Samedi 18 mai 2024 - 20:01 | A ne pas manquer : Le 13 Décembre 2023 - Réunion de la Réserve fédérale américaine (FED)
Bourse : Le CAC 40 termine dans le rouge, Scor et Gamestop chutent
Vendredi 17 mai 2024 18:12
Bourse : Wall Street en légère hausse, le CAC 40 dans le rouge, Scor pénalisé
Vendredi 17 mai 2024 16:30
Recommandé  Bourse : Le CAC 40 attendu sur une note prudente avant l'inflation en zone euro, à suivre...
Vendredi 17 mai 2024 08:45
Bourse : Le CAC 40 termine dans le rouge, Elior recherché, Ubisoft chute, le Dow Jones...
Jeudi 16 mai 2024 18:45
BOURSE Marchés

La fed n'a pas d'autre choix que de maintenir des taux élevés

Cet article a été publié le Jeudi 2 mai 2024 à 11:15 .Il fait partie de la   Lire la suite
catégorie BOURSE et de la sous-catégorie Marchés.
Guide Boursier,  Jeudi 2 mai 2024 à 11:15
5/5 Classement
  Temps de lecture : 5 min


La Fed n'a pas d'autre choix que de maintenir des taux élevés, Par William Gerlach, Directeur régional France et Royaume-Uni chez iBanFirst.

Ce qu'il faut retenir

Comme prévu, la Réserve Fédérale américaine (Fed) a laissé ses taux inchangés. Il faudra attendre la réunion de juin et la mise à jour des projections macroéconomiques pour avoir une meilleure visibilité concernant la direction de la politique monétaire américaine. Le risque de stagflation s'accroît aux États-Unis : cela devrait inciter la Fed à laisser ses taux inchangés à court terme.

20 % des intervenants de marché prévoient que la banque centrale augmente ses taux dans les douze prochains mois. Nous doutons que ce soit un scénario crédible. En revanche, la première baisse des taux s'éloigne. Elle pourrait n'avoir lieu qu'en septembre…voire en décembre en fonction de l'évolution de la consommation américaine et de l'inflation dans les services.

Le dollar fait face à des défis structurels, comme les tentatives de dédollarisation et le double déficit américain. Mais à court terme, le différentiel de taux qui existe entre les États-Unis et le reste du monde favorise un dollar fort. C'est une mauvaise nouvelle pour l'économie mondiale. Cela devrait se traduire par une nouvelle période de désordre monétaire.

Où en est vraiment l'économie américaine ?

Les dernières statistiques portant sur la croissance et l'inflation confirment que le risque de stagflation s'est accru aux États-Unis. Le PIB a ralenti à 1,6% au premier trimestre 2024 contre 3,4% au quatrième trimestre 2023. C'est légèrement en-dessous du niveau de la croissance potentielle. C'est une première en dix-huit mois. En même temps, l'inflation sous-jacente a fortement augmenté pour passer de 2% à 3,7%. L'entrée en déflation de l'économie américaine est un risque réel. Mais c'est loin d'être acquis lorsqu'on étudie en détail les composantes de la croissance.

Le ralentissement de l'activité est surtout le résultat d'une forte hausse des importations, maintenant la croissance de la demande intérieure à 2,8% au premier trimestre. C'est en ligne avec la moyenne sur six ans d'avant Covid. Néanmoins, c'est en décélération par rapport au quatrième trimestre (3,5%).

La demande intérieure reste soutenue par la demande privée (consommation + investissement) et par un fort rebond de l'investissement résidentiel, particulièrement au premier trimestre. Toutefois, le rebond observé de l'investissement résidentiel devrait être limité dans le temps en raison de taux hypothécaires toujours élevés qui rendent le service de la dette difficile à supporter pour la classe moyenne et des stocks de logements neufs invendus qui sont à des niveaux jamais vus depuis la crise financière de 2007-08.

