Les bourses d'Europe centrale et orientale ont subi une correction violente et non justifiée par les fondamentaux à partir du mois d'août.
Une baisse de la volatilité liée à la crise de la dette est nécessaire pour envisager un rebond plus net que celui déjà observé.
Jusqu'à fin juillet, les marchés d'actions d'Europe centrale et orientale faisaient preuve d'une remarquable résistance (quasi stabilité de l'indice CECE entre janvier et juillet).
Ils ont été pris dans la tourmente provoquée par de nouveaux épisodes dans la crise de la dette, avec la dégradation de la note de crédit des Etats-Unis et l'incapacité de l'Europe à résoudre de manière définitive les problèmes de financement de la Grèce.
Mais ce n'est pas la seule explication de cette correction.
Une partie de l'écart de performance à partir de la fin juillet est liée à l'évolution défavorable des devises, avec une chute de 8% du zloty polonais et du forint hongrois par rapport à l'euro.
Or cette correction tant des devises que des bourses d'Europe centrale et orientale n'est pas justifiée d'un point de vue macro-économique.
Si l'on considère que l'origine de la chute des marchés actions se trouve dans la crise de la dette, la Pologne, la République Tchèque et même la Hongrie affichent des ratios nettement meilleurs que ceux de la zone euro.
Comme l'illustre le tableau suivant, ces pays présentent une situation macro-économique saine qui ne justifie ni la baisse de leur devise face à l'euro, ni la correction de leurs marchés actions.
Le potentiel de rebond des devises est aujourd'hui significatif.
Le zloty est ainsi sous-évalué de l'ordre de 30% par rapport à l'euro, tandis que le forint pourrait reprendre entre 20% et 25% avant l'entrée du pays dans la zone euro.
D'un point de vue micro-économique, la baisse estivale des bourses d'Europe centrale et orientale ramène les actions de ces pays à des niveaux de valorisation particulièrement attrayants.
Selon les données IBES au 10 octobre, ces actions se traitent sur la base de 5,3x le bénéfice par action prévu l'an prochain contre 8,7x pour l'indice Stoxx 600.
Elles présentent même une décote significative par rapport aux bourses émergentes d'Asie orientale (P/E 2012e de 8,7x), alors que ces actions affichent un rendement du dividende et une rentabilité du capital plus élevés.
Dans le contexte actuel, la condition première d'un rebond des marchés actions et des devises sera avant tout une baisse de la volatilité sur les marchés financiers.
Pour qu'une telle condition se réalise, il faut que le risque systémique attaché à l'évolution erratique des spreads sur les titres de dette souveraine et des banques en Europe se résorbe, et que les fondamentaux de l'économie et des entreprises redeviennent le principal point d'attention des investisseurs.
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