Le PIB américain a progressé, en moyenne, de 2,2 % entre 1947 et 2000. Mais depuis 2001, cette moyenne est tombée à 1 %.
Cette différence de 1,2 % peut sembler minime.
Et il est clair que sur un an, on peut s'en accommoder.
Mais lorsque cela dure 10 ans, 20 ans, 50 ans, le terme « opportunité manquée » devient une réalité bien concrète.
À la fin du siècle dernier, le PIB américain par habitant était de 45 000 $.
Si on avait connu cette croissance moyenne de 1 % entre 1947 et 2000 au lieu de 2,2 %, le PIB américain aurait été légèrement supérieur à 20 000 $, donc presque deux fois moins qu'il le fut en réalité.
Imaginez les écoles et les hôpitaux qui n'auraient pas été construits, les besoins humains qui n'auraient pas été couverts, les rêves de millions de citoyens qui auraient été tués dans l'oeuf.
Si les États-Unis avaient connu un tel taux de croissance, le PIB par habitant serait similaire à celui de pays comme la Grèce, le Kazakhstan, la Lituanie ou encore le Chili.
Les États-Unis seraient-ils destinés à devenir un pays comme la Grèce ? Le New York Times, s'appuyant sur des statistiques du McKinsey Global Institute, a mis en évidence l'année dernière que « 80 % de la population des États-Unis se trouve dans une tranche de revenus dont le montant sera stable ou en déclin dans la décennie à venir ».
Pourtant, la masse monétaire a presque triplé depuis 2000.
Une petite explication, Madame Yellen ? Ou Monsieur Bernanke ? Pourquoi ne sommes-nous pas 3 fois plus prospères ? Les dernières statistiques économiques en la matière n'affichent aucun progrès significatif.
Un beau jour, des chiffres prometteurs sortent pour ensuite décevoir à la publication suivante.
Les prévisions radieuses de croissance sont constamment révisées à la baisse tandis que de nouveaux chiffres sont publiés.
C'est ce que l'on appelle une économie de type « un pas en avant, deux pas en arrière ».
Même les défenseurs les plus zélés de la FED commencent à être gênés aux entournures.
Si la FED ne parvient pas à donner un souffle de vie à ce corps, qui pourra le faire ? Ou quoi ? Des changements structurels.
La clef, c'est la croissance, comme le dit Jim Rickards.
Mais le problème est qu'elle ne s'obtient pas avec la création monétaire.
Selon lui, le ralentissement économique actuel n'est pas cyclique, il est structurel.
Il perdurera indéfiniment jusqu'à ce que les changements économiques structurels soient effectués.
Mais quels changements structurels ? La refonte de la fiscalité, la suppression des régulations inutiles et la réforme de la sécurité sociale, pour commencer.
Trump semble incapable d'avancer d'un pas sur ces trois dossiers, surtout sur le premier et le dernier.
Rickards affirme que le Japon traverse une dépression depuis 25 ans car le pays n'a pas effectué les changements structurels requis pour son économie.
Et selon lui, les États-Unis sont aujourd'hui dans la même situation que le Japon.
Pour effectuer ces changements, la Maison-Blanche et le Congrès doivent accorder leurs violons.
Sous Trump ? Sur combien d'alliés peut-il compter au Congrès ? En l'absence de ces réformes structurelles nécessaires, le futur devrait consister en un marathon de faible croissance et de revenus qui stagnent, en quelque sorte la « japonisation » des États-Unis.
« Parier contre l'Amérique n'a jamais payé », a dit Warren Buffett.
Il ajoute que ce n'est pas un long fleuve tranquille, mais qu'au final les États-Unis s'en sortent toujours.
C'est vrai, et nous espérons que cela continuera.
Mais le rendement antérieur n'est pas gage des résultats futurs ; le sage d'Ohama acquiesce probablement, après tout, il l'a dit lui-même.
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