Ce Jeudi 5 juin, la Banque centrale européenne (BCE) a tenu ses promesses et a rassuré les marchés en adoptant des mesures exceptionnelles.
Sur le front des annonces, la BCE à lancée un arsenal historique de mesures et démontre bien que la zone euro est rentrée dans une spirale à haut risque celui de la déflation.
Elle a abaissé son taux de refinancement ou taux directeur de 0,25% à 0,15% .
L'institution va aussi étudier un programme de rachat de créances titrisées d'entreprises, que dans le jargon technique, on appelle ABS (asset-backed security) et qui permettrait de soutenir le crédit aux entreprises.
Elle a aussi abaissé son taux de prêt marginal de 0,75 % à 0,4 % et a amené son taux de dépôt en négatif à -0,1%, avec pour conséquence la rémunération des montants que les banques placeront à court terme (24heures) dans les comptes de la BCE et l'incitation des banques à prêter aux ménages et entreprises.
Mais bien que la baisse des taux était déjà prise en compte par les marchés, avec un taux directeur à 0,25% la marge de manœuvre de la banque centrale était plutôt restreinte, mais elle n'a toutefois pas hésitée à sortir un ensemble de mesures exceptionnelles.
En effet Mario Draghi a annoncé que l'institution financière va allouer deux nouveaux prêts massifs aux banques, sur quatre ans l'un en septembre et l'autre en décembre, cette intervention que l'on appelle LTRO est une « opérations de refinancement à long terme » qui devraient porter sur 400 milliards.
Pour rappel, ce type de manoeuvre avait déjà été utilisée par la BCE en décembre 2011 et février 2012, avec la mise en place de deux LTRO à hauteur de 1 000 milliards d'euros qui avaient été accordés aux établissements bancaires.
Cette opération avait surtout permis aux banques de racheter de la dette publique des Etats membres.
Cette fois-ci, la Banque centrale européenne proposera exclusivement ce type d'intervention aux banques qui prêteront à leur tour aux entreprises.
Et ce, dans la perspective de relancer le crédit et donc, l'économie.
La BCE va également arrêter son intervention de stérilisation en prolongeant de 175 milliards d'euros les liquidités mises à disposition des banques afin de les inciter à augmenter leurs prêts à l'économie.
Car la reprise est très fragile, sans compter le chômage de masse et le risque de tomber dans une vraie spirale de déflation avec une baisse généralisée et prolongée des prix.
Et même si avec les mesures annoncées tout semble réglé en apparence, du moins sur les marchés, la crise est loin d'être réglée, car cette fois-ci l'économie risque de rentrer dans un environnement totalement fragilisé, endémique et potentiellement plus dangereux.
Car ce qui a rassuré les marchés boursiers, c'est l'espoir laissé par Mario Draghi que la BCE travaillait sur la mise en place d'un QE à la mode américaine et c'est probablement ce dernier point qui était essentiel pour les investisseurs et qui laissait encore planer une forme d'assurance d'avoir encore plus dans les mois qui viennent.
A vouloir attendre tout des banques centrales en pensant guérir le mal par le mal on n'oublie justement que le dernière crise financière a été déclanchée par une situation d'hyper-liquidités.
Reste à savoir si Mario Draghi a gagné la partie ou pas, seul l'avenir nous le dira.
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