix les approvisionnements pour l`hiver, la concurrence est devenue féroce.
Tout cela rend la réunion de l`OPEP de la semaine prochaine d`autant plus intéressante. Le groupe a maintenant une décision à prendre. Maintient-il les augmentations de 400 000 barils par jour, chaque mois, ou les accélère-t-il pour empêcher les prix de grimper à des niveaux insoutenables, ce qui pèserait davantage sur la reprise mondiale. Je pense qu`ils s`abstiendront de toute action radicale la semaine prochaine, même si plusieurs scénarios seront discutés.
L`or de nouveau en faveur ?
Le prix de l`or a fait un bond en avant jeudi, repassant au-dessus de 1 750 dollars, alors que le dollar et les rendements américains se sont légèrement détendus. Il se peut que l`or bénéficie de quelques flux de valeurs refuges alors que les perspectives deviennent de plus en plus incertaines. Le métal jaune a parfois été négligé, le dollar se comportant plutôt bien et exerà§ant une pression à la baisse sur l`or.
Il sera intéressant de voir s`il peut maintenir ces gains si l`aversion au risque se poursuit dans les semaines à venir. Il reste de nombreux obstacles à la hausse qui rendront toute ascension très difficile. Le premier d`entre eux est 1 760 $, oû¹ il a rencontré une résistance hier, suivi de 1 780 $.
Le bitcoin s`envole après avoir dépassé les 45 000 $
Le bitcoin a bondi vendredi, dépassant les 45 000 dollars et accélérant sa progression. Après avoir semblé prête à être corrigée pendant si longtemps avant d`être finalement cassée plus bas, la crypto-monnaie a fait preuve d`une résistance remarquable pour maintenir 40 000 $ - peut-être dans l`espoir d`un coup de pouce d`un certain entrepreneur au franc-parler - et elle en récolte maintenant les fruits.
Elle avait rencontré une forte résistance autour de 45 000 $ après avoir été un soutien clé pendant la majeure partie du mois d`août et du début du mois de septembre. Une cassure au-dessus de ce niveau a clairement été un grand moment et a immédiatement été le catalyseur d`une envolée vers 47 000 $. Les commentaires du président de la Fed, Jerome Powell, qui n`a pas l`intention d`interdire les cryptomonnaies, ont été attribués à ce mouvement, mais je pense qu`il y a probablement plus que cela.
La bataille n`est cependant pas encore gagnée, car elle se heurte aujourd`hui à une résistance autour du retracement de 61,8 % des sommets et des creux de septembre. Un mouvement au-dessus de ce seuil et 50 000 $ semblent soudainement très vulnérables.
Cette note est proposée et traduite de la version anglaise par la société Oanda à l`aide de DeepL
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