Au premier trimestre, l'investissement non résidentiel et les dépenses de consommation ont un peu ralenti. Mais ils restent très résilients, notamment la consommation qui se maintient à 2,5% en variation trimestrielle. C'est tout à fait honorable. La consommation de services, qui a été très soutenue ces derniers mois, devrait ralentir dans le cours de l'année. Cela reflète la réduction de la croissance du revenu réel des ménages (fin de l'épargne excédentaire liée à la Covid en avril et moindre recours au crédit à la consommation en raison de taux d'intérêt élevés).

La baisse de la demande de services est fortement attendue par la Fed car c'est le principal facteur à l'origine de la persistance de l'inflation. L'inflation dans les services, hors loyers, est en moyenne à 6% sur les six derniers mois. Pour parvenir à un repli durable de l'inflation, il faut que la Fed maintienne des taux élevés pour ralentir la demande. Elle ne peut pas compter sur un éventuel choc d'offre positif pour freiner les prix, contrairement à ce qu'elle pensait il y a encore quelques mois de cela.

Comment la Fed doit répondre ?

La mise à jour des projections macroéconomiques en juin donnera plus d'indications sur les choix de politique monétaire de la Fed. À court terme, on peut cependant se risquer à affirmer qu'elle n'a pas d'autre choix que de maintenir des taux élevés sur la durée et d'accepter un découplage de politique monétaire avec le reste du monde qui va encore plus renforcer le dollar. Nous estimons que le taux d'intérêt naturel - qui permet de maintenir l'inflation stable et un niveau de demande assurant le plein emploi de manière non inflationniste – se situe à 1,5% aux États-Unis. C'est proche du taux réel actuel de 1,7%. La politique monétaire de la Fed est donc à peine restrictive (+20 points de base).

Au début des années 1980, lorsqu'il fallait combattre l'inflation, la Fed avait maintenu des taux supérieurs de 150 points de base au taux d'intérêt naturel. A la fin des années 1990, période pourtant où l'inflation était sous contrôle, le taux réel était environ supérieur de 30 points de base par rapport au taux naturel. Cela fait dire à certains analystes que la Fed n'est justement pas suffisamment restrictive pour freiner durablement l'inflation.

Si on pousse le raisonnement, cela valide l'hypothèse d'une hausse des taux par la Fed – un scénario encore inimaginable il y a quelques mois de cela mais qui est soutenu par environ 20% des intervenants du marché monétaire. Nous doutons que ce scénario soit crédible. Un tel revirement de politique monétaire, quelques mois avant l'élection présidentielle, serait un cinglant aveu d'échec pour la Fed. En outre, il faudrait vraiment que l'inflation soit soudainement hors de contrôle, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. En revanche, cela conforte la possibilité qu'une première baisse des taux sera beaucoup plus tardive que prévu…au mieux en septembre, voire en décembre.

Implications pour le dollar

Beaucoup de grandes banques d'investissement avaient tablé sur une baisse structurelle du dollar à partir du premier trimestre, voire du deuxième trimestre de cette année. C'est désormais improbable. Personne n'avait anticipé une telle résilience de l'économie américaine qui complique autant la lutte contre l'inflation.

Depuis le début d'année, c'est le différentiel de taux qui a été le principal facteur d'évolution du marché des changes – devant les statistiques, les flux et la géopolitique. Cela va rester le cas tout le reste de l'année. Le différentiel de taux entre les États-Unis et le reste du monde est très nettement à l'avantage des États-Unis, ce qui constitue un facteur de soutien structurel du dollar. Tant que cette situation perdure, il faut s'attendre à ce que le dollar fort reste la norme. C'est une mauvaise nouvelle pour les partenaires commerciaux des États-Unis.

Certains en Asie sont déjà contraints d'intervenir pour soutenir leur monnaie locale (Indonésie via une hausse surprise des taux directeurs, Japon via des achats de yens par la banque centrale). Cela risque également de pénaliser l'euro qui devrait rapidement renouer avec la zone de 1,05. Nous nous attendons à ce que la deuxième partie de l'année 2024 soit marquée par un fort désordre monétaire – plus de volatilité, plus d'interventionnisme des banques centrales sur le marché des changes. C'est classique en période de découplage économique et de découplage monétaire.

