Dans l'article de la semaine dernière, j'expliquai pourquoi des taux anormalement bas (le premier pilier du keynésianisme) ne pouvaient mener qu'à des désastres économiques.
Dans ce second papier, je vais m'essayer à montrer que la croissance des dépenses étatiques, le second pilier de la pensée (sic) Keynésienne vient à chaque fois finir le travail commencé par une politique monétaire débile en interdisant toute croissance économique puisque l'État va monopoliser l'épargne disponible pour financer des transferts sociaux inutiles ou frauduleux et des châteaux en Espagne qui ne rapportent jamais rien.
Commençons par un état des lieux.
Pour ce faire, je ne connais pas de meilleur exemple que la France, puisque le secteur public n'a cessé de monter par rapport au secteur privé depuis 45 ans, ce qui veut dire que les autorités françaises ont suivi à la lettre les recommandations de Keynes.
À noter que contrairement à la Grande-Bretagne, nul ne peut voir, en France, la moindre différence entre des administrations dites "de droite" ou des administrations dites de "gauche".
En Grande-Bretagne, les conservateurs font baisser la dépense publique tandis que les travaillistes la font grimper, si bien qu'au bout de 40 ans on est à peu près au même niveau que quand Mrs Thatcher fut élue.
Rien de semblable en France.
TOUS les gouvernements depuis 1974, et je dis bien tous, ont présidé à une dérive sans aucun contrôle des dépenses de l'État et à une réduction constante du poids du secteur privé.
Et donc affirmer que la France a souffert depuis 1974 ou 1983 d'une dérive libérale, c'est vraiment, ou se foutre du monde, ou ne rien comprendre à l'économie. Et dans les deux cas, il est recommandé de ne rien dire.
À ce point du raisonnement, et puisqu'un repas gratuit, ça n'existe pas, la question suivante ne peut qu'être : et qui donc a payé pour cet accroissement du rôle de l'État ?
La réponse est simple : la rentabilité des entreprises françaises, qui s'est effondrée comme en fait foi le graphique suivant.
Les marges s'effondrent en France, non pas en raison de la croyance Marxiste de la baisse tendancielle du taux de marge, mais parce que les coûts que les entreprises doivent payer pour entretenir leur État grimpent sans arrêt. La désindustrialisation en France n'a pas été créée par le libre-échange avec la Chine, mais par la croissance incontrôlée d'un État français devenu boulimique. La preuve en est que tous les États en Europe qui ont su contrôler les dépenses de leur État (Suisse, Suède, Allemagne, Autriche, Finlande, Pays-Bas etc…) vont très bien, merci.
Ni la Chine, ni le libre-échange n'ont rien à voir avec le désastre français, qui n'est dû qu'a l'insondable incompétence de nos énarques.
Comme les marges s'effondrent, la croissance structurelle plonge et le chômage monte en France (mais baisse en Allemagne ou en Suisse). Comme le chômage augmente, les déficits budgétaires explosent, ce qui force nos crétins surdiplômés à augmenter les impôts, ce qui plombe la rentabilité des entreprises, et fait baisser la croissance structurelle à nouveau.
Le cercle vicieux dans toute son horreur.
C'est reparti pour un nouveau tour : "On" ressert un peu plus le garrot autour du cou des entrepreneurs (les "riches", qui du coup, en voie d'asphyxie, filent tous aux États-Unis ou en Asie, un peu comme les Protestants Français sous Louis XIV qui firent la fortune de la Grande-Bretagne.
Résumons-nous.
Il y a deux sortes de schémas directeurs pour expliquer la croissance.
Pour un Keynésien (ou homme de Davos, ou Oint du Seigneur, ce qui est la même chose) qui n'est qu'un partisan de plus du grand coup de pied dans le derrière de Staline (avec les fascistes, les Nazi, les communistes, les protectionnistes, les déclinistes, etc.), la croissance commence par la DEMANDE qui est et sera toujours insuffisante, ce qui amène à spolier l'épargnant en maintenant des taux trop bas, l'épargne n'ayant aucune importance puisqu'elle peut être remplacée à tout moment par de l'impression de monnaie.
Les taux bas, en revanche, favorisent le financement des dépenses de l'État et c'est ainsi que le keynésien ferme la boucle.
Le keynésien déteste le marché libre, déteste encore plus la création destructrice et donc les entrepreneurs, et se présente comme celui qui sera capable d'organiser un État stratège, foutaise invraisemblable qui a amené à je ne sais combien de désastres dans l'histoire récente.
Et comme il se croit un stratège hors du commun, il saura quelles sont les industries du futur, où il engloutira, à perte bien entendu (le déficit budgétaire explose), la maigre épargne que les citoyens ont pu se constituer. Et à force d'investir cette épargne dans des éoliennes ou des panneaux solaires, la croissance s'effondrera.
Pour résumer, le technocrate hait la liberté et hait encore plus le risque et n'hésitera pas à faire appel à la force (dans cas, illégitime) de l'État pour imposer ses vues.
Pour un non-keynésien, c'est-à-dire un Libéral, la croissance commence avec l'Entrepreneur, à qui a été donné le don divin de la création par l'invention.
J'ai souvent dit qu'il y avait plus de similitude entre un artiste et un entrepreneur qu'entre n'importe quelles autres catégories sociales et je crois cette idée profondément juste.
Donc, pour lui, la croissance ne peut venir que d'un produit nouveau qui bouleverse l'ordre établi, ce qui suppose que la société soit libre dans toutes ses dimensions pour que la "destruction créatrice" puisse avoir lieu.
Le poisson n'a pas conscience qu'il est dans l'eau, pas plus que l'entrepreneur ne sait qu'il est dans la liberté, jusqu'à ce qu'elle disparaisse.
Sans eau, c'est-à-dire sans liberté, les deux meurent et avec la liberté meurt la croissance comme nous le savons tous.
L'homme de Davos ne parle que de "management", pour mieux embrigader ses concitoyens, et veut être Calife à la place du Calife.
Son cri de guerre est "Laissez donc faire ceux qui savent".
L'entrepreneur lui n'a que peu d'idées sur la façon dont il trouvera sa place dans la société et encore moins sur la façon dont la société doit être organisée, et son cri de guerre est "Mais foutez-moi bien la paix, j'ai une livraison à assurer !"
Vivre dans une société libérale est en général beaucoup plus agréable que de vivre dans une société technocratique et cela n'a guère changé depuis 2000 ans. Après tout, s'il y a une barrière entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, ce n'est pas pour empêcher les Sudistes de passer au Nord.
Hélas, l'Europe et les États-Unis, qui ont inventé la société libérale "ouverte" (Voir Karl Popper) est en train de devenir une société technocratique et donc fermée, et il va falloir que chacun choisisse son camp : Ou vous préférez le coup de pied dans le derrière de Staline ou vous choisissez la main invisible d'Adam Smith, car entre les deux il n'y a rien.
Ce choix, il faudra le faire en 2022.
Tous ceux qui ne voteront pas pour la main invisible voteront de fait pour le coup de pied, et, hélas, ils continueront de recevoir des coups de pieds au cul à tour de bras.
Et moi avec.
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