Le sort de la Grèce à peine réglé, les marchés mettent maintenant la pression sur l'Italie. Le taux des emprunts d'Etat italiens à 10 ans est passé au-dessus de la barre fatidique des 7%, tandis que l'écart avec l'emprunt allemand de même maturité dépasse 570 points de base.
Or, selon des données compilées par Bloomberg, les pays qui ont dû se résoudre à un plan de sauvetage ont vu leur taux se tendre progressivement jusqu'à 6,5% puis en moyenne passer les 7% après une moyenne de 16 jours.
Pour l'Italie, cela a été encore plus rapide puisque les taux italiens sont passés de 6,6% lundi à plus de 7,5% mercredi 10 novembre.
Avec 1600 milliards d'euros de dette, la dette italienne surpasse celle de l'Espagne du Portugal et de l'Irlande cumulées.
C'est ce qui met le feu aux poudres aujourd'hui et entraîne la chute des indices partout en Europe.
Le signal est clair : l'Italie, désormais dans la zone rouge, suit le même chemin emprunté par la Grèce, le Portugal ou l'Irlande quelques jours avant d'être contrainte à demander l'aide internationale.
D'autant que le pays doit encore refinancer 37 milliards d'euros jusqu'à la fin de l'année et 307 milliards d'euros en 2012.
Avec un coût moyen à 4,15% de sa dette actuelle, les seuls intérêts se montent déjà à 12,7 milliards.
Avec un taux à 7%, la charge de la dette s'alourdit de 8,7 milliards.
Seule la BCE est en mesure de contenir l'incendie.
Elle est déjà passée à l'action cet été, en rachetant des titres de dette souveraine à une cadence de 7 milliards par semaine.
Mais face à une telle défiance des investisseurs, Mario Draghi devra sans doute hausser le ton et montrer plus de détermination à racheter agressivement de la dette italienne.
Ce sera le premier pas vers une monétisation de la dette européenne, situation jusqu'ici toujours refusée catégoriquement par JC Trichet et par l'Allemagne.
Le mécanisme du FESF n'ayant pas convaincu les marchés -il n'a péniblement levé que 3 milliards face à des investisseurs étrangers réticents- la BCE devra tôt ou tard se résoudre à assumer son rôle de prêteur en dernier ressort.
La réalité est que la banque centrale européenne est en fait le seul prêteur capable d'assumer la dette européenne, maintenant que les pays cour, aujourd'hui l'Italie, demain la France, sont attaqués.
Le plus tôt sera le mieux.
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