À propos d'iBanFirst

Créée en 2016, iBanFirst s'est rapidement imposée comme l'alternative de référence pour les entreprises qui font du commerce et opèrent des paiements à l'international. iBanFirst offre une expérience de paiement nouvelle génération qui combine la puissance de sa plate-forme et l'appui des meilleurs experts. Concrètement, les dirigeants et équipes financières peuvent accéder directement au marché des devises, recevoir, envoyer, tracer leurs paiements et élaborer des stratégies de couverture sur-mesure.

Avec plus de 350 employés présents dans 10 pays européens, traitant un volume de 1,5 milliard d'euros de transactions par mois, référencé par le « Financial Times » parmi les entreprises européennes en plus forte croissance, iBanFirst est depuis près de 10 ans le partenaire de confiance des PME au-delà des frontières.

iBanFirst est soutenue par la banque publique d'investissement française, (bpiFrance), des leaders européens du capital-risque (Elaia, Xavier Niel), et le fonds d'investissement américain Marlin Equity Partners (plus de 8 milliards de dollars de capitaux sous gestion).

iBanFirst est réglementée en tant qu'établissement de paiement réglementé au titre de la directive européenne DSP2, habilité à exercer dans toute l'Union européenne.


Le guide boursier : Présentation de notre média en vidéo


Ce contenu est diffusé par Leguideboursier.com, il n`a qu`une portée informative et pédagogique.Les informations et données financières ainsi que les analyses diffusées par Leguideboursier.com n`ont aucune valeur contractuelle et ne constituent en aucun cas une aide à la décision, une offre de vente ou une sollicitation d`achat de valeurs mobilières ou d`instruments financiers.

La responsabilité de LeGuideBoursier.com et/ou de ses dirigeants et salariés ne peut être retenue directement ou indirectement suite à l`utilisation des informations et analyses par les lecteurs et sur la pertinence des informations diffusées.

Il est recommandé à toute personne non avertie de consulter un conseiller professionnel avant tout investissement, car le trading peut vous exposer à des pertes supérieures aux dépôts chez votre broker.

Tout investisseur doit se faire son propre jugement avant d`investir dans un produit financier afin qu`il soit adapté à sa situation financière, fiscale et légale

Auteur
Trader et investisseur pour compte propre

David

Trader et investisseur à temps plein.J'adapte mes stratégies en fonction de l'évolution des marchés. Je trade principalement des actions et utilise les analyses techniques pour le day trading et les analyses fondamentales pour les trades à long terme.

Vous aimerez aussi
BOURSE Marchés
Avis d'expert : actions britanniques, la croissance mondiale à bas prix
Mercredi 15 mai 2024 15:31
BOURSE Marchés
Chronique boursière de la semaine : optimisme européen et attentes américaines
Lundi 13 mai 2024 15:44

0 Commentaire

Laissez un commentaire







Analyse technique, les bases pour trader en bourse
11 janvier 2021

L'analyse technique est l'une des méthodes les plus populaires utilisée par les traders pour faire de la spéculation sur les marchés boursiers.Afin de faciliter leur processus de prise de décision, de nombreux day traders et scalpers utilisent des stratégies dont le fondement est basé sur l'analyse technique.

Apprendre les chandeliers japonais
12 janvier 2021

Transmise de génération en génération et gardée secrète par les traders japonais pendant plusieurs siècles, elle apporte une vision unique sur la psychologie des marchés boursiers. Les chandeliers japonais permettent d'afficher le graphique des prix d'un actif. Ils indiquent rapidement, à l'aide de code couleurs,...

Apprendre les figures chartistes
14 janvier 2021

Le chartisme est une analyse graphique, il vient du terme anglo-saxon Chart qui désigne un graphique. Cette méthodologie graphique dont les figures plus ou moins géométriques produisent de façon récurrente des configurations qui permettent d'aider à mieux anticiper le mouvement d'un titre prend ses racines dans le...