Délivrant un rendement stable dans le temps, l'obligataire public manque désormais à sa mission et présente un triple risque de solvabilité, de liquidité et de marché (dépréciation brutale en cas de regain de tensions inflationnistes ou de remontée subite des taux d'intérêt à long terme, ce qui ne manquera pas d'advenir tôt ou tard).
Dans ces conditions, les investisseurs n'ont plus d'autre choix que de se tourner vers des actifs dits « réels ».
C'est le cas des matières premières, qui ont le mérite de s'affranchir de tout risque de solvabilité, de répondre à une demande économique formelle et de protéger les portefeuilles contre l'inflation.
Surtout, leur diversité permet de conserver une exposition aux cycles économiques (avec les métaux de base et les hydrocarbures), tout en offrant une désensibilisation le cas échant (avec les métaux précieux).
Enfin, les matières premières sont progressivement en train de lever un dernier reproche qui leur était auparavant adressé : leur absence de rendement (pas de coupon, ni de loyer ou de dividende) les empêcherait de répondre aux contraintes des stratégies actif/passif des investisseurs institutionnels.
Or ce constat n'est plus tout à fait vrai.
Le déséquilibre entre une offre finie et une demande croissante va créer des goulets d'étranglement, qui affecteront de plus en plus fréquemment la structure à terme de ces marchés.
En ligne de mire, les acheteurs de matières premières seront prêts à rémunérer d'autres acheteurs ou investisseurs pour repousser leur achat.
Autrement dit, leur prix à terme sera inférieur à leur prix spot, fût-il corrigé du coût de stockage.
C'est le principe de backwardation des marchés de matières premières, qui offre des opportunités de quasi-rendement à ces actifs pourtant consommables ou de pure réserve.
Pour toutes ces raisons, les matières premières offrent toutes les conditions et les avantages requis pour représenter jusqu'à 10% des portefeuilles institutionnels et privés.
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