Le scénario d'un emballement inflationniste existe cependant, alimenté par les questions sur les conséquences des politiques monétaires inédites. Nous n'avons pas de réelle conviction sur ce sujet, mais si l'on craint ce scénario, les meilleurs actifs de couverture sont : les obligations indexées couvertes du risque de sensibilité et les actifs réels, dont l'or. L'envolée des cryptomonnaies traduit également la crainte d'un tel scénario, mais nous n'avons pas de conviction encore bien établie sur ces nouveaux actifs.
L'inflation est de sinistre mémoire dans l'inconscient collectif des épargnants et plusieurs épisodes douloureux marquent notre histoire récente de citoyen et surtout, d'investisseur. Sans revenir sur les années 1920 en Allemagne, le dernier épisode en date concerne la période de la fin des années 1960/début des années 1970, marquée par le double choc de l'augmentation de la dette fédérale américaine pour financer la guerre au Vietnam, suivie par l'envolée des prix du baril de pétrole durant les années 1970. De très mauvais souvenirs pour les investisseurs : l'indice Dow Jones, qui avait atteint le niveau de 1000 points en 1966, n'a de nouveau dépassé significativement cette barre qu'en 1982 après que des mesures radicales de libéralisation économique et monétaire soient adoptées, justement pour sortir de la spirale inflationniste !
Dès lors, comment interpréter les débats actuels sur le retour souhaité de l'inflation ?
Les Banques Centrales contribuent à nourrir ce débat en maintenant des politiques de création monétaire massive et des cibles d'inflation de 2 % aux États-Unis et en zone Euro qui peinent à être atteintes. En zone Euro par exemple, l'inflation n'a pas dépassé le niveau de 2 % depuis 2011. Par ailleurs, compte tenu des endettements massifs accumulés depuis plusieurs années par les États, mais aussi par les entreprises, et qui se sont fortement aggravés avec la crise de la Covid-19, une inflation plus élevée permettrait de réduire plus rapidement le ratio de dette rapporté au PIB. Dans ces conditions en effet, un taux d'inflation plus fort permettrait une croissance des PIB nominaux plus importante.
Le sujet de l'inflation redevient donc un sujet d'actualité, ce qui contraste à première vue avec le sentiment plus ou moins diffus de se situer dans une sorte de « japonisation » des économies occidentales, c'est-à-dire d'une longue période de déflation.
Mais en effet, il y a dans la situation actuelle plusieurs éléments qui suggèrent une résurgence de l'inflation :
- À court terme, une reprise économique franche est attendue grâce aux campagnes de vaccinations, ce qui pousse à la hausse les cours des matières premières. Par ailleurs, la transition énergétique met la pression sur certaines expertises et induit des coûts en hausse pour les industriels ; les semi-conducteurs sont de plus en plus recherchés du fait des progrès dans la connexion des objets, les coûts de transport sont affectés par la désorganisation du marché des containers issue des confinements et les plans de relance risquent d'accroître ces situations de surchauffe.
À long terme, les politiques monétaires menées récemment par les grands pays suscitent l'étonnement et surtout des craintes. Cette création monétaire massive née de l'expansion des bilans de toutes les grandes Banques Centrales dans le monde pose en effet la question fondamentale de la valorisation des monnaies par rapport aux actifs réels, question qui est légitimée par l'envolée de la valeur des cryptomonnaies, et notamment du Bitcoin. Par ailleurs, des situations de « guerres commerciales » plus marquées, de relocalisations des lieux de production sont également susceptibles à moyen/long terme de renchérir le prix des biens et donc de favoriser la hausse des prix. Ajoutons enfin que les gouvernements, dans l'ensemble tous très endettés, ont intérêt à ce que l'inflation remonte, ce qui créerait des conditions plus favorables pour réduire le ratio dette/PIB.
Actions internationales et bilans des Banques Centrales
Les Banques Centrales ont créé une forme d'inflation en renchérissant le prix des actifs : boursiers (graphique) et immobiliers particulièrement, qui ont bénéficié de la baisse spectaculaire des taux d'intérêt
Pour en finir avec la pertinence de cette question sur un retour éventuel de l'inflation, en tant qu'investisseur de long terme, nous sentons bien que nous arrivons « au bout d'un certain chemin » : les portefeuilles classiques 60/40 entre obligations et actions, quel que soit d'ailleurs le sens de surpondération donné, ont remarquablement performé ces 40 dernières années, avec des ratios de « Sharpe », c'est-à-dire de rendement ajusté du risque, particulièrement efficients. En effet, à chaque fois que les économies ralentissaient, avec leurs répercussions naturellement négatives sur les bénéfices des entreprises, et donc sur les actions, les taux baissaient et poussaient les cours des obligations à la hausse… et ces 40 dernières années ont correspondu à une période de longue désinflation, et donc de baisse naturelle des taux. Mais ça, c'était avant !
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MathieuS