
"Jour de la Libération" : choc de volatilité sur les marchés financiers, par Olivier Raingeard, directeur des investissements chez Neuflize OBC.
Le président américain Donald Trump a, le 2 avril, transformé sa rhétorique de guerre commerciale en politique, en annonçant un ensemble de droits de douane. Si les droits de douane étaient attendus depuis longtemps, peu d'observateurs les escomptaient à un tel niveau. Baptisé « Jour de la Libération », le président Trump a proclamé des droits de douane de base de 10 % sur la majorité des importations américaines. En outre, il prévoit de mettre en œuvre des droits de douane réciproques, variables selon les pays. À titre d'exemple, ils s'élèvent à 20 % pour l'Union européenne, 24 % pour le Japon, 32 % pour Taïwan et 34 % pour la Chine. Les droits de douane de base seront appliqués dès le 5 avril, les droits de douane réciproques à partir du 9 avril.
Turbulences sur les marchés financiers
Les investisseurs ont fortement réagi à ces annonces : les marchés d'actions ont corrigé, le prix du baril de pétrole a sensiblement reculé, le dollar a chuté et les taux d'intérêt des États se sont détendus. Trois éléments expliquent ces réactions :
- Premièrement, les droits de douane sont essentiellement une taxe. Des droits de douane plus élevés réduiront soit le pouvoir d'achat des consommateurs, soit les marges bénéficiaires des entreprises. Il s'agira très probablement d'une combinaison des deux ;
- Deuxièmement, cette nouvelle taxe entraînera une hausse de l'inflation aux États-Unis, ce qui contraindra la Réserve fédérale américaine (Fed) à maintenir les taux d'intérêt à des niveaux élevés ;
- Troisièmement, le niveau d'incertitude reste important. La politique commerciale qui prévaudra dans une semaine ou un mois reste peu prévisible. Les négociations vont commencer dès maintenant. Cela peut aboutir in fine à une baisse des droits de douane ou à des représailles susceptibles d'alimenter l'engrenage de la guerre commerciale.
Implications pour l'économie mondiale
Quel que soit le dénouement final des négociations commerciales des prochaines semaines, les droits de douane auront un impact sur l'économie mondiale pour trois raisons. D'abord, ils vont peser plus ou moins sensiblement sur certains secteurs. Ensuite, le choc d'incertitudes en termes de politique économique va retarder les décisions d'investissement des entreprises et pousser les consommateurs à constituer une épargne de précaution. Enfin, ils vont alimenter la fragmentation de l'économie mondiale. Par conséquent, nous ajustons notre scénario économique. Nous considérons désormais que l'économie américaine ralentira plus sensiblement qu'escompté, en progressant de 1,4 % en 2025 et de 0,6 % en 2026.
L'inflation, quant à elle, réaccélérera pour flirter avec les 4 % au second semestre et pousser la Fed à maintenir ses taux inchangés. L'Europe connaîtra une croissance modeste de 0,6 % cette année avant de réaccélérer l'année prochaine, au-dessus de 1 %, sous l'impulsion des investissements en défense et du plan d'infrastructure allemand. L'inflation continuera de refluer, incitant la Banque centrale européenne à abaisser son taux de dépôt à 1,5 % dès la fin de cette année. Enfin, les autorités chinoises prendront d'autres mesures de soutien qui permettront à leur économie de progresser de plus de 4 % au cours des deux prochaines années.
Politique d'investissement
Notre politique d'investissement, diversifiée, reste en l'état inchangé. Nous restons légèrement surpondérés à la fois sur les actions et les obligations. Au sein des obligations, nous avons une préférence pour les obligations d'État qui jouent leur rôle de diversification en cette période de volatilité. Au sein des actions, nous avons réduit en février notre allocation sur les actions américaines au profit des actions européennes et conservé nos positions sur les marchés émergents. Nous rappellerons enfin que la diversification reste déterminante pour faire face à ces phases de volatilité inhérentes aux marchés financiers.
À propos de la Banque Neuflize OBC, la banque privée d'ABN AMRO en France
La Banque Neuflize OBC propose un modèle unique de banque privée en France, fondé sur une vision intégrée des patrimoines privé et professionnel. Son offre de conseil alliée à son offre de gestion et financements en font le partenaire privilégié d'une clientèle patrimoniale. Elles lui permettent d'intervenir sur la totalité des actifs de ses clients et d'accompagner leurs projets de gestion, transmission, transformation ou encore de cession d'actifs. Pour renforcer la qualité de son offre, la Banque Neuflize OBC a choisi de développer des expertises sectorielles conjuguant personnalisation et forte valeur ajoutée : santé, entrepreneurs de la finance, cinéma et audiovisuel, immobilier, art, nouvelles technologies, media, associations et fondations, ou encore développement durable.
Présente sur l'ensemble du territoire français, au travers de neuf centres de gestion patrimoniale régionaux, la Banque Neuflize OBC est également en mesure de répondre aux problématiques internationales, en raison de son adossement solide et pérenne à la banque ABN AMRO. Avec plus de 49,6 milliards d'euros d'actifs sous gestion (au 31 décembre 2021), la Banque Neuflize OBC est la banque privée de référence en France.
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