« Je n'ai aucune réservation » : à 100 jours des JO, la désillusion des hôteliers et propriétaires d'Airbnb.
« Certains prédisaient une « poule aux œufs d'or » grâce à des revenus locatifs mirobolants durant la période des Jeux olympiques de Paris. Mais à cent jours de leur lancement, c'est la douche froide. Particuliers et professionnels, trop gourmands, n'hésitent plus à baisser leurs prix pour remplir leurs établissements. C'est le cas d'Anna, gestionnaire de locaux commerciaux à Paris, qui a mis son logement en location sur Airbnb en misant sur le mauvais cheval : « J'ai eu beaucoup de demandes de réservations dès que les tickets étaient en vente, mais je n'ai rien accepté. J'ai voulu attendre quelques semaines pour mettre un prix plus élevé. Résultat, je n'ai aucune réservation du 26 juillet au 11 août ». Pour cette période, la quadragénaire espérait louer son deux-pièces du quartier Montorgueil à 1 000 euros la nuitée, pour cinq personnes. « J'ai déjà baissé mon prix de 30 % par rapport à mes estimations et je vais attendre jusqu'à la fin du mois de mai. Si la situation ne s'améliore pas, je vais encore revoir mes tarifs », déplore-t-elle.
Anna est loin d'être la seule à avoir cédé à l'appât du gain. Simon, qui loue son appartement dans le 18e arrondissement de Paris, n'a « pas encore de réservations pour les Jeux olympiques ». Proposé, dans un premier temps, à 400 euros la nuit, son bien est désormais proposé à 250 euros, « à [son] grand regret ». « Les propriétaires s'attendaient à gagner des revenus cinq ou six fois plus importants qu'en temps normal, mais leurs attentes étaient peu réalistes », sourit Quentin Brackers de Hugo, le cofondateur de HostnFly. Du côté d'Airbnb, la plateforme cite une étude Deloitte qui « anticipe une hausse moyenne de 85 % des revenus (moins de fois deux) en Île-de-France durant la période des Jeux olympiques par rapport aux revenus des hôtes en 2022 ».
J'ai comme l'impression que la déception de ces « spéculateurs » des JO ne va pas faire pleurer dans les chaumières, et je serais le premier à ne pas verser ma larme.
Et pour cause.
La sagesse populaire le dit depuis la nuit des temps!
« Mieux vaut un tien, que deux tu l'auras ».
Si je suis partisan du capitalisme rhénan (celui des entreprises et des entrepreneurs, pas celui du capitalisme financier anglosaxon), la spéculation sans borne trouve toujours ses limites.
Et c'est justement le miracle du « marché libre » et de la formation des prix.
Il y a des prix où les gens ne viennent plus. Où les consommateurs ne sont pas au rendez-vous.
Et pour cause… à trop vouloir gagner, à spéculer uniquement, les prix affichés sont totalement décorrélés d'une logique économique raisonnable.
A 1 000 euros la nuitée c'est tout simplement du vol.
L'appât absolu du gain.
Et… cela ne fonctionne pas.
C'est une très bonne chose et c'est vertueux.
N'oubliez jamais cette citation du grand économiste Coluche !
« Pour qu'un truc ne se vende pas, suffit que les gens l'achètent pas » !
C'est simple l'économie.
Charles SANNAT
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