Après le rebond des marchés d'actions (autour de +4,5% pour les indices européens hier), les investisseurs marquent une pause.
Les tensions sur le front de la zone euro ont été partiellement désamorcées, à court terme tout au moins, par l'annonce de l'intervention coordonnée des grandes banques centrales mondiales pour palier l'assèchement des prêts interbancaires et permettre aux banques de se refinancer.
Il s'agit d'assurer la liquidité du système et surtout d'éviter un nouveau « credit crunch » comme celui survenu après la faillite de Lehman Brothers.
Pour cela, la BCE, la Fed et les banques centrales suisse, britannique, canadienne et japonaise, ont conclu l'abaissement de 0,5% le coût des échanges de liquidités en dollar.
Cette détente s'est matérialisée par le succès de l'adjudication obligataire française aujourd'hui, avec l'émission de 4,346 milliards d'euros d'OAT (taux moyen à 3,18% à 10 ans).
Le resserrement des spreads entre l'OAT et le Bund allemand est d'ailleurs significatif : l'écart de rendement pour les obligations à 10 ans était supérieur à 200 points de base il y a deux semaines.
Il est désormais de 86 points de base.
Il s'agit là d'une normalisation salutaire, qui voit l'emprunt français traité à un coût probablement plus rationnel, en dépit de la pression des agences de notation sur le triple AAA français.
En effet, en toute logique les fondamentaux français n'apparaissent pas plus risqués que ceux de pays jeunes comme la Thaïlande ou la Malaisie, il est donc logique que son coût de financement soit en adéquation avec l'échelle réelle et objective de risque ! Un peu de répit donc, en attendant le sommet européen du 9 décembre, énième réunion « décisive » en près de deux ans de crise de la dette.
Il semble que les négociations préparatoires voient l'avènement de la position allemande, à savoir le maintien d'une posture de rigueur : pas d'extension des statuts de BCE (donc pas d'assouplissement quantitatif illimité de la BCE), pas de fédéralisme avec des Etats encore trop « laxistes » vis-à-vis des exigences du traité de Maastricht (donc pas d'EuroBonds).
Mais plutôt l'instauration d'une plus ferme rigueur budgétaire, en modifiant notamment les traités européens.
C'est pour Berlin la seule porte de sortie à la crise !.
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