Par Geoffrey Smith La diplomatie chinoise n'a rien de subtil, et nous en avons reçu une nouvelle preuve hier.
Le président Xi Jinping a signé un contrat gigantesque de 29 milliards de dollars pour l'achat d'avions Airbus (PA: AIR) lors d'une visite d'Etat à Paris, une démonstration de puissance économique visant autant Washington que l'Europe.
La commande, qui porte sur 290 avions monocouloirs et 10 A350, est bien supérieure à la commande de 18 milliards de dollars passée par le président français Emmanuel Macron lors de sa visite en Chine l'année dernière.
Les actions d'Airbus s'affichent ainsi en tête du palmarès des plus fortes hausses du CAC 40 au moment de la publication de cet article, progressant de +2,44%.
La commande semble perturber l'équilibre que la Chine a traditionnellement maintenu en achetant équitablement auprès des deux duopolistes de l'industrie aéronautique mondiale.
La raison en est apparemment le scandale lié au 737 MAX de Boeing, suite à deux accidents mortels au cours des derniers mois.
La Chine a été parmi les premiers pays à mettre au sol l'avion fabriqué aux États-Unis plus tôt ce mois-ci et la demande chinoise en nouveaux avions est si énorme et si pressanteAirbus estime qu'il faudra en moyenne un nouvel avion de ligne ou un nouveau cargo chaque jour au cours des 20 prochaines années que le pays ne peut pas se permettre d'attendre Boeing (NYSE: BA).
Mais il y a un sous-entendu clairement décelable.
La Chine est également à un point difficile des négociations commerciales avec les États-Unis, son principal partenaire commercial, s'efforçant de contrer ce qu'elle considère comme une tactique agressive visant à rééquilibrer les relations commerciales entre les deux pays.
La Chine tente de convaincre les États-Unis en s'engageant à augmenter ses importations de produits américains, mais Bloomberg a annoncé au début du mois qu'elle envisageait maintenant de retirer le 737 MAX de sa liste d'achats.
Aux yeux de Pékin, les dépenses auprès d'Airbus constituent un rappel utile à Washington et au président américain Donald Trump de ce que les entreprises américaines ont à perdre en provoquant Pékin.
Ailleurs, les marchés européens ont ouvert de manière mitigée.
À 05h00 (09h00 GMT), l'indice de référence Euro Stoxx 600 était en hausse de 0,36 point, ou de 0,1% à 374,68.
L'indice Dax a reculé de 0,4% (les investisseurs continuant de s'entasser de Bayer (DE: BAYGN) à la suite du verdict prononcé ce matin par le tribunal), tandis que le FTSE 100 était en hausse de 0,1%, soutenu par les nouvelles de Westminster lundi soirqui rendrait moins probable un «Brexit sans accord».
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