Le fort mouvement de baisse des marchés d'actions s'est accompagné cet été d'un mouvement de forte baisse des taux.
La persistance des incertitudes politiques et économiques devrait contribuer à les maintenir à un niveau bas encore quelques temps.
Cet été, la baisse des taux longs a été provoquée par la conjonction de mauvaises nouvelles des deux côtés de l'Atlantique.
En Europe, les incertitudes sur la résolution de la crise de la dette ont repris de plus belle malgré la réunion du 21 juillet, où un certain nombre de mesures sur la gouvernance économique ont été prises.
Aux Etats-Unis, le débat public sur le relèvement du plafond de dette a traîné en longueur jusqu'à une solution de dernière minute, suivie dans la foulée par la dégradation de la note de crédit souverain de la première économie mondiale.
Les décisions prises n'ont eu aucun effet positif.
Les investisseurs considèrent que la réduction des déficits publics passe par des plans d'austérité qui vont peser sur le rythme de croissance des pays.
Cela relance les craintes d'une rechute en récession des grands pays développés.
Ce scénario a provoqué une réaction violente des marchés d'actions, au moment où de nombreux opérateurs étaient loin de leurs écrans, laissant le champ libre aux opérateurs à court terme et provoquant un sursaut de volatilité des marchés actions.
Le rendement des taux longs s'est replié vers 2%, passant sous le niveau d'inflation qui se situe à 3,6% aux Etats-Unis et 2,5% en Europe.
Un tel niveau des taux signifie que le marché anticipe une nouvelle phase d'assouplissement quantitatif (estimée à 500 milliards de dollars), ou une récession de l'économie d'environ 2%.
Pendant ce temps-là, en Europe, la BCE a commencé à acheter des emprunts italiens et espagnols vers le 8 août.
L'intervention de la banque centrale a eu clairement pour objectif de ramener les taux sous les 5%, action qui a porté ses fruits dans un premier temps.
Les taux ont également rebaissé fortement en Irlande et au Portugal.
Seule la Grèce n'a pas participé au mouvement.
Les difficultés techniques de mise en œuvre et les délais nécessaires pour l'adoption par les parlements sont des facteurs d'inquiétude.
L'Europe avance dans la résolution de la crise, mais à un rythme bien trop lent et avec des messages souvent peu clairs.
Ces atermoiements et les incertitudes sur la croissance économique expliquent pourquoi nous avons du mal à voir les taux remonter beaucoup, bien qu'ils soient à des niveaux anormaux.
Pour le mois de septembre, les taux longs du Bund devraient donc se situer dans une fourchette de variation comprise entre 1,80% et 2,20%.
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